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l’es planches , & quand on efl dans le fort de i’imprcflion , on eft bientôt obligé de les re- . toucher. Il ne faut pas fe flatter que les cuivres tirent plus de (îx ou huit cents épreuves fans /^Itération lenfible.

Les eftatnoes colorées exigent des attentions qv.e d’autres e/tampes n’exigent pas. Par exemple, l’impïimeur aura foin d’appuyer fes doigts e.ncrés fur les rovers de fon parier , aux quatre ’coins du cuivre, afin quî ce papier puilîe recevoir fucceffivement , angle fur angle, toutes les planches dans (es repaires.

Sans nous arrêter à toutes les obfervations que noLs pourrioTS faire fur ce qui regards l’impreffion , il futîîra dédire que les premierî efais en apprendront bien plus que nepourroient,. fjire do longues inftruftions.

Des coule :!rs. Toutes les couleurs doivent être tranfpîrentes, pour glacer l’une fur l’autre : /^Êlles demandent , par c ;>n(tquent , un choix jjarticulicr. Elles peuvent erre broyées à l’huile de noix : cependant la meilleu e & ; la plus Cccative, eft l’huile de pavots. Quelle qu’elle fcic, on y ajoutera teujours une dixième partie d’huile de litharge. C’eft à l’imprimeur à rendre ies couleurs plus ou moins coulantes , félon qije fon expérience le guide : mais qu’il ait l’attention de les faire broyer de la plus grande finelTe î fans cela, elles entrero'ent a>;ec force dans la giainure & n’en fjrciroient qu’avec peine ; elleo haperoient le papier, & le feroient déchirer.

Le blanc. Les tranfparens dont îl a été parlé, feront imprimés avec du blaric de plotnb le mieux broyé.

Du noir. Le noir ordinaire des imprimeiyrs en taille -douce eft celui qu’on emploie pour la première planche, quand on travaille à quatre ""cuivres. On y ajoutera un peu d’indigo , pour le dirpofer à s’unir au bleu.

Du bleu. L’indigo fait auîlî notre bleu d’efTaî. Mettez - le en poudre, &, pour le. purifier, jettez-le dans un matras : verfez detTus ailez d’efprit-de-vin pour que le matras foit divifé en trois parties-, la première d’indigo, la féconde d’efprit-de-vin, la troifième vuide. Faites bouillirau bain de fable, & verfez enfuite par inclinaifon l’efprit- de -vin chargé de l’impureté. Remettez de nouvel efprit- de- vin , & recommencez la même opération, jufquà ce que cet fiff rit forte du macras fans être taché. Laiffez alors votre ma.ras fur le feu jufqu’à ficciié. Si, au lieu de faire évaporer, vous diftilléz l’efprit- de- vin , il fera bon encore à pareille purification.

L’indigo ne fcrt que pour les effais. On ein-Jiiaiix-Ans. loiiu //,

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ploie â l’împreflïon le plus beau bleu de Prufle : mais il faut fe garder de s’en fervir pour effayer les planches ; il les tache li fort , qu’on a de la peine à reconnokre enfuite les défauts qu’oa cherche à corriger.

Du jaune. Le ftil-de-gtaîn le plus foncé efl

le jaune qu’on broyé pour nos imprefiions. On 

n’eu trouve pas toujours chez les marchands qui foit fufElàmment coloré : alors on le fait ainfl.

Prenez de la graine d’Avignon ; faites la bouillir dans de l’eau commune : j>:ttez-y, pendant qu’elle bout, de l’alun en poudre j paffez la teinture à travers un linge fin, & délayez - y de l’os de feche en poudre avec de la craie blanche, en parties égales. La dofe n’eil pas prefcrite : on tâtera l’opération pour qu’elle fournifle un ft :l-de-grain qui donne à l’huile une couleur bien foncée.

Du rouge. On demande pour le rouge une laque qui ^’éloigne du pourpre & qui approche du nacarat : elle lera mêlée avec deux parties du carmin le mieux choili. On pe ;it aufli faire une laque qui contienne , en elle-même, tout le carmin neceflaite ; on y mêlera , félon l’occafion un peu de cinnabre mincr.il oc non artiticiel. Il eft à propos d’avertir que, pour taire les effais, le cinnabre feul , même l’artificiel, fuffit.

Vernis. On peut vernir les eftampes en couleur , c >mme on vernit les tableaux ; miis toutes Ici fortes ds vernis ne funt pas propres à remplir cet objet. Pour ne rien omettre de ce que nous a laiffé le Blon , nous donnerons ici la recette d’un vernis particulier qu’il paffoit fur fes épreuves.

Quatre parties d’huile de Copahu, avec une partie de gomme copale compofent ce vernis. Pilez & camifez la gomme ; jettez-la- dans l’huile de Copahu, & remuez chaque fois que vous en mettrez. Je dis chaque fo"s ; car la poudre de copale doit être mife par projeflicn, de jour en jour, en quinze dofes au moins. Vous expolërez lo vaiffeau qui contient le mélange en plein fo’-eil,, ou à une chaleur femblable ; & quand les grains dç copale ne fe diftingueronc plus dans l’huile, & que la copale elle même fera corps avec l’huile en confiftance de miel, vous écUirsirez ce vernis à volonté avee.de la térébentine un peu chaude : celle de Chio eft la meilleure.

Il faut avant de vernir l’eftampe , y pafler unç légère colle de poiffon , que vous préparerez ainû. Faites di.Toudreà difcrétion de Ualun dans l’eau de rivière : que la colle trempe, pendant un jour entier, dans cette eau alunée. Enfuite faites -la bouillir îk paffer dans un linge. Vc’tre H 11 h l ;