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&’Ies plus légers , dans les ciels, jés lointains, & le ton de eette gravure oppolie avec celle de l’eau -force & du burin , ell toujours heureux Se agréable.

On voit enr^ une taille qui auroit été faite àTeau-forre. Son ouverture cft bien plus large que profonde, c’eft ce qui fait qu’elle a un œil plus gris à l’impreflion , relativement à celles qui auroient été faites au burin , ce qui doit s’entendre lorfque l’eau -forte n’a pas trop mordu. Dans le cas où l’eau-forte auroit trop mordu , la taille portera un ton plus aigre ou phrs noir, par la raifon qu’acquérant autant de profondeur que d’ouverture , le noir aura autant d’épaiffeur fur fcs bords r , s que dans fon milieu Ui c’eft ce qui donne à une eauforte trop mordue ce ton dur à l’œil, fi défagréable fur-tout dan^ les demi-teintes 8c tout ce qui en/ironne les maffes de lumière. Un autre inconvénient d’ans gravure trop mordue , c’eft que les tailles venant à s’élargir en même temps qu’elles pénètrent dans le cuivre, elles reffencnt les efpaces blancs qui les léparent , & fe confondent l’une avec l’ajtre dans certains endroits , ce qui forme des crevaffes & des âcreiéi qui font infurmontables quand on vient à finir. Rentrer une taille, eft ordinairement l’action du burin fur un ouvrage déjà ébauché, c’eft donner plus de largeur ou plus de profondeur à une taille faite au burin ou à l’eauforte , en fe fervast du burin lofange ou quarré. En repaiTantle burin dans la taille rs elle acquerra la profondeur rts, & elle fera plus profonde & plus ouverte li on plonge davantage la pointe du burin.

PLANCHE ÎV.

g-. I. Cette _/îg ;ird repréfente la manière dont on doit traceur un fi^jet qu’on voudra faire entièrement au buriK , comme feroit un portrait : on s’y prendra comme nous l’avons dit dans la Planche précédente ,Jzg. i. & ^■ pour calquer le delFin fur la planciie vernie. Cela pofe on tracera ferme avec une pointe un peu coupante les contours de fon objet calqué fur le vernis-, on formera avecla plus grande exactitude les épaiffeurs des ombres, des demi-teintes, & : des reflets par quelques points fuivis ou quelques bouts de hachures tels qu’on les voit ici en il a a. Pour peu que l’on ait appuyé, en aui’a un trait^ luffifamment , marqué pour n’être pas obligé de le faire mordre , alors on dévernira la planche. Ce tracé ne doit point être ébarbe crainte de i’eftacer , & il doit fervir à guider l’artifte pour ébaucher, comme on va voir dans la ■’ figure luivante. _

’.. la. Jnêjnè figure ébauchée au burm. Cette G R A

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préparation doit être faite par des tailles fimples : ces tailles doivent s’arrêter en s’adouciffant fur les formes que l’on a tracées, & ; le ferrer davantage fur les contours qu’elles doivent former en fe couchant les unes fur les autres comme on le voit en b b &c. Les lumières doivent être refervées plus larges afin d’être toujours le maître de les relferrèr autant qu’il fera ncceffaire , foit en filant les tailles , foit en les prolongeant par des points, comme on le verra dansla^^K"« fuivante. Les cheveux doit être ébauchés par des tailles, ferrées &c avec légèreté.

. Empâtement pour le genre de portrait. La même tête finie. On voit que la taille de l’ébauche le trouve toujours la dominante (ous les travaux du fini. Les fécondes 8c les troifièmes tailles ne fervent qu’à peindre & à donner plus de moUefle à la peau. Les points doivent être un peu alongés pour ce genre ; ils font plus ferrés vers les ombres, plus écartés & plus tendres à mefure qu’ils fe perdent dans la lumière. On jieut remarquer aufli que le plein’ d’un point répond fur le vu’de qui fe trouve entre deux autres placés au-deffus ou au-deffbus : on difpofe les points de cette manière afin d’éviter que les intervalles qui fe trouvent entr’eux ne fe correP pondent les uns au-deffus des autres, ce qui occafionneroit des petites lignes blanches qui dstruiroient la douceur ik la tranquilité du travail.

Les touches ne doivent être portées à leur jufte ton de vigueur qu’en dernier lieu, afin de proportionner le degré de couleur qui leur convient au ton de tout le travail. C’eft cette analogie qui vivifie le fujet. La touche doit être brillante ou vigoureufe , par oppofiîion à ce qui l’environne ; mais elle doit toujours être fondue & accompagnée pour qu’elle ne foit point dure ou trop tranchante ; le moyen d’éviter ce dffaut, c’eft de réunir le plus grand noir auquel la touche ptiiffe être portée , dans le centre d’ellemême. Si aticontraire on donno’t a itant de couleur fur les extrémités que dans le centre, îa touche parçîuroit toujours aigre & dure , quand même elle n’auioit que la rnoitié du ton de couleur d’une autre , amenée & dégradée du centre vers les bords , comme nous venons de dire.

Ce principe eft relatif, non-feulement à la figure qu’on a fous les yeux , mais à tout antre fujet : c’eft un axiome en gravure comme en peinture, que les plus grands bruns ne peuvent être amenés que par gradations pour produire un effet vrai. On pourra fe former un bon goût de graver dans ce genre d’après les portraits gravés par G. Viffcher j