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» l’hiver , fur une carte , au bord d’une fenêtre B qui donnoit fur la rue , de la cérufe que j’avois » fait paffer à la couleur jaune un peu fafrance » par le moyen du feu : quinze jours après , je » trouTai ce majjîcot à l’exiérieur entièrement » couvert de plomb. »

MATOÎR. ( fuba. mafc. ) Infiniment d’acier dont fe fervent les graveurs en pUifieursgenres, tels que ceux en cachets , ceux à la manière du crayon, &-c C’eft une forte de ciCele’ , ou de branche d’acier de plufieurs pouces de long. Un bout eft arrondi, & c’efl : fur ce bout que l’on frappe avec le marteau ; l’autre bout cfi grené. On y donne ce grain en i’iappanc fur une 1 me dont les dents foient proportionnés à la g-ainure qu’on veut faire prendre à l’outil. Les dents de la lime entrent daus le matoir & y forment un travail femblable à ces dents. On trempe enfuire l’acier. La roulette & l’outil qu’on appelle fi,-, e, fout de véritables matoirs , iiir lefquels on ne fi’appe pas avec le marteau , parce qu’au moyen de leur conftruâion , la force du marteau eft iuppléee parcelle du levier.

MATRICE, (fubft. frnu ) C’efl , en terme de lîionnoysge , un morceau d’acier , gravé en creux , ii enfuite bien trempé , par lequel, au moyen du balancier, on imprime un autre morceau d’ac’er qui n’ed point trempé, & qui, à force d’être frappé, prend en relief la forme de la grai’ure que porte la matrice. Cette pièce en relief, fournie par le creux de la matrice, fe rorame poinçon, parce qu’elle a quelque rapport, moins parla forme que par l’ufage , avec l’outil qui porte le même nom, & parce qu’elle fert de même à reproduire en creux la figure qu’elle porte en relief.

Le graveur d’une monnoie nouvelle , fait fon ouvrage en relief ou en creux , comme il le trouve pjus commode. S’il le fait en creux, c’efl la matrice originale. S’il commence par le relief, quand fon ouvrage eft fini , il le trempe & l’imprime fur une niaïïe d’acier pour fe faire une viatrice originale ; car i’I lui en faut toujour.î une pour en ti’-er enfuite les po’nçons qu’il diftribuera aux autres graveurs. Ces poinçons rcpréfenteront ou la tête du roi , ou tout autre type do monnoie. Les grai’eurs particuliers impriment avec ces poinçons trempés , fur de l’acier nontrempé , les coins ou qiiarrés qui doivent fervir à monnayer. Ils y frappent au(fi les lettres & la bordure ; & , pour ces ohiets mêmes , le premier graveur fournit des matrices de détail, d’où ils tirent des poinçons de lettres & autres. On conçoit par-là que, fi ces opérations font faîtes avec attention , tous les coins doivent reffembler parfaitement au premier original , & par conféquent fe refTembler parfaitenîent entre eux. On donne quelquefois le ïiom-àQTnatrices à ce M I N


que je viens d’appeller coins ou quarrés de monnoies , de jettons ou de médailles. Ces coins méritent en effet ce nom , puifqu’ils produifent de même une gravure identique fur les flaons que l’on monnoye. Le mot flaon , qu’on prononce fliZTi , eff un terme propre du monnoyage. Il vient apparemment du verbe lit’inflare , fondre. C’eft la pièce de méral qui eft toute unie avant rimprefîlon. Le métal eft d’abord mis en fonte dans un creulet , & coulé dans des moules en petits ronds ou en lames. Ces James fondues pour être réduite :, à une épa ffeur égaie & proportionnée au poids qu’on veut donner aux flaons, font’ paffles au laminoir entre deux cylindres d’acier : on les coupe enfuite d’un feu ! coup avec un inftrumcnt nommé coupoir : on les marque avec un autre inftrunient fur la tranche , & on les recuit avant de les préfenter fous les coins pour iubir ie ’ coup ou les coups du balancier. Ces flaons perdent alors leur no’m & prennent celui de louis , d’écus , de fols , de jettons ou de médailles , fuivant leur deflinarion ou leur valeur, {article deAl.DuriviEH.)

Aïeule, (fubft. fém.) Cet inflrument eflnécedaire aux fculpteurs il ; aux graveurs, pour aigulfer les inftrumens de leur art. Elle a la forme de celles que l’on voit aux rémouleurs ambulans que l’on nomme ga^ne-petit. Elle eft repréfentée planche II. de Id. gravure en bols. MINE -DE -PLOMB, (f.bft. fém. comp. ) Ce frainfi que les artiftes appel lent la molybdène, fubftance d’un gris noiiâire & brillant dont on fait des crayons. Elle eft friable & douce au toucher, & lemble favoneufe : elledonne aux mains une couleur grifàtre perlée , & fe détruit difficilement au feu. Voyez l’article Crayon. MINIATURE, (fubft. fém.) Efpéce de pcinture en détrempe, dans laquelle on employé un travail pointillé, au moins pourles chairs. Le nom de la miniature femble être dérivé de la couleur qu’on appelle minii/m. Cependant les mimaturijîes , loin d’employer cette couleur de préférence aux autres , ont coutume d’en faire peu d’iifage, parce qu’elle aie défaut de changer & de pouffer au noir. Il eft donc probable que la ; miniature a. rei^u fon nom , maintenant confacré par l’ufage , de pcrfonnes qui connoiffoient peu les procédés de l’art , & non des artiftes qui le profefioient. Il eft poffible auffi que’ ce genre de peinture ayant été longtemps abandonné aux imsgiftes, pour la décoration des manufcritï , ces ouvriers, à certaines époques , fe fuient beaucoup fervis de minium, furtout pour les carnations, & que, de leur pratique vicieufe, mais qui pouvait alors fembler agréable , foie née lî dénomination ^e l’art qu’ils exerçoient. Peut-être aulTi donnoit-on alors le nom âe ml-