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! ii la jaloufie d’être feuls,«. Zinck n’a point fait j
d’élèves.
’ Nous avons aujourd’hui quelques hommes ) i habiles dans ia peinture en émail. Tout le monde eonnoît les portraits de ce même M. Rouquec , iqiie nous venons de citer, ceux de M. Liotard, î & les compofuions de M. Durand. Je me fais i honneur d’érre l’ami de ce dernier, qui n’efl ipas moins eftimable par l’honnêteté de fes mœurs
&. la modeftie de fon czraâere , que par l’excel-’lence
de Ion talent. La poftérité qui fera cas de ’ les ouvrages en émail , recherchera avec le plus i grand empreffemenc les morceaux qu’iJ a execu-’ tés fur la nacre , & qui auront échappé à la barîbarie de nos petits maîtres. Mais je crains bien
que la plupart de ces bas-relief :^ admirables,
frottés brutalement fur des tables dG marbre qui égratignent & : défigurent les plus beues têtes, les plus beaux contours , ne l’oient effacés & idétruits, lorique les amateurs en connoîtront la jvaleur , qui n’efl : pas ignorée aujourd’hui , lur-Itout des premiers artifte ?. C’eft en lui voyant travailler un crès-beau’ morceau de peinture en ’émail., foit qu’on le confidcre par le lujet , ou Iparle deflin , ou par la compofition , ou par Texjpreflion , ou même par le coloris , que j’ccrivois Ice que je détaillerai de la peinture en émail .^ «près que j’aurai fait connoître en peu de mots le morceau de peinture dont il s agit. C’efl une plaque deflinée à former le fond d’une tabaière d’homme , d’une forme ronde, &r d’une grandeur qui parte un peu l’ordinaire. lOo voir fur le devant un grand Amour de dix-huit ans, droir, Tair triomphant ik farisfait, iappuyéfur fon arc , & montrant du doigt Her-IcUle fjui apprend à filer d’( mrhale. Cet Amour iCemble dire à celui qui le regarde , ces deux Ktrs :
Qui que tu fo’s , tu vois ton maître ; 11 l’eft , le fm , ou le doit être. Oïl
Quand tu fcrois Jupiter même ,
Je te feiois filer auii ?.
Hercule efl : ■ renverfé nonchalamment aux pied d’Omphale , fur !ar]ue)le il attache les re- ■gards les plus tendres & les plus pallionnés. [Omphale eft occupée à lui apprtndre à faire [tourner un fufeau dont elle tient i’extrênijté entre .’es do’grs. La dignité de ion ’iiage , la finefTe de Ton fouris , je ne fais quels ve-iges ’.d’une palTion ma’-ûélce, qui s’échappe impercept ^hlemeni- de tous les traits, font auriinc de lihofcs qu’il fatit voir & qui ne peuvent s’i-crire. lElle eff affue l’ur ia peau du lion de Ném’ s -, un ât le-, p’eds délicats eft pofé fur la tête de l’ani- ,ina’ terrible ; cependant trois péri s Amoi.rs fe [iioiierit de ia mafl’.ie du h^ros qu’il-, ont mile en ’balançoirf ^ ils ont chacun leur caiaélere. Un Ë M Â
i’^t.
payfage forme le fond du tableau. Ce morceau ^ vu à l’œil nnd , fait un grand plaifir : mais regardé à la loupe , c’efl tout autre chofe encore ; cr en eft enchanté.
Seconde partie. C’eft l’orfèvre qui prépare la plaque fur laquelle on le propofe de peindre. Sa grandeur & fon épaifl’eur varient, fuivant l’ufage auquel on la deftine. Si elle doit formet ? un des côtés d’une boëte, il faut que l’or foit à vingt-deux karats au plus : plus fin , il n’auroit ; pas affez de foutien-, moins fin, il feroit fujet à fondre. Il faut que l’alliage en foit moitié blanc & moitié rouge , c’ett-à-dire , moitié argent & moitié cuivre. Vtmail dont on la couvrira erî fera moins expofé à verdir que fi l’alliage étoit tout rouge.
faudra recommander à l’orfévrs de rendra
fon ur bien pur & bien net , & de le dégagée exactement de paille & de venr. Sans ce,3 précautions , il le fera infailliblement des foufflure^ àl’/«rtiZ, & ces défauts feront fans rcniede. On réfervera autour de la plaque un filet,’ qu’on appelle aulii hordemcnt. Ce filet, ou bordemeiit , reienàr& V émail, Ik rempêchera de tomber, lorfqu’écant appliqué, on le prclTer» avec la fpatule. On lu’ do :-’.nera autant de hauteur qu’on veut donner d’epaiffisur à l’émail^ ainli l’épaifleur de ï’émail variant félon la nature de l’ouvrage , il en eft de même du filet ou bordement. On obfervera feulement que quand la plaque n’eft pas contre - émaillée , il faudra qu’elle foit moins chargée d’émail, parce que l’émail mis au feu , tirant l’or à foi , la p^éce deviendroit convexe.
Lorfque l’email ne doit point couvrir toute à plaque , alors il faut lui pratiquer un logcmenr* Pour cet effet, on trïce fur la plaque le conioui ? du dellin ; on fe fert de la mine de pl.iaia , enfuite du burin. On chaniplece tout l’c'.’iace ren* fe-m.j dans les contouns du deflin , d’ime prof.ndeLir égale à la haateur qo’on eût donnée aii filet , ii la plaque avoir dû être enticr. :menE -émaiilée.
On charïtpléve à l’f'choppe, & cela le plus cgalem »-u qu’on -eut : c’eil une attention nu’u na tau’ pas négliger. S’il y avoir nue éminence* i l’émail fç trouvanr plts foible en ceteodn.it,
l’j verd pourroi ; y peulTer. Lesi :n.'> praii-nif ntaii
lorid du champïe- er des hachures légères & ferrées , qui fe croifent en ïcus feni ; les autres y fon’ des traits ou éraflures , avec un bout de lirue caffé quarrément.
L’ufagc de ces éraflLire’î ou hachures, e^l de donner prife à Vémail qui , fan^ cette précaution , pourroir fe leparer de la p’a.ire. Si l’un ob ;erroitde iremper la pièce chaniplevée danf de l’eau ï regale , les inégalités que fon aélion formeroiE I fur le charap e-zer , pourroient remplir la vue de I l’artile dans les hachures qu’il y pratique : c’efî
- une experieuss à faire, Au refte , il eft éyidsfliî