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en étudiant la nature, il eft néccrtaîre , en ne 1,, «’écartant point de la vérité, de s’accoutumer à -y voir principalement ce qu’elle oft’re de grand & de noble , en y l’ubordonaant toutes les petites parties. On doit donc s’habituer à faire ce choix par la comparaifon de la nature aux belles produfljons des antiques, & aux ouvrages dos grands maîtres.

Pour delHner d’après nature, on pofe à la volonté un homme’ nud , foit alïïs , de bout, couché, ou dans quelqu’autre attitude d’d.Clion & de vigueur, mais cependant naturelle. Ce modèle peut êfre éclairé par la lumière du jour, ou par celle d’une lampe ; ce dernier cas eft repréfenté dans la. vignette. P’oye pi. I. Le modèle efl beau à delliner de roub les côtés, ma|s on peut choifir celui qui intéreffe davantage ; on deffine indifteremment lur le papier blanc ou de demi- teinte.

On doit, comme nous avons dit en parlant des académies, s’appliquer dès le premier inilant à failir le tour ou le mouvement de ia figure par nn trait léger , parce que le modèle peut le . fatiguer & varier, fur-tout lorfqa’on cherche à fe préparer à l’art de la compofuion , dont un des plus grands mérites eft de bien rendre l’aflion Se le mouvement. Mais lorfqu’on tend a fe perfedionner dans celui de bien exécuter les détails, il eft quelquefois avantageux d’attendre , pour arrêter fon trait, que le modèle fe foit préfenté en quelque manière , & ait pris -la polîtion qiii lui eft plu,î commode , & qu’on eft sûr qu’il reprendra toujours naturellement, malgré les avis de ceux qui ont pris le premier pioment de l’aflion. li en réfulte qu’on a beau coup de facilité à étudier les parties qui fe

repréfentent toujours fous le même afpefl. Le

fentiment qu’on oie avancer ici , pourra d’abord .paroître conraîre aux leçons que donnent ordinairement les bons maîtres , mais il eft fondé fur l’expérience. On prendra les mêiiies précautions que nous avons indiquées, pour , mettre toutes les parties bien à leurs places &z fur leurs plans, & on achèvera de mettre la [figure enjernble , en obfervant les proportions générales, voye^ pi XIV, & en indiquant les

mufcles apparens par des contours & des coups

’ de crayon plus affurés. On do :t apporter beau-

coup d’attention à ne point mettre d’égalité dans

les formes, parce que la nature n’en a pas, e’eti-à-dire qu’une forme eft toujours balancée

par une autre plus grande ou plus petite qui la

fait valoir , de manière que les contours exté-I Meurs ne (e rencontrent jamais vis-à-vis les uns des autres , comme ceux d’un baluftre ; mais ’. au contraire , ils femblent éviter cette rencontre, •* & s’enveloppent mutuellemenr. Il ne faut que

confiderer la nature pour s’en convaincre.

Voyti auffi pi. XV , XVI , XVH , XVHI , XIX & XX.

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Pour ombrer fa ligure, ii fa ;;t commencer paît é ;ab !ir Tes principales matî’es ci’oiribrcs en Itur donnant à -peu - près la moitié du ton qu’elles doivent avoir, afin de pouvoir réferver les reflets de lumière que le niodèle reçoit des corps étrangers qui l’environnent. Si l’on confidère en général tout le côté éclairé du modèle^ l’on n’appercevra qu’une feule maffe de lumière , dans laquelle font des détails occafionnés par le plus ou le moins de relief qu’ont les mufcles » mais qui ne l’interrompent pas ; ainfi il faut que tous ces détails, toutes ces parties lumineufes foient liées enfemble, de manière qu’elles ne faiTent qu’an tout , en réfervant leultîment ; à celles qui fonf les plus faillantes, ik. qui reçoivent la lumière la plus large , les plus grands clairs.

En examinant la nature, on s’appercevra que la lumière a cette propriété de rendre fenûbie tous le^ objets de deta.ls qui font dans fa nialVâ générale, (k qu’au contraire les maifes d’ombres éteignent & : confondent enfembie ces mêmes détails , à moins qu’ils ne foient reflètes pac d’autres objets éclairés ; d’où il s’eniiiit qne les ombres les plus lourdes &lcs plus vgoureules ne font pas toujours fur les premiers plans, mais fur ceux où il eft imp,.inble qu’il loin apporté aucun rellet ; ou bien qui fon : trop éloignés pour que cette lumière d ’ reflet f inflè parvenir affez à nos yeax , ^ les aiîe.tei- a-lez fortement pour y produire quelque itma i.n ; généralement les principaux groupe :, de iumietc Ibnt toujours foutenus par les o.nb.es pcrtrcî les plus vigoureufes. On pourra faire ce i>bil ;vations fur phifieurs figures group-es eni’er.ib.c, Foyei PI. XIX.

Enfin on achèvera fa figure en donrant aii.’c ombres toute la force que Ton verra dans la modèle , en obfervant de les adoucir du côté dci lumières par des demi- teintes, afin qu’elles ne tranchent pas. On fortifiera davantage les ombres dans les endroits qui ne reçt’iiveni poine de reflets ; il faut ménager les contours du côté de la lumière , & donner plus de fermeté à ceux qui en font privés ; il faut faire la comparaifon Je toutes les parties les ures aves les autres, afin de placer les lumières & les • touches les plus vigoureufes à propos, & de taire fsntir celles qui avancent oh qui fuient : par c8 moyen , on parviendra à donner à foa dsfiin toute l’harmonie & l’efFet de la nature. Il fatit s’appliquer particulièrement à fipirai’et ; foin la tête , les mains & les pies ; ces parties bien deflinées donnent beaucoup de grâce à une figure, & font juger ordinairem^ent de la capacité du deffinateur.

On doit prendre garde que ce que l’on faic de l’anatomie , n’entraîne à faire trop fenrir les muiiiies -, c’eft un défaut dans lequel tombent la plupart des jeunes gens, qui crgient par-là