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ches , il n’importe. Faites-les bouillir à petî’t feu près d’une heure. Décantez la décoûion. Joignez-y de la racine de garence pulvérifée , à peu près une poignée ; cette racine eft la l’eulô iur laquelle on puiffe compter pour fournir une teinture folide. Faites-la bouillir deux ou trois minutes. Verfei la liqueur au travers d’un linge dans un autre vafe , & jettez-y de l’alkali , du tartre, gros comme un œuf. Remuez- le in«’ange avec quelques tuyaux de plume. Verfez delfus, goutte à gou ;ie , affez de didblutiori d’étain pour que l’eau commence à jaunir. Quelques momens après , filtrez à travers le papier lombard. Quand l’eau fera paffee par le filtre , arrolez la fécule ou le précipité qui fera refté deffus avec beaucoup d’eau tiède que vous laifferez paffer de même autravers du filtre , afin de diflbudre & d’enlever tous les Tels. La garance eft de toutes les plantes connues dans nos climats celle qui donnele rouge le plus durable, & le fiic du peuplier ne peut que l’atTtirer davantage. Celui de bouleau vaut encore mieux pour les couleurs rofacées. On a remarqué que i’or & l’étain , mêlés enfemble , aptes avoir été difl’ous féparément par l’eau régale , fe précipitoient dans la décoif ioti de garance en une belle & folide couleur rouge. Ce procédé, qui ne ferait pas praticable dans la teinture , à caufe du prix d’un pareil mordant, pourroit fervir à compofer une taque bien fupérieure au carmin pour la peinture à l’huile. Les muex Scies buccins fourniroient des pourpres folidos , fi l’on pouvoir s’en procurer i ?ne affez grande quantité pour en compofer des laques, ( Traité de la peinture au pajlel. ) Les laques compolèes avec l’alun devroient erre débarralTées de leurfel par le lavage. Voyez l’anicle S til-de-grain.

Laque violette- Mettez fur le feu deux pintes d’eau filtrée : il faut que le pot l’oit affez grand p3ur n’être plein qu’aux trois quarts. Jettez dedans une petite poignée deboisde Fcrnambouc en poudre , avec moitié moins d’écorce tirée de jeunes branches de bouleau. Faites bouillir une heure & pafffz au travers d’un linge. Remettez la dccofl ion devant le feu. Joignez- y gros comme une noix d’alun de Rome, avec le double de couperofe blanche , l’un & l’autre en petits morceaux. Après quelques inftan.s, ôcez le pot du feu ; jettez-y du fel de tartre rouge ou blanc , mais en poudre , & d’une mefure à--pei :-près égale à celle de la couperofe & de l’alun. Filtrez de la même manière qu’on filtre le petit lait. Couvrez le filtre pour le garantir de la pouffiere. Quand l’eau fera paffée au travers du filtre , verfez deffu. ?, à coté de la fécule, de l’eau chaude pourdiffoudre les Tels : o.n ne doit pas craindre d employer trop de lavage -, le peu de matière colorante qu’il emporte & qui n’étoit pas fixée, n’auroit tervi qu’à rendre cette laque moins lo-L A Q

lidc. Elle fera plus violette, & approshera de la couleur de la penf.e, fi on la compofe de la même manière avec panie àpeu-près égale de bo.s de campeche & de feinambouc , l’un & & l’autre en poudre. Elle fera, au contraire, ^kiscramoifie , iU tirant fur la couleur du rubis ou de l’amaranthe , fi en .’"uppvirae le campêche , &L qu’on iubfbitue à la couperofe blanche , l’équivalent d’une diflo.ution d’étain dans l’eau régale. Ces laques l’ont fort belles , & le fouiienn ? nt affez bien On peut les employer à l’huile , funout pour glacerles violets qu’on aura compofés de rouge iS : de bleu , & qu’on aura eu la précaution de tenir plus clairs qu’ils ne doivent l’être. ( Jraité de la peinture au pajiel, ) Laque verte. "Vers le milieu de ce fiecle, un particulier mit au jour un verd très-brillant , auquîl il donna le nom de laque verts. M. Majault & le Comte de Caylu ::, dans leur mémoire fur i’encauftique, foupçonnercnt que cette couleur é oit compofée de bleu de Pruffe , & d’une belle couleur jaune qui devoit être plus folide que le ftil-de-grain jaune, puifque la couleur de cette laque fefoutenoit ?u i’oîeil.

On peut comp-o’er une laque verte de la même manière que l’on compofe les autres laques, en employant les baie&mures du nerprun • ellesfont en maturité vers le mois d’oflobre. Il fuffit de les écrafer , de les faire bouiU’r , de paffer la dfcoclion fur un linge , ou mieux encore au travers d’un tamis de crin ; d’y jetter une diffolution d’alun de Rome , enfuite un peu de craie ou d’os de feche ; la liqueur, rouge d’abord, devient furie champ d’un beau verd. On peut la, faire évaporer fur un feu très-doux pour la réduire en forme d’extrait. Cet extrait eil ce qu’on nomme verd de vejjie. La plupart des fabriquans y joignent un peu de chaux ; mais elle le jaunit Se l’altère. On peut garder la compofition en liqueur pour Is lavis ; elle fe conferve très-bien dans des bouteilles bouchées. ( Traité de la peinture au paJlel. )

LAQLTE, (fubft. mafc) Si nous n’avons pas les fubftances ivec leliquelles les Chinois compofent le laque ou lak qui eil fi recherché dan» l’Europe , nous en avons d’autres avec lefqudles nous pouvons les imiter de fort près. Comme les ouvrages couverts de ces laques ou vernis , font ornés de deffins en arabefques, l’imitation de ces ouvrage’ ! appartient aux arts qui dépendent du deflin , & quand nous surions quelqu’infériorité du côté de la compofition du vernis , nous pouvons acquérir fur les Chinois une grande fupérioi ité du côté de l’art.

Pour imiter le laque de la Chine ou du Japon , il faut choifir le bois le plus léger j le plus fec , Je moins poreux , le plus-uni , celui qui peut enfin , recevoir le poli le plus parfait. Au défaut des boi»