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tfnee ? is poîy grecque , ou , à fon défaut , de la poix graffe , autrement poix de Bourgogne ; cinq onces de rtfine de Tyr ou colophone, & à ion défaut, même quantité de réfme comntune : faites fondre ce mélange enfemble fui-un feu modéré , dans un pot as terre neuf, bien plombé , verniffé , <k bien net. Ces deux ingrédiens étant fondus, & bien mêlés enfemble, mettez-y quatre onces de bunne huile de noix ou d’huile de lin : mêlez bien le tout fur le feu pendant une bonne d2mi-héure ; puis lailfcz cuire ce mélange, jiilqu’à ce qu’en ayant mis refroidir nn ciTai , tk le touchant avec le doigt, il file comme un firop bien gluant. Alors retirez le vernis de deffus le feu, &, lorlqu’il fera un peu refroidi , paiTez-le à travers un linge neuf, dans quelque vafe de f^yence ou de terre bien plombé. Vous le ferrerez enfuite dans une bouteille de verre épais, ou dans quelqu’autre vafe qui ne s’imbibe pas & que l’on ptiifFe bien bojcher : le vernis pourra fe garder vingt ans, Ik pour être vieux, il n’en îèra que meilleur. v

frémis dur de Caliot, autrement appelle %^rnh de Florence , ou vernice groffb da lignaioli. Prenez un quarteron d’huile graile bien claire & faite arec de bonne huile de lin , pareille à celle dont les peintres fe fervent ; faites la chauffer dans un poêlon neul de terre vernift’ce ; enfiite mettez-y un quarteron > de maftic en larmes pulvérife ; remuez bien le tout, jufqu’à ce qu’il fuit fjndu entièrement. Paffcz alors toute la mafie à travers un linge fin & propre , dans une bouteille qui ait un col affez large : bouchez-la exaftement, pour que le vernis fe conferve mieux. Il refte à indiquer la manière d’appliquer l’un ou l’autre de ces deux vernis. L’expérience des artiftes qui en ont fait ufagc , doit les faire regarder comme également bons, & la façon de les employer cil la mêrne. .^près avoir parfaitement dégraifl" ? la planche, comme nous l’avons dit , on aura f )in de n’y pas appliquer la main qui pourroit la g’-aifler dg,. nouveau. On lanieitra fur un réchaud dans l<||uel il n’y ait qu’un feu doux : qi :and on juge* qu’elle eft affez chaude on la retire , & C !f»^appliqi :e avec un petit bâton, ou une plrmî, du vernis en un aifez grand nombre d’endroits pour qu’il puiflé couvrir la planche entière, quand il fera étendu. Pour l’étendre, les anciens gravetirs lé fervoient de la paume de la main : ufage qui avoir pUifieurs inconvéniens. L’un étoit de falir les mains avec une fubiiance difficile à nétcyer parce qu’elle étoit mêlée de poix bu de maftic : l’autre , que fi la main tranfpiroit en frappant fur le vernis chaud , l’humidité de la t’ranlpiration pouvoir y faire >4n grand nombre de trous ijîiperceptxbles à la G ii A

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vue , maïs pénétrabîes à l’eau-fofte. Tous Je» graveurs modernes font dsnc ufage d’une ta~ / ?crtf«, qui n’cfl : autre chofe que du coton enveloppé dans du tafetas neuf. On étend également le vernis en le frappant avec la tapette. Il ne fuffit pas qu’ik foit par- tout d’une épaifiéur égale, il faut encore que cette épaiffeur foit très-foible. Si elle étoit trop forte , on aurcit trop de peine à le recuire , & d’ailleurs il feroit incommode à graver. Comme il eft fort tranfparent , iî eft aifé de s’y tromper, & RI. "^^atelet, qui en a fait ufage , avertit que lorlqu’il femble qu’il n’y en a point du tout, il y en «  encore aflez. Cet amateur fe fervoit, pour l’unie parfaitement, d’un taoyen qui lui étoit particulier. Il coupoit des morceaux de papier blanc fin à-peu-près de la grandeur de la planche, & .paffant légèrement deiTus avec la paume de la main , après avoir étendu le vernis à l’aide du tampon , il parvenoit à rendre la couche du vernis égale Sc-aufTi peu épaifle qu’il pouvoir le dcfirer.

On graveroit difficifement & on jugeroit mal des travaux qu’on établiroit fur le vernis, fi oa lui laifîbit fa tranfparence naturelle. Il faut le rendre d’un beau noir, pour que les tailles faites à la pointe aient le brillant de l’or. Pendant que le vernis eft encore chaiid & fluide on engage la planche dans un étau à main pouc pouvoir la tenir commodément. On la tient élevée, le vernis en dcflbiis, & l’on palTc fous ce vernis la flamme d’une bougie rufineufe oii. d’un flambeau ; on a foin de ne laiffer repofet : à aucune place la b.iugie , mais de la promener fans ceffe jufqu’a la fin de l’opération, fana quoi l’on pourroit brûler le vernis. Si la planche eft trop grande pour qu’on la puifTe tenif à la main , on la fufpend p.ir le moyen de quatr» étaux placés aux bords des quatre coins. Se auxquels font paffées des ficelles qu’on attacha au plancher. On peut aufll planter dancleraui : deux doux qui fervent d’appui à l’un d--s côtés du cuivre ; au côté oppofé on fixe des éiaux & on y attache dos cordes qui fe rendent ai^ mur où elles font retenues par des doux. Il eft encore un autre foin qu’il faut p-endi-a pour noircir le vernis, quand la plancHaeil : grande ; c’eft de promener d’abord la flamme liir les bords , parce que la chaleur fe maintient ainfi au milieu, & la ffe le vernis dans un état de fluidité ; au lieu que fi l’on commençoit par noircir le centre, les bords pourroient fe refroidir Sz ne s’impregneroient plus dii noir de la fumée : C, malgré ces attentions, le vernis paroiflbit tendre à fe refroidir, il faudroit couvrir de mo’ceaux de papier enflammés h face du cuivre oppofi au vernis. L’opération eft finie, quand le vernis eft par -tout d’un noir mat & égal. Elle eft manquée , fi Je vee ? F f f f îj