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îonleuï approchante de celle quéla tonte leur donnera fur rémail.

! On a vu que l’on ne pouvoir employer dans 

lia peinture fur l’émail, que les fubftances qui stoient abrolumen : délivrées des feis ; ces Tels étant des diffolvans, on ne peut en dégager le icuivrèque de deux façons, ou en faifant réverbérer la matière, afin que les diffolvans en foient enlevés par la force du feu ; & dans ce cas la matière de verte devient noire ; oii par les édulcorations, & dans ce cas, Teau n’enlevant les fais qu’en les diffolvant , cette eau chargée de Tels, remet le cuivre en diffolution. D’un autre côté, le cuivre ns donne une couleur verte qu’autant qu’il eft en diffolution ; & il ne la donne au verre que par cette même railbn. Dans la précipitation que l’on fait du cuivre diffout par l’efprit de nicre , en mettant un morceau de fer dans la diffolution , le cuivre précipité de icette diffolution , qui eu verte , n’a plus cette couleur, & reprend fa couleur métallique qui elt rouge ; parce que l’elprit de nitre lâche le ’cuivre pour attaquer le fer avec lequel il a plus d’affinité ; & alors le cuivre dégagé de fon diffolvant , reprend fa couleur naturelle. Les cryftaux de verdet étant de toutes les opérations que l’on peut faire fur le cuivre, celle qui contient la plus grande quantité du métal en couleur ver ;e fous une forme feche , paroîtroient être ce que l’on peut employer de mieux.

Le cuivre fg diffout dans tous les diffolvans ’minéraux ou végétaux , par conféquent dans tous les fels acides, alkalis ou neutres, de même que par la voie feche dans les verres. Il prend toujours une couleur verte ou bleue dans toutes ces diffolutions ; c’eil-à-dire , verte fi la diffalution eft par des acides : bleue, fi elle a été faite • par des alkalis volatils ; ik verd bleuâtre, fi c’eft par des fels neutres ; il ne perd qut ; peu ou point de fon phlogiftique par la diffolution , ■ différent en cela de plufieurs autres métaux qui . le perdent tout entier ; cela eft cauié que les précipités que l’on en fait, non -feulement font îblubles dans les acides, mais même dans l’eau commune. Lorfqu’on expofe ces précipités au feu jufqu’à un certain point , ils devientienc noirs, &. alors on les édulcore très -bien avec de l’eau , fan. qu’ils s’y mêlent ,• mais ils reftent noirs.

Ainfi il arrive deux chofes lorfqu’on édulcore le précipité verd du cuivre ; ou les fels qui renûoient le cuivre werd, fe remettent en diffo-’ : liuion dans l’eau, & y remettent auffi le cuivre I (ce que l’on apperçoit par l’eau qui devient l verte) ; ou fi le cuivre ne fe remet pas en diffolution dais l’eau de l’édulcoration , il ceffe ’ ie. refter vert à mefure que l’eau en ôte les fels, & redevient rouge , ce qui eft fa couleur na-

? lUrelle. 

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" Ceftîcî que M. de Montamy en eft refté fur cette couleur verte ; ce qu’il çn dit, fuffic pour montrer les inconvéniens qu’il y a d’employer le cuivre dans la peinture en émail ; ainfi pour travailler avec plus de sûreté, ’il faut faire la couleur verte en mêlant les jaunes & les bleus en différentes proportions : on pourra encore les éclaircir en y joignant du blanc, ou les rendre plus foncés en y joignant des bruns, fuivantles différentes nuances que l’on voudra fe procurer.

En général, comme les différentes couleurs, dont l’auteur donne la préparation dans le cours de cet ouvrage, ont l’avantage de pouvoir fe mêier fans inconvénient, c’elt aux peintres à chercher les difFérens mélanges «Se les diverfes dofes qui peuvent convenir aux diftërens objets qu’ils voudront repréfenter ; le blanc fervira toujours à les rendre plus claires ; le brun à les rendre plus obCcures, Quelques fafrans de . mats d’un beau rouge vif ou d’écarlate , mêlés ^^fc du bleu , donneront du cramoili ; les mêmes fafrans de mars, mêlés avec du blanc, donneront des couleurs de chair. Les fafrans de mars les plus jaunes, mêlés avec le blanc, pourront donner des jaunes clairs ; en un mot, le peintre en émail, à volonté, pourra fe former une palette avec autant de facilité que le peintre en huile.

N". Toutes les couleurs qui font propres â être employées fur l’émail, peuvent aufli être employées fur la porcelaine ; il ne s’agit que de proportionner la quantité du fondant à la folidité de la pâte dont eft compoiëe la porcelaine fur laquelle on voudra peindre. {Article extrait du traité de M. de Montamy fur Les couleurs dans la peinture en émail). Comme dans le traité que l’on vient de lire, les procédés pour fe procurer des couleurs jaunes ne font pas aulFi approfondis que le refte , parce que la mort a arrêté l’auteur lorfqu’il en étoit à cette partie de fon travail , nous croyons devoir joindre ici une note trouvée dans {’es papiers, & extraite des Mémoires de l’Académie de Berlin, année 1746. M. de Montamy avoic copié cette note de fa main, & l’on a lieu de croire qu’il comptoir en faire uf’age. Manière de f.iire une couleur d’un jaune citron avec L’argent.

On fait diffoudre une demi -once d-’argenc le plus pjr & le plus dégagé de cuivre qu’il elt poflible , dans une quanti. é fufSfante d’efpric de nitre très-pur, jul’qii’an point de la faturation. On diffout dans quatre parties d’eau diftillée, une once de fel d’i-rine, qui fait la bafe du phofphore : on fait tomber goutte à goutte la diffolution dans l’elprit de nitre qui a diffouc l l’argent étendu avec quatre parties d’eau j os