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DICTIONNAIRE

DE LA

PRATIQUE DES BEAUX ARTS ([1]).


A

ABREUVER. (v. act.) C’est mettre sur une toile ou sur un panneau qu’on veut imprimer, une couche de colle, ou une première couche de couleur détrempée dans de l’eau mêlée de colle. La toile ou le panneau encore nud s’abreuve de cette premiére couche, s’en pénètre, s’en imprègne, la reçoit dans tous ses pores, & n’admettra plus rien intérieurement des autres couches dont elle : sera couverte.

AHOUAI. (subst. masc.) C’est un arbre laiteux qui croît dans l’île de Ceylan, & dont les feuilles ressemblent à celles du laurier-rose des Indes. Ses fleurs sons jaunes. Sa graine employée en stil de grain, est, dit M. Watin, de la plus grande beauté en peinture. Elle ne le céde point à l’orpin, se soutien ; beaucoup mieux, & n’en a pas les inconvéniens.

AIGUILLE. (subst. fém.) On trouve. quelquefois ce nom donné aux pointes des graveurs à l’eau-forte, parce qu’ils avoient autrefois coutume de les faire avec de grosses aiguilles. Ils préfèrent maintenant de les faire avec de vieux burins, & ils trouvent à cette présérence plusieurs avantages.

On donne aussi le nom d’aiguilles à plusieurs ustensiles des peintres en émail. Ils doivent en avoir au moins deux, l’une est pointue par un bout, en ru plate, faite en dard, & grosse par le milieu comme une moyenne plume à écrire ; l’autre bout est en forme de spatule, large de cinq à six lignes, sur l’épaisseur d’un quart de ligne.


L’autre aiguille doit être pointue par les deux bouts, dont t’un ressemble à celui d’une aigua à coudre, & l’autre est un peu applati vers la pointe. Le bout pointu sert à étendre les teintes sur l’ouvrage, l’autre à les prendre & à les porter à leur place, quand il en faut une certaine quantité.

Les mêmes peintres se servent aussi d’une aiguille de buis. C’est un petit morceau de buis bien sec, qui doit être très-pointu par un bout ; &, par l’autre, un peu mousse & arrondi. Le premier sert à nettoyer les parties de l’ouvrage qui peuvent se trouver boueuses & mal unies ; le second à effacer les défauts. (Ancienne Encyclopédie.)

AMAIGRIR, se dit en sculpture, ou plutôt dans l’art de modeler, du changement qu’éprouve un modele de plâtre ou d’argille dont, en se sèchant, les parties se resserrent, s’affaissent, diminuent de longueur ou de grosseur. On dit qu’elles s’amaigrissent.

AMASSETTE, (subst. fém.) Petite pièce de bois, de corne, d’ivoire, &c. dont les peintres le servent après avoir broyé leurs couleurs, pour les rassembler sur la pierre.

AMBOUTIR ou EMBOUTIR, (v. act.) C’est donner de la convexité à ne piéce de métal qui étoit plate. On amboutit les plaques de métal destinées à être peintes en émail.

AMOUR. On dit qu’un fond préparé pour la peinture à la détrempe, a de l’amour, quand il est propre à recevoir aisément la peinture, c’est-à-dire, quand il a été rendu égal, lisse & coulant.

ANATOMIE. (subst. fém.) Cette science

  1. (*) Pour éviter tout reproche de plagiat, le Rédacteur du Dictionnaire des Beaux Arts déclare qu'il a le plus souvent borné son travail, pour cette seconde partie, à choisir les articles, & quelquefois à les abreger, ou à y ajouter quelques détails & quelques éclaircissemens qui lui ont paru nécessaires.