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petît ; la pointe n’en doit pas être vive ; pourroir gâer le bois par des traces qa’elle feroit en des endroits où l’on feroit obligé de ^ graver des tailles. Que cette pointe foit adoucie & un peu arrondie.

L’entaille /f. 37, fera néceffaire à ceux «[ui gravent des pièces délicates , comme lettres gtiles, petites vignettes, fleurons, & :c. Elle prendra & ferrera fortement, par le moyen de les coins j ces ouvrages que i’aniftc ne peut tenir i entre les doigts.

Le racloir ,yzo-. jy , fervira à unir & polir la fuperficie des bois deftinés à z gravure , a.u Ibrtir des mains du menuifier ou de l’ebénille. La lame A doit en être aig-uifée vive fur fon épaiffeur, afin que le moifil grave & ufe le bois. 11 en faut un autre qui n’ait pas de morfil , pour les cas où il ne faut qu’adoucir. On peut fubftituer la prêle au racloir : c’eft même avec la prêle qu’on achevé de préparer le bois.

L’équerre du cuivre ,fzg. 14, fervira pour tracer des lignes droites , horizontales ou perpendiculaires , avec la pointe à calquer, ou elle tiendra lieu du trufquin lorfqu’on aura des tailles parallèles a faire.

Il faut des régies fimples , compofées, &c. Elles ferviront à tirer des parallèles à la plume fans le compas. La fauffe régie , fig. 25 , fervira à tirer des rayons d’un point donné, comme centre , foit avec la plume , foit avec la pointe à calquer , qui n’ell autre chofe qu’une aiguille emmanchée dans un manche à longue virole , comme celui des petits fermoirs, & dont on a formé la pointe par le côté de la pointe qu’on a caffée , & arrondie , ou émouflëe. Il faut au graveur un compas à plufieurs pointes , un porte-crayon , un tire-ligne. Sic. Il eft juutile d’infifter fut l’ufage de ces inûrumens affcz connus de tous les arnlles, qui en ont tous un befoin pius ou moins fréquent. Le garde-vue, fig- 35 , ell un morceau de carton d’environ l"e ;pt pouces de large fur cinq de haut , qui s’applique fur le front , & qui garantit les yeux du grand jour. Au lieu de carton iî peut être de taffetas verd sfFermi par un encadrement de fil d’archal , ou de leton, & ê ;re muni d’un cercle auffi de fil d’archal qui prend la forme de la tête & fert aie contenir. La mentonnière,,/ ?!^- 34, eft une toile piquée "qu’on s’attache fur la bouche au moyen de deux cordons. Elle empêche l’haleine de fe porter en hiver fur le bols, de le mouiller , & de décremplus, après avoir fait les coupes, où Ton aura paffé la pointe pour marquer le lieu des recoupes. La mentonnière eu néceffaire furtout , fi l’on travaille fur le buis ; on peut s’en pafîeiquand on grave fur le poirier.

Il faut des brofles douces , dont le poil foit coupé court avec des cifeaux , pour nettoyer la pouffiere & les petits copeaux. Voyez fig, 26. Une petite preffe , telle que celle dont le fervent les parcheminiers, perruquiers, &c. qu’on voit fig. 41 , efl néceflâire pour mettre le papier qu on aura mouillé avec une éponge , pour qu’il s’imbibe d’eau bien également. Pour cet effet, on le manie & le remanie, on le remet fous la preffe, & on le laiffe quelques heures de fuite entre chacune do ces opérations.

On doit joindre à la preiTe un broyon qu’on voit B : C do la. fig. 40 ; il eft à peu près de la hauteur de la main. Il faut auffi avoir un rouleau , fig. 43 , qui ait à peu près 15^18 pouces de longueur, qui foit garni de drap, & dont les poignées foient affez longues pour être tenues à pleines mains.

On fe munira de balles telles que celles dont fe fervent les imprimeurs de livres pour encrer les formes. Voyez fig. 42.

Si l’on ajoute à ces derniers outils le marbre fur lequel on broyé le noir au moyen du broyan,on-aura tout ce qu’il faut pour tirer des épreuves de fa planche , fans la porter chez l’imprimeur. Sois propre à la gravure. Le poirier, le pommier , le cormier , le buis , en un mot , tous les bois qui ne font pas poreux , font propres à la gravure en bois : mais le buis eft à préférer. Les fubfiances dure ■ & : féches , telles que le gayac , le coco , la paliffante , l’ébene , les bois d’Inde , font fujettes à s’égrener ; il n’en faut point employer non plus que des bois blancs & mous. Il faut., après avoir choifi le bois , en faire équarrir les morceaux par l’ébénifte ou le menuifier, quand même les figures qu’on auroit à traiter feroient rondes, ovales, &c. On leur donnera dix lignes d’épaifleur ; c’eft celle de l’épaiffeur de la lettre d’imprimerie. On peut tenir les morceaux à fleurons , armes, &c. moins hauts : on y fupplééra par deffous avec des cartes, & le coup de preffe eiT étant amorti , les bords de la gravure n’en feront point écrafés ; la planche ea durera plus longtemps.

Frincipes de la gravure en hois. Que celui qui veut graver ait un établi de la hauteur convenable : qu’il n’ait point la tête trop baiffée ni le corps trop droit ; que fon établi foit un peu élevé en pupitre : qu’il ait le jour en face, parce que la coupe faite , la petite ombre du bois coupé le guidera pour la recoupe. Sans cette ombre on auroit peine en hiver , lorfque l’humidité ou l’haleine enfle le bois, à difcerner la trace de la pointe. Qu’il faffe d’abord quelques traits fur un morceau de poirier, au bout de la pointe , fans que ces traits ayent été deffinés. Pour cet effer , qu’il tienne la planche fermement de la marn gauche ; qu’il ait dans la droite fa pointe à grar