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t fufage e{i il’appuyer la feuille d’or auffi - tôt qu’elle eft pofée.

Pierre a brunir, caillou dur & tranfparent qu’on affûte & que l’on polit fur une meule , en lui donnant la forme d’une dent de loup. On l’adapte à un manche de bois par le moyen d’une virole de cuivre. Il faut bien fe garder de mouilkr cette pierre. i Pinceaux a mouiller. Ils font de poil de ’ petit-gris, & fervent à mouiller l’ouvrage afin qu’il puiffe retenir l’or. On a foin , quand ■ on ceffe d’en faire ufage, d’en exprimer l’eau ■ & de les prefTer, pour leur faire faire la ’ pointe.

j Pinceaux a hamender. Ils fervent à réf p&ter les caffures de l’or. Il y en a de difFérentes efpèces. Au lieu de faire la pointe , ils ■ doivent être ronds, & d’un poil très doux, afin qu’ils ne puiflent endommager l’or en le prenant.

Rocou, pire fe’che , ou extrait tiré pa*- in-

fufion ou macération des grains contenus dans

la gouffe d’un arbre nommé Urum. ou Roucou. ’ Cet arbre a la forme d^un noifctier & fe trouve f dans les îles de l’Amérique. La pâ :o de rou- 1 cou doit ê-re féclie , rouge .haute en couleur, d’une odeur forte & affez défagréable. Safran, plante commune dan’^ plufieurs endroits de l’Europe Se même dans le Nord. C’eft

!: pour le piftil de fa fleur qu’elle efc cultivée, 

, & c’eit cette partie qui eft colorante. Il faut f choifir le fafran nouveau, bien feché , d’une [belle couletir rouge, aufR peu. chargé qu’il ■ I eii poffible de parties jaunes, odorant, d’une 1 faveur balfamique & agréable. On le conferve ’ dans des boëtes bien fermées. Il s’empl&ye , ainfi que le rocou , pour faire des rermeih. Sanguine , terre ’rouge & fernigineufe , dont on lai’ ; de ; crayons, & qui efl : allez généralemenr connue par cet ufage. Le doreur la choifit d’tin ro. ;ge brun , pefante , compa6le , unie , douce au toucher : elle er.t^e dans i ; la ccmpofition de l’affiette ; elle fert auffi , |i Biais calcinée, aux apprêts d’un genre de do-’ : Ture qu’on appelle fort improprement â La grr.que.

Vermeil. C’eft un liquide qui dorne du refis : & du feu à l’or , & qui fait paroître l’ouvrage vtrmeilloné C( mme s’il étôir doré d’or moulu. £n voici ’a conipofttion. Rocnu , deux onces ; gommi gutte , une oiice ; fang - dagon , une demi once ; cendres graveiees , deux D O R

onces ; hean fafran, dix-huit grains. On fait bouillir ce mélange dans une pinte d’eau , à petit feu, jufqu’a ce qu’il foit réduit à trois demi-fepticrs , & on le paîTe par un ;am !s de foie ou de mouffeline. Chaque fois qu’on en fait ufage , on y ajoute un quart d’eau de : gomme arabique, qui fe compofe avec un quarteron de gomme fondu à froid dans une pinte d’eau.

Vernis a la laque, forte de liquide que l’on prépare pour dorer ou pour bronzer , quand on eft très preffé. Il fe comoofe en faifant fondre au bain-marie trois onces dégomme laque plate dans une pinte d’efprit de vin. Ce liquide, qui n’a ni confifbance, ni brillant, eft mai-à- propos nommé vernis. Il fert dans les apprêts de dorure pour dégraifler les couleurs à l’huile & les difpofer à recevoir l’or avant que de coucher de mixtion. Division de la dorure, » Peut-être, dît » M. Watin , trouvera-t-on que je m’arrête » trop fur les détails : mais la maladreffe eft » prompte, l’habileté lente, & la perfeflion » minutieufe ».

On diftingue deux fortes de dorure : celle à l’huile Se celle à détrempe. C’eit à l’huile qu’on a coutume de dorer les dômes , les combles des églifes, des bafiliques , des palais , & les figures de plâtre ou de plomb qu’on veut cxpofer aux intempéries de l’air Sr aux outrages des temps. Elle s’applique fur les métaux, ne craint point l’humidiré , & peut être lavée auUl fouvent qu’on le dsfire. La dorure en détrempe, moins folide , plus féduifante, exige plus d’apprêts & même plus d’art : mais elle a le défavantage d’être d’un ufage moins étendu. On ne peut l’employer que fur quelques ouvrages de iculpture en ftuc ou en bois, fur desboëtés,& i’ur quelques ornemens intérieurs des appartemenî. Elle ne refifte ni aux imprelFions de l’humidité ni à celle de l’air : mais les charmes égalent fa délicatefle : brillante, nuancée, brunie , matte, reflétée , elle fe varie au gré de l’artifte intelligent pour imiter les variétés de la nature, au lieu que la dorure à l’huile n’a qu’une feule couleur , & , pour ainfi dire , qu’une feule phy- (îonomie.

La dorure s’applique fur toutes fortes de fujets , bois , plâtre, pierre, &c ; mais il faut difpofer le fujet à la recevoir, en rendre la furface unie , & y coucher enfuite des matières capables de happer l’or.

La dorure en détrempe veut être faite dans des atteliers oiî l’on puiffe fe garantir de l’ardei-r du foleil : la grande chaleur de l’été y eft contraire. Il faut écarter les mauvailes ha-