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fo’ent-U des procédés heureux qui ne Teroîent <out-à-fait ni ceux des Chinois, ni ceux que iiifqu’à prafentont fuivi leurs imitateurs, mais qui n’en auroient pas moins de mérite. LAVIS. iful-JI. mafc. ) Manière de defllncr au pinceau , avec des matières colorantes délayées dins l’eau. Le nom de cette forte de delFin vient de ce qu’on femble laver le papier, en la frottant de couleur à pleine eau, çu de ce que la couleur efl : en grand lavage. Avant de faire ce qu’on appelle laver le d ?[jflii , on en cherche & on en établit le t.rait.

On cherche ordinairement le trait avec du C.ravon démine de plomb d’Angleterre ; comme il s’efface ailement avec de la mie de pain, ou une barbe de plume, ou de la gomms éîaftic |ue, on peut ie changer & le corriger à fon gré.

Quand on a trouvé le trait , & qu’on croit idefoir s’y tenir, on l’arrête à la plume. Le trait fe fait ordinairement à l’encre de la Chine. Si l’on vouloir faire un defTin très-fini, & dans lequel le contour fût annoncé , comme dans la ceinture, non par un trait fuivi, mais par la différence des tons, on ne mettroit pas le trait à la plume ; & même on efFaceroit affez le crait fait au crayon pour qu’il no parilt plus quand l’ouvrage léroit fini. Souvent les peintres, dans leuis eiquiffes , font le trait au pinceau.

C’eft quand le trait efl arrêté , que commence 1 opéra’i^n du lavis. On prend avec le pinceau beaucoup de couleur bien délayée pour établir les grandes maffes , tour à plat , (ans s’occuper des détails. Pour parvenir aux demiteintes légères , on trempe le pinceau dans l’eau, fans reprendre de couleur, & l’on étend, en approchant de3 lumières , la maiïe déjà établie , jufqa’à ce qu’elle s’accorde doucement avec le blanc du papier : on lent bien qu’il, faut opérer promptement, poiir ne pas laiffer à la couleur le tenipj de fecher. Ce lavage rrippe le papier : il faut donc avant d’y procéder , (ur-tout quand on veut faire un defTin Pfinl Sr agréable , tendre le papier fur. une {planche , en le collant pur les bords. Quand les maffes font établies , on paffe aux aétails. On tient à cô’é de foi un morceau de Ipapier blanc fur lequel on effaie fes teintes t^vant de les porter fi.r le deffin. On adoucit f.j& : l’on fond les teintes en prenant dans le Ipinceau do l’eau fans couleur ; on finit par Rtapper les touches. Quelquefois on fait des [fouches à la plume.

On peut fuivre une manière inverfe de celle tique nous venons de propofer ; ç’eft-à-dire , f^tablir d’abord les détails, & glacer enfuite ^es mafîes par-deffus : ce procédé doilnc plus Heaux-Arfs, Tgmf II.

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de tr’llant & de franfparence au delTm. La manière de fe corriger , dans ce genre de deffin , efl affez difficile : elle confifte à palTer une éponge mouillée fur ce qu’on a fait ; ce qui affoiblit tout l’ouvrage, & rend maître de faire des chansemens à l’ effet ; mais cette opération gâte le papier & nuit a la propreté du travail •, le papier deviendra même fpon-» gieux, fi l’ornie fe fert pas d’eau alunée. D’ailleurs on ne peut changer le trait , & les formes refirent telles qu’elles ont été d’abord établies : tout ce <|Ue l’on peut faire , c’eft d’en perdre quelques-unes dans les ombres , & de difllmuler au moins les défauts qu’on ne peut détruire. Mais on peut , tant que l’on veut ,. retoucher fon deffein , en étendre, en renforcer les malTes d’ombres, en rendre les touches plus vigouretLfes , en rendre l’effet plus fier & plus pi."iaan :. On connoi : des deffins ébauchés au lavis , & terminés à la plume ou au crayon." Tous les procédés font bons, quand on s’en fert artifTement.

Le deffin au lavis efl : prompt & expéditif,. Scies ouvrages faits dans ce genre font fixés au même initant où ils font fecs ; ils ne craignent pas le frottement comme les de’Iîns ait crayon relevés de blanc. Raiement les peintres employeur cette manière de delFiner pour faire des ouvrage.s très-finis ; mais ils en font ufage pour leurs efquiffes, & la négligenca fpirituelie & lavante de. ces morceaux y ajoute un nouveau prix.

Le b’ftre & l’encre de la Chine , vraie ou contrefai’e, font les fubflances avec lefquelles on deffine le plus ordinairement au lavis. Mais on peut employer en ce genre toutes les couleurs crar.fparen’es.

Qtiand on mélange ces couleurs , en forte que l’ouvrage devienne une forte de peinture, ce genre change de nom, & prend celui de dniïin. à l’aquarelle. On peut tirer, pour S cette manière de deffiner, des couleurs de d’fFérens fruits , en y ajoutant de la diiTolution d’alun. Voici celles qui font indiquées dansie traité de la peinture au pajlel. Les baies mures du nerprun fourniffenc un beau verd ; voyez laq^ue verte. On tire aufli des pétales bleues ’ de l’iris une fécule verte , mais bien inférieure à la précédente. Les baies d’hièble , traitées comme celles du nerprun , donnent une liqueur violette, mais que l’addition de l’alun rend bleues. Celles de ronce , ou mûres de haies , bouillies avec de l’alun , donnent une belle couleur purpurine. Beaucoup ^ d’autres baies de plantes , au moyen de la décoélion avec l’aïun, peuvent fournir de même, pour le lavis , des fucs colorés. Telles font les gror feilles , les framboifes, les çerifes noires, les pellicules des baies de caffis , mûres en Juin ; les graines de carence , mûres en Novembre j Q q q q