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pn creux : leur forme les rend très - propres à faire des excavations, des convexités, telles que le demande la gravure en creux ; mais dans les reliefs, où prefque tout eft ("aillant, & doit prendre uneformeconvexe, roiitil qui lui-même efi convexe, s’oppofe prefqu’à chaque inftant à l’intention du graveur. Ces outils, & l’on ne j peut en imaginer d’autres , ne portent jamais I cjue dans un point , & c’efr avec une peine infinie qu’on peut parvenir à expiimer les parties l’aillantes, &à leur donner de la rondeur ; Encore plus difficilement peut- on employer ces outils dans les méplats-, aufli les champs des camées ne font -ils jamais bien dreflcs. C’efl alors qu’il faut de toute nécelïité emprunter le fecours de la pointe de diamant & de ces petits ebauchoirs dont je viens d’enfeigner l’ufàge. Quand on examine le travail des plus beaux camées des anciens , il ne paroît pas po.Tible qu’ils les aient exécutés auiremeni ; & peut-être efl-ce pour avoir négligé de Ce fervir de ces derniers jnftrumens, & avoir craint les longueurs de Topération , que pîufisurs camées font d’un travail Il lourd & fi indécis. Les excellens graveurs , de l’antiquité , moins avarei rie leur temps que jaloux de leur réputation, ne ménageoient point •affez la peine, &■ fouvent ils fortoienc de l’ouvrage les yeux fi fatigués, que ne pouvant plus Ibutenir la vue des petits objets qu’ils gravoient , ils étoient obligés, s’il en faut croire Pline , de regarder des éme raudes , dont la couleur agréable & bienfailante les récréoit , & remettoit leurs yeux dans leur état naturel, Qiùn & ah iiitentione alla obfcurata , afpeclu Jmara^’di recreatur acles ; fcalpentibufque gemmas , non alla g : adoi ocidorum refeSio eji : ita viridi hnitate lajji[udin- ;m mulc :nc. Plin. lib- zi,J, c. j. Le verd eil : une couleur amie de l’œil, & s’il arnvoit que le loieil dardât trop vivement fes rayons fur l’eu , ’rage que le graveurauroit entre fes mains, & que celui-ci s’en trouvât incommode , il ne potrroit mieux faire poui’ les rompre , & adoucir une lumière trop vive, que de mettre à l’a fenêtre un flore de gaze verte très- déliée.

Il ne me relie plus qifà rendre compte de la manière dont il faut s’y prendre pour polir l’ouvrage qu’on vient de terminer, 8c cette .dernière façon devient encore commune à la gravure en creux & à celle en relief. On fe lért pour cela d’une broffe rende & plate, de |o-l de fanglier, qui ne foit ni trop rude ni trop doux, & le poil ne doit pas excéder deux lignes de longueur. En faifant pafTer & repalTer cette broffe fur la piefre avec du tripoli en quantité & beaucoup d’eau , on parvient à éclaircir ce qu’on a gravé & à lui donner le premier îufirre. On peut même monter cette broffe fur le touret, la faifant agir comme on fait les outils avec lefquels on grave : le poli,-. t3 R A

TCiQtt fe donnera plus proniptenient & mieux. P.lais cette opération eft accompagnée d’un inconvénient : l’acLivité avec laquelle le touret fait marcher la brofie en fccoue les poils ; cet ébranlement fait rejaillir de tous côtés l’eau & Is tripoli , bientôt celui qui conduit la pierre sn eft tout couvert. C’eil : pour y remédier, qu’on a imaginé d ; renfermer la brofie dans une peti.e boëie ou étui do fer - blanc , qui , contenant le poil , empêche que le tripoli ne s’échappe autant : qu’il feroit fans cette précaution. On prend enfuite de petits outils auxquels on a donne lafigitre d’une bouterolle ; on les mcnre fucceffivement fur le touret, commençant par ceux d’écain, puis par ceux de buis, & hnilTanc par ceux qui ne Ibnt que de bois bianc : oti lesinl^nue dans toutes les caviici qu’en a dcffein dé polir , & l’on parvient premièrement avec delà potée d’émeril , & tout de fuite avec le tripoli de Venife très-fin, à adoucir principalement les chairs. Se à mettre dans tout l’out^raga le plus beau poliment. S’il refte quelques petites linuofiîés où aucun outil n’ait pu arriver, on " y introduit une pointe de plume , & avec de la potée d’émeril ou de diamant, fécondée de beaucoup de patience , ces endroits s’éclairciuenc & piennent le même poli que tout le refîe. J’ai vu auili employer, pour polir des camées, de la poudre qui provenolt de ces pierres à aiguifer connues fous le nom de pierres du Levant , ou de la vieille rcche , lefqueîles avoient été écrafJes & pilées très-fin : &c je crois que la méthode n’ell pas mauvaife. Si la. pierre eu gravée en creux, îl ne s’agit plus que de donner le poliment à fa fupcrficie extérieure, ce qui le fait fur la roue du lapidaire : mais quoique l’opération foit aifee , elle n’en demande pas moins d’attention : car fi la pierre eft remife entre les mains d’trn ouviier peu intelligent, un tour de roue peut affamer l’ouvrage & : faire difparoître un travail délicat qui a demandé bien du temps , & ’qui doit montrer l’habileté du graveur. Auffi les bons artiftes préfèrent- ils de faire eux-mêmes ce travail à la main, fur le dos d’une siîiette d’étain, en promenant la pierre en rond avec du tripoli , autant de temps qu’il en faut pour lui faire acquérir le poliment vif dont elle a befoin. Cela même fait prendre à leurs pierres une forme convexe, & leur donne un galbe qui ne peut que produire un bon effet. {Extrait du Traité des pierres gravées, par 31. M-^RI^tte. ) On vient de parler de la gravure en creux furies pierres fines, & de celle en bas -relief qui produit les ouvrages que l’on nomme des camées : on travaille aulTi les pierres fines en ronde - boffe : mais la pratique de ce genre eft abfolument la même que celle de la gravure en creux & en relief, La différence ne porte