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d’huile d’olîve, plus ou moins, félon que k maffe entière eft plus ou rao^ns forte : une demi- ^ cuillerée d’huile luffi : pour une lifre de la j compoficion. Les difterenies i’ub.ftances qui la i compofent doivent ê :re broyées féparément avec de l’eau de rivière très- limpide. Qi.and elles font sèches, on. les mêie toutes avec de l’huiie d’olive, & on les broyé de nouveau toutes, enl’smbie. On la détrempe enfuite dans de la colle pour la coucher. L’ajfiene bien gouvernée & bien faite décide la beauté de la dorure. BitEOQUET. C’efl un petit morceau de bois qui préfente une furface unie, fur laquelle on a adapté de l’écsrlate. On s’en fett pour enle^ elles bandes d^or que l’on a coupées. Avant de l’employer à cet ufage , il faut haleter dcfî’iis, pour lui procurer par le :buffle une légt’re humidité qui le rend capable de happer l’or. On s’en fert auiii pour dorer les parties droites. Cet inflrrument dore plus promptement & plus juile que la palette.

Boi d’Arménie, eft une terre onS-ueufe , douce au toucher , de couleur rouge ou jaune. Le véritable bol venu de l’Arménie , ou de quelques autres contrées de l’Ahe , entre dans les ingrédiens de la thériaque : mais celui don : il eft ici queftion eft tiré de plufieiirs endroits de la France. Le plus ell :;mé vient du Bléfois, de la Bourgogne & du Saumurois. On en trouve même auprès de Paris, comme à Meudon , à Bâville , qui eft d’un bon ufage quand il efi : tien rouge. On le cho’du net, non graveleux ^ doux au toucher , luifant & s’attachant aux lèvres. Il entre, comme en l’a dit, dans la eompofition de l’alfiette.

Coussin. l.ecouJpne ?s :xn morceau de bois qui idoit avoir la forme d’un quarré-long. On met deffus deux ou trois cardes de bon coton , de l’épaiffeur de trois doigts, & on les recouvre d’une peau de veau dégrailfée & paflee au lait. Lorrque cette peau eft tendue , on attache aux quatre extrémités du quarré une feuille de parchemin qui forme un bordage pour contenir l’or.

Couteau, dont la lame eft large & mince. 11 fert à couper l’or.

Mine de îlomb. Tout le monde connoît ce minéral dont on fait des crayons. Il entre dans la compofifion de Vaffleae. On le choiiit en morceaux d’une groffeur moyenne , d’un grain fin & -ferré.

MoRDAUT. C’eft une compoficion dont on Je ferc quelquefois pour dorer à i’or mat , fur-D O R

tout lorfqu’on eft prefîé ; on emplo’e aufTi le moidanc pour bronzer. Cn le t.iit avtc^du bitume de Judée, & de l’huiie graffe ; on y incorpote de lamine de pioinb , ik on l’eclaircit avec de l’effence. Quelquetois on y met fimplement du vernis gras ; mais il tait moins d’effet.

Or-couleur. C’eft le refte des couleurs broyées S ; détrempées à i’huile , qui tombe dans les pinceliers & dans les godets dans lefqaeis les peintres nétoyent leurs pinceaux. Cette matière, entrêmement graftè 6i glua.iLe, ayant été rebroyée & paffje par un linge, fert de tond pour y appliquer i’or en feuilles.^ On couche i’or -couleur fur la -.eiiice dure avec un pinceau , ccmme li i’on peignoir. Plus il elV vieux, plus il elt ondueux. Un le laiffe expofé au Ibleil, pendant l’efpace d’une année , dans un vai’e verniffé, ou dans une boëte d-e plomb. On fait aufli une Ibrte S or- couleur très -beau avec du blanc de cérufe , de la litharge , un peu de terre d’ombre broyée à l’huile d’œiliet , qu’on détrempe enlèmble avec la même huile, en une coniiftance fort liquide, ’6c qu’on expofe de même au foleil pendant l’el’pace d’une année.

« Quelque. bonnes qje puiffsnt être ces méthbdss , les doreurs anglois , dit l’ancienne >) Encyclopédie, aiment mieux fe fervir d’ochre » jjune broyé avec de l’eau, qu’ils font fecher » fur une pierre à craie , après quoi ils le » broyent avec une quantité convenable d’huile » graffe & delilcative , pour lui donner la » coniiftance nécelfaire : ils donnent quelques » couches de cette eompofition à l’ouvrage qu’ils » veulent dorer ; & lorl’qu’eiles font prellqua » sèches , mais encore allez on6lueules pour )3 retenir l’or , ils mettent les feuilles paideffus. » M. Watin affure que c^f or-couleur ne vaut pas celui dont fe fervent les doreurs françois. Nous n’entreprendrons pas de juger ce procès entre les deux nations rivales. Palette a dorer. Le /tom do palette a ctéj donné affez improprement à cet ufteniile qui n’ai aucune reflemblance avec la palette des pein :res.’ Ce n’eft autre cliofe qu’un bout de queue dei petit -gris, qu’on dii’po’e dans une carte dei manière à lui faire faire i’éventail. Cettepalette fert à prendre la feuille d’or ; mais auparavant on la fait pafiér fur la joue qu’on a enduite de gra-fle de mouion, qui s’y mainrientj dans une chaleur douce ài dans un état lutfiiantj de liquidité. Le léger, frottement de la. palette] fur la joue graiifee la rend propre à happer la feuille d’or qu’on eniève ; on pofe doucement cette feuille fur l’ouvrage, & enfuite on y expire l’haleine pour l’étendre. Au bout oppofé , de la palette eft attaché un autre pinceau donij