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°. On le polit avec un morceau de fcrge qu’on tient en forme de tampon. On trempe cette ferge dans un feau d’eau dans lequel on a mis bsai.coup de ponce en poudre , paffée au tamis de foie : on lave à mefure avec une éponge , pour voir lion adoucit également. Il ne faut pas épargner l’eau pour cette opération ; elle ne peut rien gâter.

j"^. Choififfez la teinte dont vous voulez décorer vo :re ouvrage. Qu’elle foit bien broyée à l’huile & détrempée à l’effence ; paffez-la au tamis de foie très-fin ; donnez-en trois ou qua-re coi ;ches bien éiendaes ; mieux elles le font , & plus la couleur eft belle. Toutes fortes de couleurs peuvent être ainfi employées à l’huile & à l’elTence.

". Donnez deux ou trois couches d’un vern’s blanc à i’efprit de vin, fi ce font des appartemens ; & d- vernis gras--, fi ce font des panneaux d’équipages.

Si l’on veut polir le vernis , il faut en mettre fept à huit couches au moins, c^bien é c.idues , avec g-ande a tention de ne pas charger un endroit plus qu’ion autre ; car cela feroit des radies, 7°. On polit encore avec de la ponce en poudre, de l’eau , & un morceau de l’erge , comme en vient de le dire On eiTuie l’ouvrage avec des linges doux , de fai^on qu’il foit bien iuil’ant , & qu’on n’y voye aucune raie : quand il elt fec,on le decrafle avec de la poudre d’amidon ou du blanc d’El’pagne, tn frottant avec la paume de la main, &efruyant avec un linge ;c’eft ce qu’on appelle lujl-er. Au lieu du la picrrerponce , réduite en poudre impalpable, dont on fe fert pour les vernis gras , on employé le tripoli pour les vernis à I’efprit de vin.

Peinture au llar.c vemi-’oli à l’Tiuih. Ce blanc à l’huil« répond au bianc-le-roi de la détrempe.

Si on l’employé fur bois , on donne une imprcffion de blanc de cértife broyé à l’huile de roix , avec un peu de coupcrofe calcinée -, on détrempe ce blanc à l’elTencî.

Si on l’emplo) e fur la pierre, on fait ufage de l’hu le de noix pure , avec la couporofe calcinée. Enfi.ire on broyé du blanc de cérufe très-fin à l’effence , & on le détrempe avec un beau vernis gras blanc au copal.

On en donne fept ou huit couches. Le vernis eînplp)é avec le blaire de cérufe , fiche fî promptement , qu’on peut donner jufqu’à trois couches par jour.

On adoucit & on polit toutes les couches ; comme on l’a indiquépourla manière précédente. On donne deux ou trcis couches de blanc de plomb broyé à l’huile de noix , & détrempé à l’effence pure.

. On ’es fait fuivre de fept à huit couches de teioii blanc à I’efprit de yin pur. I M P

Enfin on donne le poli.

Peinture au vernis. Peindre au vernis, c’eft employer, fur quelque fujet que ce foit, des couleurs broyées & détrempées au vernis, foi : à I’efprit de vin , foit à l’huile. Cette manière approche de la beauté du chipolin , fans cependant y atteindre ; mais les opérations en font plus promptes & : moins minutieufes. Elle a l’avantage de n’avoir pas longtemps, comme la peinture à l’huile , une odeur défagréable & même nuifible.

Il faut, pour ce genre de peinture, commencer par les trois premières opérations du chipolin dont nous ave ns donné le détail ; c’eft-à-dire , qu’il faut encoUtr , apprêter de blanc , adoucir ù poncer.

Lorfque , après ces opérations, le bois eft bien uni , fuppoions que vous vouliez faire du gris , prenez une livre de blanc de cérufe bi tamifé , un gros do bleu de Pruffe, ou de noir de charbon ou d’ivoire ; mêlez le tout dans une peau d’agneau que vous iiez fortement pour que la couleurne s’échappe pas . fecouez fortement cette peau , ou bien paflèz le tout plufieurs foi» par ’..n tamis couvert : par-là vous mélangerez bien voire couleur.

Prenez-sn deux onces , que vous mettrez dans un poiffonde vernis ; délayez bien le tout ; paffez la première couche fur le blanc d’apprêt dont votre boib eft couvert.

La première couche feche , mettez dans pareille quantité de vernis une once feulement de couleur , & donnez votre féconde couche. La troifiéme couche ne contiendra , dans la même quantité de vernis, qu’une demi-once feuk-ment de couleur.

Il faut taire attention, lorfque chacune de ces trois coucher eft donnée , de la frotter à chaque fois avec une toile neuve & rude. Evitez cependant d’emporter la couleur : comme les coi :ches fcchent à-peu-près d’heuve en heure , i ! faut ne les frotter que lorfqu’elles font bien féches. Si l’on veut donner un lultre parfait à i’ouvtagc , il faut paffer une quatrième couche dcfée de même que la troifiéme. On peut la donner de vernis pur.

On voit que , dans cette opération , on met toujours la même quantité de vernis , & qu’à chaque couche , on diminue de moitié la dofe des couleurs. Toutes les autres teintes s’employent de même.

L’ne autre manière de peindre au vernis avec beaucoup plus de promptitude , & même en trois heures, c’eft de s’exempter de faire les encollages & le blanc d’apprêt , & d’appliquer tout de fuite les teintes au vernis, comme ci-deffus ; mais le luftre ne fera jamais aulïï brillant. Détail des différentes teintes , pour tous Its