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, delà compofition de l’ema// blanc, danslaquelle I entrent ce->préparationb. Ne doit-on pas craindre que les couleurs qu’on applique par-deffus , ne revivifient !e plomb, & ne le trouvent par-li I noircies & : garées ? Il efi ; certain que cela ne I manqueroit pas d’arriver s’il n’entroit que du plomb dans la compofition de Vémall blanc ; I mais il faut faire attention que le plomb v efl combiBe avec l’étain : tout le monde fait combien la chaux de ce dernier métal efl : difficile à , revivifier , quelque feu qu’on lui donne , quand on ne l’a pas mêlée avec des matières grafTes , parce q^’il n’y a qu’elles qui puiflent rendre à l’é ;ain le plilogiftique qu’il a perdu. C’eft donc l’éiain qui empêche, dans la compofition de ^ lé.nail blanc , que le plomb ne foit aulli fufcep-J tible d’être révivifié, qu’il le feroit fans cette ( eombinaifon.

j Le fondant fait , dans la peinture en émail, r le même effet que l’huile , la gomme ou la colle font dans les autres peintures ; lorlqu’il entre en

r.fion,il fert de lien entre les petites molécules

’i de la couleur , & il ies attache en même tempsà . lafjrface de l’cm^zi/ blanc , & vitrifie les cou-’ leurs avec lui ; il fuit de là que l’on ne doit point fe flatter de pouvoir employer les fubftances . dont le^feu enléveroit la couleur -avant que le ’ fondant lui-même filt entré en fufion ; telles font I celles qui font tirées des végétaux , & :c. Ma’s comme .] fe trouve des l’ubftances qui fe vitrifient avec le fondant plus ou moins facilement fin efl obligé d’obferver fur chaque couleur la . quantité de fondant qui lî.ii efl : néceffaire pour la faire entrer dans une parfaite vitrification. Si l’on met trop peu de fondant , la couleur relie bien attachée fur Vém ail hlznc ; mais le fondant n’étant peint en affez grande quantité pour la pénétrer & la vitrifier , elle refte terne ’& fans auctin luifant. Si l’on met trop de fondant , nonfeulement l’on affaiblit la couleur, mais elle . s’étend & s’imbibe dans rem.7/i blanc ; les contours ne font point exafts & terminés, & les traits déliés deviennent toiit-à fait impoifibles ,

! parce qu’ils ne relient point tels que le peintre 

’. les a faits.

Il faut donc avoir grand foin d’examiner les , petits elTais que l’on fait de chaque couleur, afin de favoir fi l’on doit diminuer ou augmenter la quantité du fondant ; on en jugera aifement par les remarques que l’on vient de fa re. Il pourroit cependant arriver qu’une couleur exigeroit une trop grande quantité de fondant , pour que la peinture eût le luilant qu’elle doit avoir. On a éprouvé que lorfqu’on mettoit avec une couleur plus de fept foisfon poids de fondant, elle étoit difficile à employer, parce qu’alors la couleur ne coule point facilement au pinceau, & Ion retombe prefque dans le même inconvénient qu’on éprouvoit , quand on peignoit avec, ^u verre : dans ce cas, il n’y a d’autre parti à É M A

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prendre que d’abandonner cette coi ;Ieur, & de fe retourner d’un autre côté.

Il re.le cependant un moyen , mais dont il ne faut fe fervir que dans la dernière nécelTité S’il arrivoit qu’après l’ouvrage fini, on vînt à t’appercevoirque quelque couleur n’eût pas pris le luifant que doit avoir l’ouvrage total , on pourroit y remédier par le moyen du fondant que 1 ou broyeroit pendant longtemps l’ur l’agate avec de l’eau fimple , &" que l’on appliqueroit avec le pinceau , uniquement fur l’endroit qui n’a pas pris le luifant ; fi , après que l’ouvrage efl fec , on le met à parfondre de nouveau, l’endroit qui n’étoit pas luifant fe trouvera rétabli. Le fondant bien broyé avec l’eau , fera une couleur blanche qu’il faut avoir attention de coucher avec la pointe du pinceau, Si fi claire, qu’elle ne forme fur la couleur que l’on veut rendre luifante, qu’un petit nuage prefque Itu» perceptible.

On en a dit aîTez fur le fondant : il faut préfentement parler des couleurs avec lelquûlles on le mêle. On va les traiter férarémtnt , en commençant par le blanc, comme la plus utile pour former , avec chaque couleur, les différentes nuances ou teintes, dont le peintre peut avoir beibin.

Le Blanc. Si les peintres en émail d’aujourd’hui ne le fervent point de blanc dans leurs ouvrages, ce n’eil pas qu’il ne leur foit bien néceffaire ; la difficulté d’en avoir de beau , jointe à celle de pouvoir l’employer avec facilité, les a déterminés à s’en palTer ; pour y fuppléer, ils ont pris le parti de ne peindre que fur des fonds blancs , & ds fe fervir du fond , en l’épa’gnant , pour produire les blancs & les clairs dont ils ils peuvent avoir befoin.

On fera peut-être furpris de ce qu’ils n’one pas cherché à employer , pour leurs blancs , la même matière dont ils fe fervent pour les fonds, c’eft-à-dre , Vémail blanc ; mais il faut faire attention que l’émail efl un verre , & que l’on a vu qu’il étoit impoillble de peindre fimp’emenc avec un verre. D’un autre côté , il no faut pas . que la couleur porte d’épaiffeur fur le fond , ce qui ne manqueroit pas d’arriver fi l’on fe fervoic d’e'mji/ blanc : La difficulté étoit de ménager îe fond pour faire paroître le blanc dans les petites parties oià il étoit abfolument indiPpenfable de le voir pur ; par exemple, dans une tête, les deux petits points blancs qui doivent être fur la prunelle , devenoient impoflibles à ménager pac leur extrême petiteffe. C’eft ce qui a quelquefois obligé des peintres à ne mettre ces points blancs dans les yeux , qu’après qu’ils étoient entièrement finis ; & pour cela ils choifuToienc dans de l’e'/naiV écrafé deux petits grains qu’ils colloient avec de la gomme , & ils les falfoiene T ttij