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feTentSnt b’en fon fruit , tant au g jftt qu’à l’odjorat.

’L'huile J’aillet ou ffoUette eft celle qui pro-TÎent , par expreflion , de la femence du pavot noir pile. Ilfautia choifirplus claire que l’huile d’oliye 8c fans laveur ni odeur. C’eft la plus blanche de toutes les huiles ; auffi l’employer-on pour broyer & détremper le blanc de plomb , lorfqu’on veut de beaux blancs.

L !’ huile grajfe, ou ficcatlve , efl : le plus puiffant desliccaiifs. Elle le prépare en mettant une demi- once de litharge, autant de cerufe calcinée, autant de terre d’ombre, & autant de talc ou de pierre à Jeius : en tout deux onces de inatiere pour une livre d’huile de lin , qu’on fait bouillir à feu doux & égal , de peur que l’huile C^e ncirciffe. Quand elle moufTe , il faut l’écuçier ; lorfque l’écume commence à le raréfier & ^ k devenir touffe , l’huile efl ; fuffilkmment cuite §c dégraîfTée. Les matières qui le trouvent alors dénaturées en partie , laiflent un marc ou ledi- •pient dans lequel fe trouve une portion de la partie muqueufe de l’huile , qui s’eft combinée ■^vec les ingrédicns fous une forme emplaftique. On lailTe enfuite repofer l’huile ainfi defféchée l8f préparée , parcc__que , dans les intervalles du ïepos , elle dépote toujours un peu & devient plus claire. Plus elle elV ancienne , meilleure «lie efl :.

Au refte, comme l’ebferve M, de Machy, liabile chymifte , Thuile qu’on appelle grajfe ne pouvoit recevoir une dénomination plus contraire à fa nature ; car loin de rendre l’huile de lin plus graffe par ropératicn qu’on lui fait futir pour la rendre ficcative , on la dégraifTe au contraire. Mais on efTayeroit envain de lui faire perdre le nsm qu’elle porte dans les boutiques & ians les at :eliers,& qui eflconfacré par l’ufage : il fuffit d’avertir que ce nom n’exprime pas une idée phyfique,

Obfervons que vingf-quatre heures après qu.e Vhuile nommée grajfe efl : dégfaiffée , il doit fe former à fa furface une pellicule : fl elle ne fc forme pas, c’eft la preuve qu’il y a encore de tihumidité , qu’elle n’eft pas affez defféchée & qu’elle n’a pas acquis affcz dn CDrps. {^Extrait de l’,arc du peintre par M. T^atin. ) L’auteur du Traité de la peinture au paftel remarque que VhuilegraJJe étant compofee avec des chaux de plomb , tend à fe rembrunir & à brunir les couleurs. Si on y fait entrer de U couperofe blanche , elle a le même défaut , parce que fiette couperofe efl : du zing diffout par l’acide vitriolique. Il propofe de faire concentrer l’huile de noix, en la faifant bouillir une îieure au bain-marie. Il propofe auffi i’huile de Copahu , qui efl : nette, limpide, & lui a paru (eçher très-vite. Il penfe qu’ony pourroit mêler Ueanst^y . Tome IL

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un peti tPhuite de noix ou de lîn. ï ! feroit à Cou~ hairer que des arf.ifl :es miffent en expérience le* diftërentes vues de cet auteur.

L’huile d’afpic. C7eft une huile effentîelle de lavande. La meilleure eft celle que Pomet dit être fournie par une lavatLde fauvage fort commune en Languedoc. Mais , fuivant un mémoire du chymifte Geoffroi , inlcrédans les Mémoires dei’ Académie des Sciences , année 171 j , Vhuile d’afpic ordinaire efl : falflfiée. Tantôt elle 6ft faite d’efprit de vin dans lequel on met communément trois quarts d’huile effentielle ; tantôt ce n’eft que de l’huile effentîelle de térébenthine, parfumée d’une trop petite quantité de véritable huile d’afpic. M. Valmcnt de Boraare indique un moyen facile de découvrir la fraude. Si l’on jette dans de l’eau communel’^ :^iZe ;ri2//’ic ;mêlée avec de l’efprit de vin, ce dernier fe mêle avec l’eau , S : l’huile fumage. Pour connoître cellR qui eft mêlée avec de l’huile de térébenthine, ou quelqu’autre huile , il faut en brûler un pea dans une cuiller de métal : fi elle eft pure , elle donne une flamme fubtile , une fumée d’une odeur qui n’eft pas défagréable & en petit& quantité : au lieu que c’eft tout le contraire lorPqu’elle eft falflfiée. Les peintres à l’huile fe fervent de l’Azii/e if’ci//7ic pour retoucher plus aifément leurs ouvrages. Elle eft propre aufll à enlever la craffe des tableaux & à les nettoyer ; mai» il faut prendre garde qu’elle n’enlevé les couleurs. C’eft de cette huile que les peintres ea émail font ufage.

Huile de térébenthine. Elle eft extraite de la réiine du mélefe ,^u fapin , ou du térébinthe qui croît dans l’île de Chypre : c’eft de ce derniee arbre qu’elle a tiré fon nom. Elle eft fort bonne à retoucher les tableaux ,• on s’en fertavec fuccèî pour la mêler avec l’outremer & les émaux ; elle donne la facilité de les étendre , & s’évapore auflitôt. U ne faut pas mêler beaucoup d’autre huile avec celle-ci ; cela ne ferviroit qu’à la faire jaunir.

Huile à broyer les couleurs qui doivent être. expoféis à l’air. Prenez deux onces de maftic en iarmes , bien chaires > Se broyez-les avec de l’huile de lin. Verfez ce mélange dans un pot de terre verniffé que vous mettr-ej fur le feu : vous y ferez fondre peu-à-peu le maftic , remuant , toujours la matière ; puis vous laifferez refroidir cette huile , 8c regarderez fl le maftic eft fondu & bien incorporé avec l’huile. Alors vous vous en fervirez pour broyer les couleurs que vous employerez à des ouvrages qui doivent être es-» pofés aux injures du temps.

A la recette de Vhuile graffe que nous avons, extrai’e du livre de M Watîn^ nous croyons de^ voir en joindre d’autres qui nous font faurnief O O Q Q