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Pour la facilité de l’opération , on ne doit mettre ainfi en noir que les partiesoù l’on veutlaiP fer pénétrer les fonds , ce qui fe fait ordinairement aux têtes , aux pieds & aux mains. Cette méthode de mettre ainli en noir les yeux , la bouche, les oreilles, ce qui fait dominer les fonds, donne à celui qui applique le mordant, la facilité de bien delTiner les farraes ; fi au contraire on vouloit tracer après coup les yeux , le nez , h bouche, tout s’effaceroit & produiroit un très-mauvais effet. Les têtes , les pieds & les mains fe font avec du noir d’ivoire , & les draperies en rouge avec du vermillon. L’ouvrage ainfi difpofé efl : prêt à recevoir l’or ou l’argent. Leur application eft facile ; on couvre de mordant la partie qu’on veut dorer ; on renverfe la poudre d’or fur ce mordant , lorlqu’il eft à moitié fec, & on lui laiffe prendre autant d’or qu’il en veut : on laifTe enliiite fécher la pièce dans l’étuyeouau foleil.. Quand la poudre de métal paroît bien adaptée au mordant , on effaye avec la dent de loup ou brunilToir , de brunir un très-petit endroit. Si le poli vient bien > Se que le bruni foir beau & égal , on peut continuer le refte. Si , au contraire , on fent que le bruniffoir n’éprouve aucune réflftance , & que l’endroit qu’on veut polir fe raye , on attend que le tout foit bien fec.

L’or en chaux , l’or en poudre , l’orverd, l’or en coquilles , l’or faux , l’or d’aventurine , l’argent en poudre , la limaille d’argent , le cuivre , font les métaux qui fervent ordinairement à ces fortes d’ouvrages.

Or en chaux ; pfenez à la monnoîe de l’or de départ, réduifez-le en poudre en le broyant fur le porphyre. Lavez-le jufqu’àce que l’eau forte foitclaire , puis faites-le fécher au folfilou dans l’étuve. Servez-vous de cette poudre pour la mettre fur ce que vous aurez peint, en ne laiffant furie mordant que ce qu’il aura voulu prendre, & le laiflani bienféçhe}- av^nt que de le vernir.

Or en poudre. Prenez un livret d’or fin ,Tenrerfez-l. e fur une pierre à broyer que vous aurez enduite de miel , broyez ces feuilles d’or comme de la couleur, réduifez l’or en poudre impalpable, ramaflez-le & le jetiez dans un vafe. Lavez cette jnixtion d’or & de miel dans plufieurs eaux, jufqu’à ce que l’or Ipit dégagé du miel ; iJisctezie fécher, -^

Feuilles d’argent : même procé4é. Or& argent faux. On les employé à Spa pour les faux laques ; on les piépare par le même propédé. Les Chinois & les Japonois n’employent p ?s l’or faux : il§ font quelquefois ufage de l’é-L A Q

tain pour les terraffès, les montagnes, les rivières , & :c.

_ Or verd. C’efl : de l’or battu qui fe vend au livret fous cette couleur , & qui le prépare au miel, de la même manière que nous venon» d’expofer.

Or en coquille 8c argent en coquille. Ils fe vendent préparés ; on doit leur préférer l’or & l’argent broyés au miel.

Or aventurine , argent aventurlne. Ils fe vendent en livret & Ce broyent au miel. Il ne faut lesbroyer que jufqu’à ce qu’ils fôient réduits à la groITeur des têtes de ces petites épingles qu’on appelle camions. Quand on veut aventuriner un fond , on prend du vernis d’ambre : on en met une couche toute pure fur la pièce, & l’on poudre à quelque diftance fur la partie vernie. Le vernis d’ambre retient tout ce qui tombe , & forme un fond sveniuriné. Il faut avoirattention de jetter l’aventurine également , fans cela le fond feroit inégal , & feroit un mauvais effet. Les Chinois & les Japonois poffedent ilipérieurement l’art de faire des fond» aventurinés de la plus grande égalité.

Argent. On ne fe fert point d’argent en chaux. On prend un lingot d’argent , du titre de onze deniers de fin ; on le lime le plus fin qu’il efl : poffiible ; on broyé cette limaille fur le porphyre, comme l’or en chaux ; on la lave de même , & on l’employé de même fur le mordant.

La limaille de cuivre fe prépare ds même : ’^ le cuivre rouge , le cuivre jaune & la rofette donnent trois couleurs difîérentes. Le choix de ces différens ors & argens dé» pend du goût de l’artifte qui les emploie, & de ce qu’il croit le plus convenable a fon ouvrage -, à moins qu’on ne veuille imiter fervilement la pratique des Chinois ou des Japonois. Par exemple , ceux-ci fe fervent de l’or en chaux, & ceux-là de l’or en feuilles. Lorfqu’onfefert d’un or pour fervir de fond, & que l’on psint avec un autre par-delfus , il faut brunir l’un des deux , & laifier l’autre mat.

Les arabefqijes en faux laque acquerront de la valeur , quand ils feront dirigés par de bon* artifles. Nous n’avons fait , dans cet article , qu’extraire Van du ? cintre , Doreur, Vernif~ feur, par M. ^ATin. Nous n’avons pu ajouter par nous-mêmes aucun éclairçilfement fur des procédés dont nous n’avons aucune pratique : mais nous croyons que ceux qui voudroient s’çxercer en ce genre, pourroient y parvenir , d’après cet article , en commençant p^r faire des effais. Peut-être piême trouveroient-iI |