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iïïre, & fi le plâtre, lorfqu’on formoit le noyaa , ne i’y eft pas infinué en trop grande quantité. Les cires exigent donc un réparage. Cette opération regarde le i’culpteur, & ne diffère en rien de l’art de modeler qui lui eft familier. Il peut encore fur fes cires établir des finefTes qu’il avoit négligées fur le modèle, changer & corriger quelques formes , donner des touches intelligentes. 6’i la fonte eft heureufe , tout ce qu’il tait fur ces cires reparoîtra fur le bronze , & il peut préparer à un dur métal toute la morbidezie qu’eft capable de recevoir une fubftance flexible. Plus heureux que s’il travailloit en marbre , il n’a nulle part à éprouver laréfiftance de la matière fur laquelle il opère, & il peut confacrer à la poftéritéla plus reculée, la hardieiTe , la fierté , la fineffe , le jeu fpirituel Ce fon ebauchoir. C’eft dans eette opération que fe rapportent aux places auxquelles elles font deftinees ces petites pièces faillantes , délicates Si fragiles qui ont été moulées feparémenr.

’ On vient ds voir que, fuivant l’ufage, le moule a été -entièrement démonté avant cette opération, & que toutes les cires font à nud. "Pour les atteindre, dans le réparage, il faut ique le ftatuare faffe élever des échafauds fur lelqueh il s’éiablit. Il faut qu’il confie la déJicatefl’e de ces ciret à radrelîe des ouvriers fur lef ;u ?]s il fe repole pour l’écablifferaent de l’échafaudjge. En leur fuppofant beaucoup d’habilete, d’intelligence & de foin, ils ne peuvent

guère répondre des aciidens qui peuvent furvenr ,

& qui ne pourront ê ;re reparés que ■par un long travail de l’artifte. M. Falconer , pour le réparage de fes cires, s eft écarté de la route periileufe qu’avoient luivie tous fes prédéceffeurs -, il n’a pas fait comme eux démonter tout le moule & mettre fes c ;res à découvert. Il a reconnu que l’écha- •faud devenoit inutile, & que le moule lui-même lui en offroit un bien plus fur que ceux que les ouvriers les plus adroits auroient pu lui conftruire. « Le moule de plâtre, dit-il,

!» qui contenoit & environnoit les cires étant 

» fait par aflifes de niveau , j’ai dit : Voilà de » tous les échafaudages le plus folide , comme » aulïï le meilleur, pour garan.tir les cires des ■» accidens qui pourroient les endommager ■» pendant le travail du réparage. Ce moyen » fimple me parut auili le plus prompt , & je »1 employai, quoique je n’euffe encore vu » perfonne en faire ufage. J’ai d’abord fait ôter » des rangs d’afiifes j.lqu’à hauteur d’homme, » afin de pouvoir travailler le hsut de la ftatue ; » &, en trois diffetentes reprifes, le moule a ’» dilparu. Les pièces des dernières affiles ne » tcnoient pas davantage à la cire que celles » des premières. Toui cela eft fort fimplc , »dira-t-oiij & chacun en eût fait autant. FON 5-7 j’

  • Comme je n’aî vu qui que ce foit y penfer

» avant moi , je demande pourquoi on n’avoit » pas fait une chofe fi iimple ? » Pendant que le I’culpteur eft occupé de ce travail , le mouleur prépare des cires de différens calibres, pour la formation des évents &c des jets. Les jets font les canaux qui , renfermés dans le moule de potée , portent par diftërens rameaux le métal liquéfié dans toutes les parties du moule. Les évents, formés de la même manière, fourniffent à l’air un moyen de s’échapper en cédant la place au métal. On pourroit tenir mafllfs les cylindres de cire : cependant pour que le poids d’une ramification li confidérable ne faffe pas plier quelques rameaux , on préfère de les tenir creux , & on les jette pour cela dans un moule de plâtre. Les jets diminuent de diamètre à mefute qu’ils defcendent. Ceux qui recevront le métal à la fortie du fourneau doivent avoir une bouche proportionnée à leur deftination. Pour la fonte de la ftatue équeflre deBouchardon, les quatre principaux jets eurent une ouverture de deux pouces de diamètre ; & les autres , de huit inlqu’à douze lignes.

Les tuyaux des évents furent faits dans les mêmes proportions ; mais moins ouverts à leurs extrémités.

Tous les tuyaux font pofés dans un éloignement de quatre à cinq pouces de l’ouvran^e, & foutenus de diftance en diftance par des liens de Cire, qui, après avoir.été moulés, deviennent eux-mêmes les canaux néceffaires non-feulement pour i’introduftion du métal dans le creux du. moule , mais pour aider encore aux reflux de ce métal dans les tuyaux des évents, ainfi qu’à l’échappement de l’air par ces mêmes tuyaux. Toutes les principales branches des tuyaux aboutiffent à diverfes ouvertures ménagées pour donner l’écoulement aux cires, quand il faudra les fondre & en dégager le moule de potée. Les liens qui uniffent les tuyaux au travail , & qui doivent eux-mêmes former des tuyaux qui porteront le bronze dans tous les vuides, font pofés en contre- haut , c’eft- à-dire qu’ils vont en montant. Par ce moyen , le bronze liquide, après être defcendu précipitamment au fond des jets, remonte doucement & perd un poids qui le rendroit capable de faire du ravage. Quelqu’un a eu tort d’écrire que cette direôion des petits tuyaux avoit été inventée pour la fonte de la ftatue de Bouchardon. Une eftampe repré’entant la ftatue équeftre de Bordeaux garnie de fes jets, prouve qu’on y avoit cbferve cette difpofition des tuyaux qui dévoient por’er le bronze dans les vuides du moule. On dômie une dlreèhion contraire aux iiens de cire qui communiquent aux tuyaux des évents.

On coupe quarrément les-têtes des principaux jets k des évents , & on en couvre de cire les