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Qu’elles auront entre elles. Le blanc liquide ^ peu-près la planche bleue, on en tiie quejn’ies qui doit calquer du voile au cuivre graine, énrpnvpï’ ,S- i-nn foîf lo,. ^.,„„„r !. : .._ • ft un blanc à détrempe , délayé dans l’eau dee

vie avec un peu de fiel de bœuf, pour qu’il morde mieux fur le trait à l’huile. Mais pour conferver ce trait, il efl : à propos de prendre une plume, & de le repaffer à l’encre de la j • Chine -, car l’encre ordinaire tient trop opiniàtré-’ ment dans les cavités de ia grainure. Gravure des planches. -Les inftrumens dont on fe lert pour ratilTer la grainure, font les mêmes que ceux qu’on emploie pour la manière noire, & le pro ;édé de la gravure eft abfolument le même, Voyei Gravure eu manière WOIRE.

De l’intention des trois planchas, La pre-I ’inière planché que l’on ébauche eft celle qui doit tirer en bleu , la féconde en jaune, & la troifième en rouge. Il faut avoir grande attention de ne pas trop approcher du trait qui arrête les contours, & de réferver toujours de la place pour fe redrefler, quand on s’appercevra , par les épreuves, que les planches ne s’accordent pas parfaitement.

On dirigera la gravure de fa^ ;on que !e blanc du papier , comm’o il a é :é dit, rende les hiifans du tableau ; la planche bleue rendra les tournans & les fuyan> ; la planche jaune donnera les couleurs tendres & : les reflets : enfin la planche rouge animera le tableau & fortifiera les bruns iufqu’au noir. Les trois planches concourent , prefqae par- tout , à faire les ombres , quelquefois deux planches .fuftifent pour cet objet, quelquefois une i’eule.

Quand il fe trouve des ombres à rendre extrêmement fortes, on met en œuvre les hachures du burin. Il efl : aifé de juger que les effets viennent non - feulement de l’union dëï couleurs, mais encore du plus ou moins de profondeur dans les cavités du cuivre. Le burin fera donc d’un grand fecours pour forcer les ombres ; & qu’on ne croie pas que les hachures croîKes dans les ombres occafionnent de la dureté •. nous avons des tableaux où , vues d’une certaine diftance , elles rappellent tout le mjëlleux du pinceau. Les ombres extrêmement fortes obligent même de caver plus profondément que ne font les hachures ordinaires de la taille-douce : on fe fert alors du ciièau , pour avoir plus de facilité à creufer. Nous obferyerons qu’il eft très -avantageux d’employer le burin dans certains cas. Les veines , les artères dans l’anatomie , les fibres dans la botanique , les moulures dans l’architecture , en un mot tous les traits décidés Ibnt l’ouvrage du burin.

Four établir Vehfemhle.^ Dès qu’on a gravé àépreuver, & l'on fait les correftion'v au pincao[>. Pour cela, mettez un peu de blanc à détrempe’ fur les parties de l’épreuve qui paroiflent trop colorées, & un peu de bleu à détrempe fur les parties qui pareiffent trop claires. Puis, en confaltant cette épreuve corrigée , vous paf’erez encore le grattoir fur les parties dj c^^vre trop fortes , & par conféquent trop grainees ; & vous grainerez , avec le petit Berceau , les parties troo claires & par conféquent trop grattées : mais avec un peu d’attention, on évii ;f le cas d’être obligé de regraine--. Cttte première planche bleue approchant de fa perfedion , vous fournira cies épreuves qui ferviront à conduire la planche jaune. Voici comment.

Examinez les draperies ou autres parties qui doivent reiter en bleu pi :r ; couvrez ces parties lur votre épreuve bleue , ave ; de la craie blanche, & ratiffez la féconde planche de facoa qu’elle ne rende , en jaune, que ce que la c/aie laifle voir en bleu.

Mais ce que rend la planche bleue, n’apporte pas tout ce que demande la planche jaune. C’efl pourquoi vous ajouterez à détrempe, fur cette épreuve bleue, tout le jaune de l’orig ;’nal, jaune pur, jaune paille , ou autre plus ou moins fonce. Si ia planche bleue ne fournit rien fur le papier, dans une partie où eft placé, par exemple, le nœud jaune d’une manie , vous peindrez ce nœud à détrempe jaune fur’vore épreuve bleue, afin qu’en tra.-aillant la féconde planche d’après l’épreuve de la première, vous lui faifiez porter en jaune tout ce que cet.e épreuve montrera de jaune & de bien. On travaille, avec les mêmes précautions,

!a troilième en rouge d’après la féconde e :’. 

jaune ;. & pour juger des effets de chaque planche , on en tire des épreuves en pariiculier qui font des camayeux , mais touv imparfaits parce qu’il leur manque des parties qui ne peuvent ^ie retrouver, pour l’enfemble , qu’on uniffant à rimpreiaon iej trois couleurs Cuv la même feuille de papier. On jugera, quand elles feront réunies , des teintes, demi-teintes, & de tou.es les parties enfin trop claires ou trop chargées de couleur : on pafiera, comme on l’a de]a dit , le berceau fur les unes , 8c le <^rattoir fur les autres. °

C’cft ainfl que furent conduits les ouvrages dans ce genre qu’on vit paroître, il y a vin’-t-cinq on trente ans ( l’auteur écrivoit en t.’/k6) en Angleterre. On devroit s’en tenir à cette façon d’opérer. L’inventeur cependant en a enleigné une |)lus expédirive dont il s’eft fervi’à Londres & à Paris : mais il ne s’en fervoit que malgré lui ,^parce qu’elle eft moins triomphantis pour le fyftêrae des trois couleurs primitives. Manière plus prompte d^openr. Quatre plaR,