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DES

ItofFes , & Ce rompent Se fe brifent plus Ou moins idans d’autres.

I On oblerv-era aaflî que les têtes des plis font {plus ou moins pincées, & les reflets plus ^ou ■moins clairs -, c’eft à toutes ces chofes que l’on jconnoît que les draperies ont été deflinées jd’après nacure,

i II ne faut pas ignorer la manière de draper ides anciens , & on la connoîtra en deflînant jeurs figures drapées ; c’elt un ftyle particulier joui a de très - grandes beautés , & où l’on [trouve les principes les plus certains de l’art ide draper. On en pourra faire l’application en IdifFérentes occalions, Voye^ PI. XXVIII & : iXXlX.

! Après une longue & pénible étude d’après des 

’deffins, la boffe & la nature, fi l’on a du génie, {on paffera à la compofition.

1 Lorfque l’on compofe un fujet , on jette fa Ipremière penfée fur le papier au crayon ou à jla plume , afin de diftribuer fes groupes de [figures fur des plans qui puiffent produire un

!eftèt avantageux , par de belles maffies de lujmières 

& d’ombres ; ce dellîn fe nomme croquis. IC’efl : en conlëquence de cette diftribution que jl’on connoît toute ;, les études de figures & de draperies à faire , pour que le deflin foit correâl & fini. Voyei PI. XXX & XXXI.

A l’égard du payfage, on pourra en deiïiner d’aprè(s nacure , en fuivant la règle générale que nous avons établie ci-deffus , pour la perfpeûive des plans , lexafiitude. dans les formes , & l’harmonie de l’efFst. C’eft une pratique que l’on acquiert plus facilement, quand on fait bien deffiner une figure. Voye^^ PI. XXXII i il en eft de même des ruines ., des marines , &c. On fe fert quelquefois pour delTiner des ipayfages , des ruines ou des vues perfpeftives ,

de la chambre obfcure ; cet inflrument a cet

iavantage , qu’il repréfente les objets tels qu’ils ifont dans la nature , de manière que ceux [même qui ne favent pas defliner, peuvent facileiment repréfenter tout ce qu’ils veulent très-icorreûement ; mais lorfque l’on pofféde le jdeffin, on ne doit point abufer de la facilité

!que cet inftrument procure, en ce qu’il refroiidiroit 

le goût, & que cette habitude arrêteroit infenfibiement les progrès de l’art. Voye^

!P1. IV & V. 

’ Pour deiïiner les animaux, il en faut connoître l’anatomie ; on conlultera les deffins des meilleurs maîtres , & enfuite on étudiera la nature. Si l’on fe propofe quelque fupériorité dans un genre, quel qu’il foit, on ne doit rien faire que d’après elle ; elle feule peut conduire à une imitation vraie qui efl : le but de l’art. îTout ce qui efl fait de pratique, n’en impofe qu’un moment, & quelque agrément fédufteur qu’il puiffe prefenter fans la. vérité , il ne peut j&isfaire le vrai connoiffeur.

Jiedux-Ans. Tome II.

Enfin l’art confifte à- vçir ,Ial rtature telle qu’elle eft , Se à fentir fcs be,autés ; lorfqu’on les fent , on peut les rendre , & l’on pofféde ce qu’on appelle la bonne manière , exprellion qui i’uppofe toujours la plus rigoureule imitation ; mais ce n’eft que par le zèle le plus ardent,, l’étude la plus laborieufe , & l’expérience la plus confommee que l’on parvient à ce but. La récorapenfe eft entre les mains de Tartifte ; il cultive l’on propre héritage , il arrofe fes propres lauriers ; & les fleurs & les fruits qui naîtront de fon travail , le conduiront au temple de l’immortalicé , que l’envie elle-même feia forcée de lui ouvrir.

Nous croyons devoir confelller aux commençans de ne point deffiner d’après Veftamps, à moins qu’ils ne puiffent faire autrement , ou qu’ils ne veuillent apprendre à deffiner à la plume , parce que la gravure n’eft point du tout propre à enfeigner la vraie manière de deiïiner au crayon : au contraire, elle donnera à ceux qui s’y appliqueront trop long-temps , un goût lèc, maniéré, & fervile dans l’arrangement des hachures. Si l’on s’en fert , il faut être affez avancé pour ne prendre que l’efprit du deffin & de l’effet, (ans fe propofer de rendre coup pour coup tous les traits. , . :. ^

PLANCHE I.

Vue d’une école de dejjin ,fon plan & fon profil. La vignette de M. Cochin repréfente à gauche de celui qui regarde & fur le premier plan, de jeunes élèves qui copient des deflîns. Ces deffins font attachés à une forte de croix qu’on appelle porte - original, La branche à.c. cette croix , au moyen de chevilles & de trous percés à des hauteurs différentes, peut s’élever & fe baiffer au gré de ceux qui en font ul’age. Sur le fécond plan eft un autre groupe d’élèves qui de.i.nent d’après la boffe ; le modèle qu’ils copient eft pofé fur une felle^ & eft éclairé par la lampe que l’on voit lufpendue au- deffus. A droite & fur le plan le plus éloigné, font des élèves qui deffinent d’après nature ; le modèle eft au milieu d’eux & élevé fur une table que l’on a repréfentée dans le bas de la Planche , fig i , Un de fes genoux eft appuyé fur une caiffe, afin de contrafter le mouvement di2 cette attitude. Les écoles académiques doivent être munies de caiffes de proportions différentes dont on fe fert au befoin pour fervir d’appui au modèle , fuivant les différentes pofes auxquelles on l’affujettir. Le plancher doit auffi avoir un fort anneau pour recevoir une corde dont le modèle eft obligé de fe faifir d^ns certaines pofes, & fans laquelle il ne pourroit les tenir. On voit un des élèves occupé à prendre les à -plombs de la figure ea prélentant vis-à-vis d’elle fon porte -crayoo N n n