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qu’ils soutiennent l’édifice du corps, comme la charpente soutient les édifices d’architecture. Voyez l’article OSTEOLOGIE.

CHASSIS (subst. masc.) On appelle chassis l’ouvrage de menuiserie sur lequel on étend la toile destinée à recevoir de la peinture. Il doit être ferme & solide ; tine traverse l’assujettit de haut en bas, & s’il est fort grand, une autre traverse le contient dans sa largeur : des pièces de bois nommées écharpes assurent les angles. On tend la toile, & on l’attache avec de petits clous nommés broquettes, en la faisant déborder sur l’épaisseur du chassis. On a inventé assez récemment des chassis qu’on appelle à clefs, parce qu’au moyen de clefs, on tend la toile plus fortement toutes les fois qu’elle se relâche : ces clefs le mettent dans tous les coins d’assemblage & aux bouts de chaque traverse.

Les peintres, les dessinateurs & sur-tout les graveurs sont usage d’une aune espèce de chassis. C’est un quarré composé de quatre tringles de bois assemblées dont l’espace intermédiaire est divisé de haut en bas, & d’un côté à l’autre, par des fils ou des soies qui forment des quarrés parfaits. On place derrière ce chassis le tableau ou le dessin que l’on veut copier ou réduire : & sur le papier ou la toile qui doit recevoir la copie, on trace le même nombre de carreaux plus grands, ou plus petits que ceux du chassis, ou égaux à ceux de ce chassis, suivant que l’on veut donner à la copie une proportion plus grande, ou plus petite que celle de l’original, ou que l’on veut conserver la même proportion.

Les graveurs ont encore un autre chassis, compose de même de quatre tringles de bois, & formant un quarré. On colle sur ce chassis du papier serpente huilé ou vernis, ou de la gaze d’Italie, de la même manière qu’on tend sur le chassis la toile qui doit être peinte. Ce chassis se place devant la fenêtre dans une position inclinée. Son effet est d’empêcher que la lumière tombant dans tout son éclat sur le cuivre ne le fasse briller comme une glace ; ce qui nonseulement nuiroit aux yeux de l’artiste, & y causeroit un éblouissement dangereux, mais l’empêcheroit même de voir & de juger ses travaux. Quand les graveurs travaillent le soir aux lumières, ils interposent un semblable chassis entre la lumière & leur cuivre.

CHEMISE (subst. fém.). Dans les grandes fontes, après le recuit dit moule de potée, on lui donne ce qu’on appelle une chemise avant de l’enterrer. Cette chemise est un enduit de plâtre dont on l’enveloppe.

CHEVALET. (subst. masc.) Instrument qui soutient le tableau d’un peintre pendant qu’il travaille. On ne peut dire qu’elle doit être sa grandeur, puisqu’elle doit être proportionnée à celle du tableau : trop petit, le chevalet ne seroit pas assez ferme ; trop grand, il causeroit un embarras inutile. Cependant cette grandeur n’est pas tellement subordonnée à celle du tableau, qu’on ne puisse peindre sur le même chevalet des tableaux de petite & de moyenne grandeur : ce n’est que pour de fort grands tableaux qu’il faut en changer : car pour de petits ouvrages, un trop petit chevalet qui paroîtroit leur être proportionné seroit en effet très-incommode. On n’auroit pas la sacilité, en travaillant, d’appuyer le pied dessus sans le faire reculer, & il vacilleroit par le mouvement de la brosse.

Le bois le plus propre à faire un chevalet, est le noyer. On peut néanmoins se servir de tout autre bois, pourvu que les deux momtans ne soient pas de sapin ni d’autre bois blanc, parce que la mollesse de ces bois ne permettroit pas d’y percer des trous assez nettement pour que les chevilles s’y tinssent bien droites & s’y plaçassent arec facilité.

Le chevalet est composé de deux tringles do bois assez fortes qui en font les montans, & qui sont assemblées par deux traverses, l’une en haut & l’autre en bas : les montans sont fort écartés par le bas, & très-rapprochés par le haut, en forte que toute la machine décrit un triangle fort allongé. Par derrière est une traverse plus longue que les tringles de devant ; elle se nomme queue : elle sert de trosième pied avec les deux autres traverses, pour soutenir la machine, & fait l’office de la traverse à-peu-près semblable qui est placée derrière les miroirs de toilette & qui les soutient. Les deux montans sont percés de trous à distances égales ; ces trous reçoivent des chevilles saillantes, sur lesquelles se pose une planchette qui sert de soutien au tableau. On donnera une description plus détaillée du chevalet à l’article Peinture.

Les sculpteurs ont aussi des chevalets, mais bien plus solides, sur lesquels ils posent leurs bas-reliefs.

Voici les bonnes proportions d’un chevalet. Supposez que les deux branches ou montans aient cinq pieds & demi de haut ; elles seront écartées par en bas de deux pieds dix pouces, & par le haut de onze pouces. Le dessous de la barre d’en-bas sera à dix pouces de terre : le doslier, à deux pieds deux pouces de terre, & aura seize pouces de hauteur : la queue, atchée à six pouces plus bas que le haut du chevalet, sera de la même longueur que les montans. La queue & les montans auront environ neuf lignes d’épaisseur, & deux pouces & demi de large.