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I -comme un réfeau très-fin, & le fond par oit travers ces traces qui font comme les fils d’en réleau. N’épargnez pas les expériences , afin de conftatsr la jufte valeur de vos teintes. N’employez que celles dont vous ferez parfaitement sûr, tant pour la quantité de gomme, que pour l’aftion du feu. Vous remédierez au trop de gomme , en rebroyant les couleuri à l’eau , fk y , ajoutant une (Quantité lufElante de couleurs en ^ poudre.

,6°. Leblanc eftami ds toutes les couleurs.

Mêlé avec le carmin , il donne une teinte rofe ,

plus ou moins foncée , félon le plus ou le moins ■ de carmin.

t 27° Le blanc & le pourpre donnent le lilas ; t ajourez-y du bleu, & vous aurez un violet clair. Sa propriété fera d’éclaircir les couleurs en leur donnant de l’opacité,

j 2,8°. Le bleu & le jaune produiront le verd : j’plus de jaune que de bleu donnera un verd plus lioncé & plus bleu.

°. L’addition du violet rendra le noir plus beau & plus fondant, & l’empêchera de fe déchirer : ce qui lui arrive toujours quand il efl : employé feul,

30°. Le bleu & le pourpreformeront un violet. 31°. Le bleu ne perdra jamais fa beauté, à quelque feu que ce foit.

i 32.°, Les verds, jaunes & carmins ne s’évaporent po’nt ; mais ’eurs teintes s’affoiblifîent , & ’ leur fraîcheur fe fane.

?°. Les mars font tous volatils : le fer fe revivifi.

int par la moindre fumée, l’étincelle la ■plus légère , ils deviennent noirs & briJians. . Nous avons indiqué feulement les matières d’oij l’on tire les couleurs. La manière de les tiret efl : un fecret que fe réfervent ceux qui le pofledent. Il feroît à defirer que ce fecret fût rendu public. Parmi tant de perlbnnes qui s’intéreffent au fuccès des arts , ne s’en trou vera-t’il aucune qui leur faffe ce pré’.ent ? {Article de M. Diderot, dans l’ancienne Encyclopédie. ) Abbitioïis à l’article précédent. En faifant ^iifage de cet article , nous l’avons divifé en trois .parties ; divifion que n’avoir pas marquée l’aiiiteur , & qui lui étoit inutile , mais qui nous eft .devenue néceflairepour ren--/oyer ceux qtii liront ^nos additions à chacune des parties qu’elles con- ,eernent.

La première partie eft purement hiftorique. L’au ;eur y propofe d’appeller la peinture dont il traite, peintureyî^r l’émail plutôt que peinture tnémail Nous avons trouvé dans les papiers de M. Watelet , une cenfure de cette propofition qui nous a paru ne pas manquer de juftefTe. Pref- .que toutes les fubftances que les peintres en émail employent dans leurs ouvrages, font, y eftil dit, des verres colorés qui ont peu ou Joint de tranfparence & qu’on ap^je lie des f’.waK.», E M A

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C’efi avec ces fubftances que l’on-çeïnt ; on peut -donc , & l’on doit même dire que l’on peint en f’/7Za’i/ , comme on dit que l’on peint en huile ou en détrempe. L’exprellion peindre fur rémail feroit d’autant plus impropre , qu’elle ne donnerait pas une idée jufl :e & précife du genre de peinture qu’elle doit indiquer. En effet, il feroit poffible de peindre _/ ?; ;• /Êmû/7- comme fur d’autres fubftances, fans peindre cependant ê ;ï email. On pourroit , par exemple , peindre à l’huile fur une plaque d’émail, comme on peine à l’huile fur une pièce de veire ; alors on peindroit efFeâivement yîir l’émail, & non pas en émail. D’ailleurs , quand une expreffion eft généralement reçue , c’eft un projet téméraire de vouloir la changer. Il feroit plus philofophique de rechercher les raifons qui l’ont fait adopter , & l’on trouveroit le plus fouyent qu’elles ont été juftc ;.

Une phrale nous arrête dans cette même ^/-gmiere partie. C’eft celle où l’auteur dit » que le » projet d’exécuter de grand, morceaux en émail » efl : une preuve décifive de l’ignorance de fartifte ; qiie l’artifte , au-delà de certaines limires, n’a plus la même liberté d’exécution, » & que le fpedateur feroit plutôt fatigué qu’amufé par les détails , quand même il arriverosc » à l’artifte de réulfir. « 

Il nous femble qu’on ne peut , fans quelque témérité , prophétifer qu’un genre qu’on peut encore appeller naiflant , un genre qui a été le plus fouvent exercé par de fimples joailliers , & dans lequel on ne compte encore qu’un petit nombre d’artifte.s célèbres, reftera toujours renfermé dans les bornes qu’on lui connoît aujourd’hui. Le mauvais fuccès de quelques ariiftes anglois , qui avec des talcns communs , ont voulu fortir des limites ordinaires , ne prouve pas que des arriftes plus diftingués ne pourront pas un jour franchir ces bornes avec un fuccès plus heureux. Ce que nous difons ici n’eft pa,s une fimple conjeaure ; l’Académie Royale de peinture & fcujpture de Paris poffede en émail un morceau d’hiftoire de la main de M. Boette , & ce morceau eft dine grandeur qu’on n’avoit pas ofe franchir jufqu’à lui. Qui oferoit affurer que d’autres n’auront pas à l’avenir encore plu» de talent & de fuccès que M. Boette / M. Diderot n’a parlé, dit-ii , que d’après M. Rouquetha^ bile peintre en émail ; maison peut le faupsoi»ner de n’avoir fzs bien retenu les expreffions de l’artixie , lorfqu’il dit que , dans un grand morceau en email , le fpcSateur feroit plutôt fatigué qu’amulë des détails. On ne reconnoît point là le langage d’un homme familier avec les art» qui dépendent du deffin. La plus grande furface d’un ouvrage ne fuppofe pas toujours une plus grande quantité de détails. Il y a fouvent dans un fort petit tableau d’un peintre hollandois beaucoup plus de détails, que daos un g-raad