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’es, il faut fe fervir de l’échoppe. C’elt Jointe qu’on aiguife à plat d’un côte , & qui a par confiquent un bifeau , au lieu d’être ronde par le bout. Pour s’en lervir, on tient le bifeau du côti du pouce , au lieu de le tenir du i côté de la main.

j Pour aiguiler les pointes^ il faut avoir une bonne pierre à l’huile du Levant ; celles de nos pays fonttrès-interieîîfes. Elle doit être tendre, & d’un grain égal &. doux. La bonté de la pierre t^ fur- tout très- néceffaire quand il s’agit d’ai- ^ifer des burins. On-1’enchaSe dans du bois, & on pratique un manche à cette monture. II

faut répandre de l’huiîe d’olive iur la pierre

avant d’aiguifer les outils.

On grave ordinairement fur une table doucement inclinée en pupitre. Les graveurs qui •aiment leurs ai Tes , ia font tailler fur le devant en fer-à -cheval , enlbrte que le corps le place dans cette échancrure , tandis que les coudes trouvent un appui dan ? les deux parties avancées. Par le moyen de petits taifaux, on peut pratiquer

fur cette table des cafés deilinées à recevoir oiT

■ à contenir les outils. Un artifte foigneux craint

■qu’ils ne tombent , parce que les réparations

coûtent du temps.

Le luifant du cuivre , oppofé au noir du vernis, fatigueroit les yeux, fi l’on n’amortif-’ foit pas l’éclat du jour. On le tempera en atta-I -chant à la fenêtre un chalîis do papier huilé, I «u de gaze d’Italie, a’jquel on donne une inclinaifon à -peu -près ds quarante- cinq degrés. ’ Cette précaution elî : fur-tout abfolument necsf- ,’ ifaire, quand on travaille au burin fur le cuivre ’ nud.

Dans les jours d’hiver , le graveur laborieux ■eft obligé de travailler à la lampe. II la pofe fur un fupport ds bois fait en forme de marche-’ p’ed , 8c élevé de deux à trois pouces, arin ■ aju’une partie du cuivre puilTe paffer par-deiTous, I Au-devant de la lampe s’élève un petit chaflisgar- [ ’ni de papier verni ou huilé, ou de gaze d’Italie , I "auquel on donne une foible inclinailbn. Avec ’ la même précaution , on peut, au lieu de lampe , faire ufage de bougie ou de chandelle. Si l’on a gravé quelque partie que Ton veuille changer, on délaye du noir de îumée dans du vernis à l’efprit-de- vin , en en couvre cette [ partie : on laiiïe quelque temps repofer ce mélange , & avant qu’il foit durci , on grave deffus ce que l’on veut avec une pointe bien tranchante. Si l’on attendoit que ce vernis fû :

parfaitement fec, il s’enleveroit en écailles. Il

laut avoir attention ao n en pas coucher une trop forte épaifTeur, & de ne pas l’épaiiïir par , une trop grande quan :ité de noir de fnmce. De (i quelqi.e façon qu’on s’y prenne, on ne grave I ’jamais fur ce vernis auffi commodément que liir II le vernis dyrou mou des graveurs. On s’en ferc . aufli pour recouvrir, avant de paiTet là planche à l’eau forte , les endroits qui^ par accident, ont pu être éraillésj pointillés ou endommagés de quelque façon que ce puiffe être. Mcirtière de faire mordre les planchas gravées au vernis dur. Avant de mettre la planche à l’eau - forte , quel que foit le vernis dont on s’eft fervi , il faut examiner s’il ne s’eft pas faic au vernis quelque trou, quelqu’égratignure, ou s’il n’y a pas quelques travaux dont on foie mécontent , & qu’on airae mieux refaire an burin que de les fai,re mordre dans l’état où ils font. Alors on recouvre ces accidens ou ces travaux, au pinceau, avec du vernis à l’efprit-devin, mêlé de noir de fumée, comme nous l’avons déjà dit. Si ce font de grandes parties que l’on veuille couvrir, on fe fer vira d’une mixtion compofée d’huile & de fuif , dont voici là préparation.

Prenez une écuelie déterre vernifTée : mettez^ y une portion d’huile d’olive, 8c pofez ladite ccuelle fur le feu, Lorfque l’huile fera bien chaude, jettez-y du fuif de chandelle. Le moyen de lavoir fi le mélange eft te] qu’il doit être, elt d’en laKTer tomber quelqties gouttes fur un corps froid, tel qu’une planclie de cuivre. Si ces gouttes le figent de manière qu’elles foient médiocrement fermes , Je mélange eft jafte : fi elles font trop fermes, trop cafTan’es, vous remettrez de l’huile ; fi au contraire elles font trop molles, & qu’elles relient prefque liqiuides, vous y sjouterez une petite dofe de fuif. lorrque la mixtion l’^ffi au degré converiable, vous ferez bien bouillir le tout enfemblererpace d’une heure, afin que le faif Se l’iiuile le lient Se fe mêlent bien eniémble. Tel eîï le procédé donné par Abraham Bofle. J’ai tait quelquefois ia mixtion avec moins d’appareil. Je pliois & reievois les quatre côtés d’une carte à jouer, ce que les enfans appellent faire un bateau de carie. Je rempliffois cette efpèce de conret d’huile & de fuif, que je faifois fondre en paiTant la carte par -deffus la flamme d’une bougie. J’eflayois , de la manière ci -deffus indiquée , fi les dofes étoient dans la proportion requife, & la mixtion étoit faite. On s’en fert avec un pinceau. Il ne faut pas remployer trop chaude l’ur le vernis.

Pour faire mordre la planche vernie au vernis dur, il faut fe fervir d’une eau-forte particulière que l’on nomme eau- forte à couler, parce qu’on la fait couler fur le vernis. On n’en trouve pas chez les marchands, il faut la faite foi-raênie ; en voici la recette.

Prenez trois pintes de vinaigre blanc , dii meilleur & du plus fort ; le vinaigre diflilié fe’a encore meilleur : fix onces de fel commun le plus net & le plus pur ; fix onces de fei arr.raoniac , clair, blanc,’ net & îranfparenc ; quatre I onces devûide :, ou vert-de - gt^is, leaj, lao ?