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» peu d’eau & trois fois ("on poids du fondant , » donne un trcs-bçau blanc. .

» On a vu qu’après qu’on a Isivé , aufortir de » la moufle , à plufieurs eaux , la matière dont j) on tire le blanc , il en relloit au fond du vafe « une partie qui ne teignait plus l’eau , qu’on » appellera le’marc ; fi la calcinaeion n’a pas été » aflez ferre , ce marc refléta d’un gris brun , & » dans ce cas il ne peut être d’aucun ulage. Si la » calcination a été affez forte , le marc fera d’un » grisbîanc ; d^ns ce cas , il faut le broyer fur » une agate ou fur une glace , en l’humeflant » de temps en temps avec un peu d’eau ; fi on le » broya allez longtemps , il devient très-blanc ; » on le lave enfuite à plulieurs eaux, & on le » fait bouillir dans un grand pot , comme on >> a fait le premier blanc , dont il dilîere affez » peu pour la bonté tk la beauté. Ce blanc pourroit être employé dans la peinture en huile, » aveclaquelle il le mêle très-bien. Ilneferoit » fujetà aucun des défauts du blanc de plomb , » qui, par la fuite du temps, noircit les couleurs , & les fait changer de ton. » Si l’on a employé un gros d’étain avec deux » gros de lel , on trouvera que le tout pefera » 3 { gros après la calcination ; ce qui donne » -j gros d’augmentation. Après toutes les purifications par l’eau, on aura •’- gros 32 grains » pour le blanc fin , prêt à être employé. » Ce qui refle ou ce qui ne s’efl : point détaché H dansles lotions, & qu’on appelle le marc, après » avoir été broyé & purifié comme le premier » blanc , pefera 56 grains ; le tout pelant 1 gros » 31 grains , il y aura par conféquent 32 grains » de la bafe du fel marin , qui fe trouvent unis à » la chaux del’étain , puifque l’on n’ayoit employé qu’un gros d’éiain.

» On manquera l’opération ci-defTus , fi l’on 8 n’a pas eu foin d’employer l’étain le plus pur & j» le plus fin que l’on puilTe trouver chez les » marchands.

» Si dans la calcination il efl tombé quelque » peu de charbon ou de cendre dans le creufet » ou dans la capfule.

» Si le charbon dont on s’efl : fervi, n’a pas » été parfaitement allumé avant de s’en fervir. » Si la calcination n’a pas été affez vive & » affez longue.

» Si l’on n’a pas verfé de l’eau fur la matière » aulFitôt après la dernière calcination ; & fi on » lai a lailTé ie temps de prendre l’humidité de a Pair.

» Enfin , fi en dernier lieu on n’a pas fait » bouillir le blanc dans une affez grande quantité d’eau , & affez Tongtemps.

» On ne fauroit trop recommander , furtout » dans cette opération , la grande propreté qu’il » faut pouffer jufqu’au fcrupule». Puifque les opérations fur lefquelles la peinture en émail eft fondée , confiftent principale-É M A

ment à réduire les métaux en chaux pour en compofer les couleurs , il efl à propos d’examiner les difFérens moyens que les chymifles peuvent mettre en pratique pour y parvenir. On peut les réduire à deux -.l’avoir, la voie humide&la voie féche.

Par la voie humide , après avoir fait diffoudre le métal dans les diffolvans ou menffruesqui lui font propres , on cherche à en féparer les fels qui ont produit la diffolut ion ;il paroît que , pour en venir à bout, ci pourroit limplement, après avoir fait évaporer la diffolution jufqu’à parfaite flccité , & avant qu’elle eût pu reprendre de l’humidité de l’air, mettre le réfîdu dans une capfule ou teffon de pot de grès , pour le porter tout de fuite fous une moufle , que l’on ehtoureroit de charbons allumés , en les approchant peu à peu , par dégrés , jufqu’au point d’en couvrir la moufle. On croiroit parvenir ainii à enlever les acides par la force du feu , Se à délivrer la chaux du métal , que l’on édulcoteroit enfuite à plufieurs eaux, poLir emporter ce qui pourroit y être reflé.

Mais cette manœuvre eft défeftueufe à plufieurs égards. Quelquefois les fels qui compofenc le diffolvant, & qui reftent joints à lachaux du métal après que la diffolution a été pouffée à ficcité , in mettent en fufion par la force du feu avec la chaux du mctal. Si , dans ce cas , on tente de les enlever par l’édulcoration , la diffolution fe remet dans fon premier état , & l’on n’eff pas plus avancé qu’au commencement : cela arrive dans les travaux qi,ie l’on fait fur le cuivre. Souvent une po tion des acides relie fi fortement attachée aux partie^ métalliques , & les pénètre de façon que le tcu le plus violent ne peut l’en féparer totalement : cela arrive quelquefois ( furtout lorfque la diffolution a été faite par l’acide vitriolique) , dans les diffolutïons faites par l’acide du nitre ; le feu néceflaire pour enlever l’acide , ayant en même temps enlevé tout le phiogiflique de la chaux métallique, cette chaux le vitrifie ou fe fond trè^-malavec le verre quî lui fert de fondant , & donne des couleurs ternes & : fauffes. Le blanc que l’on peut tirer de la détonation de l’étain avec le nitre, tombe dans ce défaut, malgré toutes les édulcorations que l’on peut lui donner.

Si , après avoir fait la diffolution d’un métal, on prend le parti d’en faire la précipitation pour l’édulcorer enfuite avec beaucoup d’eau , il eft certain qu’on en dégagera par ce moyen , la plus grande partie de l’acide ; mais il faut faire attention que le métal, dans la précipit.ition, entraîne avec lui une petite portion du précipitant, ainfi qu’une portion du diffolvant. Le mélange de ces deux iubftances avec le métal, formg une efpéce de matière vifqueufe ou de magma, qui paroît augmenter beaucoup le volume de la précipitation ; il n’y 3 point d’édul- ;