Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/496

Cette page n’a pas encore été corrigée

48(^

D O K

eines, les odeurs fortes, & craindre même, drt-on , la préfence des femmes, lorfqu’elles éprouvent des infirmités ordinaires à leur fexe. Paflbns maintenant auxnombreufes opérations de la dorure , plufieurs de ces opérations demandent même à être réitérées.

I. encoller. Faites bouillir dans une pin.’e d’eau une bonne poignée de feui’les d’abfynrhe, & de’jx ou trois têtes a’ail. L’eau réduite à moitié , paffez ce jus dans un linge , ajoutez-y une demi-po’ignée de lel , & un demi-feptier de vinaigre : mêlez quantité égaie de cette compofition faite pour préferver le bois de la piquure des vers & tuer ceux qui pourroient y être, avec autant de bonne colle bouillante, pour l’employer dans cet état : encullez vos bois chaudement avec une broffe courte de fanglier.

La colle dont on fe fert pour les ouvrages que l’on veut dorer , efb celle de parchemin. Elle eft faite de rognures de parche.-nin neuf & non écrit , qu’on fait macérer & diffoudre dans l’eau bouillante pendant quatre à cinq heures. On la coule enlaite , à travers un ramis ou linge clair, dans un vafe très propre. Pour la compofer, jertez une live de parchemin dans fix pintes d’eau bouillante, laiffez la fe macérer & bouillir pendant le temps preicrit , nifqu’à ce qu’elle foit réduite à moitié. Il fatir que l’eau bouille d’une manière toujours égale. Cette colle , paffee au linge ou au tamis, & refroidie, doit avoir la conflftance d’une forte gelée. Pour que , dans les temps de grande chaieur, elle parvienne à cette confiTlance , il faut aagm :’nter la dofe du parchemin. La compofi-ion que l’on vient de lire convient aux failbns tempérées. La colle doit ê-.re confervée dans des vafes de terre verniffee & dans un endroit frais , éloignée du Ibleil , de toute chaleur , & do toute mauvailb eyhalaifon ; elle lourne aifément, lur-tout dans les temps d’orage, & fe corrompt promptement ea éié ; alors elleferéfoud en une eau gluante qui entre b’entôt en «ne entière putréfadion. Elle !é conferve bien l’hiver.

En langage de peintre & de doreur , cette même colle , difFéremmsnt abreuvée , fe Bomme colU fjrte , colle moyennement forte , & colle foV le. Ainfi quand il .^ft queftion de colle forte dans ce qui concerne des apprêrs de peinture ou de dorure, il ne faut pas prendre W colle-fane pour celle qui ef !: généralement connue fous ce nom , & qui efl à l’ufage des menuifiers & autre» ouvriers en bois, La collt forte du peintre , efl celle dont on vient de lire la compofirion. En y ajoutant une pinte d’eau , on en fait de la colle moyen-Rement forte , & avec quatre pintes d’eau , on la réduit à z qualité de colk foible. Quel-D O K

quefoîs en la rend encore plus légère, en y ajoutant une plus grande quantité d’eau. Pour dorer fur la pierre ou le plâtre, il faut donner deux encollages : le premier de colle foible Ik. bouillante , pour qu’e.le pénètre bien dans la pierre ; la féconde de colle forte ou moyennement forte. On ne met point alors de fel dans les encollages : il poufferoitcuie pouffière faline fur la dorure , lorlquc la pierre s impregneroit de la plus foible humidité. Le mélange, du fel n’a lieu que fur le bois , & il y eff indifpenfable.

. Arrête^ de blanc. Faites bien chauffer une pinte de très foi te colle de parchemin, î la-» quelle vous aurez joint un demi-feptier d’eau. Saupoudrez la de deux bonnes poignées de blanc de Boiigival , vulgairemment appelle blanc d’Efpagne , pulverifé & palTii au tamis de foie. Laiffez le une dem’-heure s’infuler ; après quoi, voits le remuerez bien. Donnez-en une couche très chaude fur l’ouvrage , bien finement, Se prenant garde qu’il ne refte trop d’épaiffeur dans quelques endroits : Il fautfo liller les fmds des fculptures avec une broffe fine. Quoique cette couche de blanc doive ê ;re Irgère , il faut cependant que le bois ou la pierre foit fi bien atteint qu’on ne l’apperçolve plus.

Prenez enfuite de la colle- forte de parchemin ; faupoudrcz-la , à difcrétion , de blanc pulverifé & tamilï , jufqu’à ce que la colle ne par.îiffe plus, & qu’elle en (bit couverte à-peujrr ^’s de l’épaifTeur d’un do’gc. Coavrez votre po : , ne l’approchez du feu qu’autant qu’il le 1 faut pour le maintenir dans un état de tiédeur. Demi heure après , infufcz votre b anc , qui doit être remué avec la broffe , jufqu’à ce qu’on ne voyo plus de grumeaux & que le tout foie bien mêlé. Quand le blanc eff un p(-u chaud , couchez le avec une broffe, très finement & très également ; car (i le blanc é’oit trop épais, l’ouvrage feroit fujet à bouillonner. Donneï ainfi fept, huit ou dix couches, félon que la défeduofîté du bois ou du pJâ re peut l’exiger, ayant foin dans les ouvrages où les parties faillantes doivent être brunies, de bien garnir ces parties de blanc ; car le bruni de l’or en eft plus beau.

On n’applique pas une nouvelle couche, quç la précédente ne foit bien feche , ce qu’on reconnoît en pofart le dos de la main. Il faut aiifli avoir grand foin que toutes les couches foient bien égales entre elles ; c’eft-à-dire quç la colle foit dans toutes de la même force , & que la quantité de blanc qu’on y infufe foit la même. Si l’on mettoit une couche forte fur une foible, la première ne feroit pas en état de foutenir la féconde, qui la rireroit à elle, & l’ouvrage tomberoit par écailles. La dernière couche de blanc doit être d’un«