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HOQUETTE. (Oibfl :. fetn. ) Inftrument de fer , à l’ufage des fculpieurs en marbre. HUILE. Peiktuh.’e à Vhulle. La méthode de peindre e/i détrempant les couleurs à l’huile . eft une invention des modernes. Elle eft aujourd’hui plus pratiquée que toutes les autres ,. ce qu’elle doit aux avantages réels qu’elle a fur to’js les autres procédés. Ces avantages font îa délicatefle & la beauté de l’exécutiou, l’union & le mélange des teintes, la vivacité des couleurs , la force & la vigueur de l’ef :et , la faeilité qu’elle ofTrî de produire des ouvrages qui peuvent fe rouler & le tranfporter aii’ement, enfin ia réfiftanceà l’eau qui ne peut la détremper. Elle donne le temps néccflaire povir empâter j adoucir, finir même , fil’onveut, jufuu’à l’excès ; elle offre la commodité de retrancher oi : changer tout ce qui ne platt pas, fans qu’on foit obligé d’effacer entièrement ce qui eft déjà fait. Enfin on peut employer, cette manière de peindre pour les compofnions les plus colloffales & pour les ouvrages de la plus petite proportion. La peintuie à l’huile pourroit paffer pour la plus parfaite des manières de peindre, li elle n’avoir pas quelques défavantages qu’il ne faut pas dillimulcr : c’efi : que quelques unes de fes couleurs fe terniiTent parla fuite du temps, que d’autres BoircitTent , & que les carnations prennent un ton roux-jaunâtre qui en altère la vérité. Ce dernier défaut doit être attribué à l’huile avec laquelle on détrempe les couleurs, &en eft peut-être inféparabie. Cependant fi l’on refléchit fur Ses inconvér.iens qui accompagnent les autres genres de peinture , on trouvera peut-être que celle à l’huile conferve encore la fupériorité. La plus grande commodité qui l’accompsgne , c’efl qu’elle permet de voir l’effet à mefuie que l’on travaille, tiarce que les cooi’eurs ne changent point en fechant. Ainfi l’on peut faifir dans le moment la vérité de la nature avec une telle précifion , qu’il ne fembie pas que l’on puiffc rien dtfirer de plus. Comme l’effet que l’huile produit fur les teintes eft conna , il faut le prévenir en l’employant dans la plus petite q, :antits qu’il eft polTibie , & fuppk’ant à l’huile de noix par celle d’afpic qui rend les couleu/s plus maniablei & : plus coulantes, & qui s’évapore proniptement. Entre les inconvéniens de !a/W2fiire iz rkuile , il en eft un que tout le monde a pu remarquer : c’aft qu’elle donne aux couleurs un iuifant qui cnipcàe de voir commodément les tableaux quand ils font pofés en face du jour : il faut qu’ih reçoivent la lumière de biais. Les huiles qu’elle employé font celle de lin , mais feulement pour l’impreffion , celle de noix, celiede pavot blanc, qu’on appellehuiie d’œillet ou d’oliette, &, comme nous venons de le dire, celle d’afpic.

Mais il y a des couleurs qui, broyées avec ce» huiles ^ ne lèchent que très difficilement, ou même jamais. On a d’abord remédîéà cet inconvénient en mêlant avec ces couleurs un peu de couperofe blanche , féchée fur une platine de fer , & broyée à l’huile : mais la couperofe a plufieurs inconvénicns. Celui dont on a été le plus frappé, c’eft qu’elle eft un fe ! , & l’on a craint avec raifon que i’humidité ne la fit dil— • foudre , & qu’en fechant , elle ne laiflat fur ia furface du tab.eau une efpéce de farine caDabied’en ternir la beauté. C’eft ce qui a tait chercher un autre ficcatif , & l’on a trouvé celui qu’on nomme kalle grajfe.

On ne fait ulage de cette huile que pour les couleurs difficiles à fecher, telles q ;ie l’outremer , la Jacque , les ftiis de grain , les noirs de charbon , & furtout les noirs d’os 3c d’ivoire , qui exigent un peu plus de ficcatif que les autres couleurs. Sans cet intermédiaire, ils fercient plufieurs années à ficher. Quand on rompt ces couleurs avec du blanc de plomb, comme ce blanc eft lui-même fort ficcatif, il faut mettre moins d’hui.e graffe. On peut obferver en paf- {ant,-que toutes les couleurs feclient beaucoup plus vite en été qu’en hiver.

On peint à l’huiie litr le bo !5, la toile, Is taffetas, le cuivre^ les murailles. Pourconnoîtrela manière deprépaçer ces différcn e ; farraces propre» à recevoir la peinture , v.o) ez l’art. I ?jpressios. Toutes les couleurs qu’on employé p ?: r !s Frefque font bonnes poi ’j. jreLn’iire à Phuile ,. excepté le blanc dr rhaux , le bianc decoquillesd’œvifs, iv la poudre de marbre.

On fait aL ?l’i ui’age da blanc de pîomh-, du majjijnt jaune’ Se du maffc-ot blara , àsVorpin jaune & de ï’o-rpin rouge Ces deux dernières couleurs doii-ent être employées pures ; on ne peut les rompre avec d’autres , parce qu’elles les gâent & les noircifTent. Quelque fois on lescalcine pour leur ô er leur mauvaife qualité ;, mais dans cette opération , il faut bien fe gar^Jer c’enrefpirer la vapeur qui eft mortelle. On peut dire en général uu’il eft fage de rcjetter abfolumeacles orpins : ils peuvent ce venir tuneites a