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)e !ntfe quî adopte ce genre fa nomme topo’ graphe. Mais ces mots ne font point ulités dans la langue des artifles, & les ouvrages de ce gente fe nomment des vues. On les nomme aufli des perfpectives, quand ils repréfentent des intérieurs d’édifices ou des vues Fuyantes, telles que des allées d’arbres, desr gorges de montagnes , &c. Le mot topogravhie eft particulièrement conlacré à l’art de HrelTer des cartes topographiques. Elles font linfi nommées , parce qu’on ne fe contente pas d’y indiquer, comme dans les cartes géographiques, les rivières, les villes, les villages, es montagnes : mais qu’on y défigne avec "oin la fuuation des chemins, des buiffons , lies monticules , des ruiffeaux , &c. Ces cartes ont fort utiles aux militaires. (L.) I TORSE, (fubft. mafc.) C’eft le nom que ■es artiftes donnent à dej ftatues mutilées dont 1 ne refte que le tronc. Toutes les perfonnes ([ui font familières avec les arts , connoifTent e fameux torfe antique, que l’on regarde crame un précieux fragment de la figure l’un Hercule. » Le torfe du Belvédère eft f ; entièrement idéal, dit Jlengs , & l’on y ) trouve toutes les beautés des autres fiatues , • jointes à la plus parfaite variété Se à une . touche imperceptible. Les méplats n’y font |i fenfibles qu’en comparaifon des parties plus I rondes, & les formes rondes qu’en compa-

! railbn des méplats : les angles font plus petits 

que les méplats & que les parties ron- 1 des, & ne pourroient fe diftinguer fans les

petites faillies dont ils font compofés. ( L.) 

TOUR, (fubft. mafc.) Ce mot n’appartient is fpécialement à l’art. 11 s’y employé , jmme dans le ftvle familier , lorfqu’on dit : jette figure a un bon tour ; cette compofition

! un bon tour ; il faut tâcher de donner un 

eilleur tour à cette partie. Le tour de cette ’jure eft roide, n’eft pas naturel, Sic. (L.) ITOURMENTER. (v. aa. ) Tourmenter un iodèle, c’eft lui faire tenir une pofe à la-’lelle fe prêtent difficilement la ftrufture Se s refforts du corps humain , & qui , par jinféquent, le met a a. ^ène. Tourmenter une Jjure , c’eft lui donner une attitude, unmoutiment qui n’eft pas dans la nature, & qu’on ii pourtoit faire prendre à un modèle vivant. lourmencer la couleur, c’eft l’employer avec certitude, brouiller les teintes au lieu de ^ fondre, remettre les unes au deffus des ^tres des couleurs qui , par leur mélange, fe pifent mutuellement , les fatiguer par des uvemens de pinceau maladroitement répé-

enfin , c’eft tout ce qui eft contraire à la

inœuyre d’uji pinceau faci^e , adroit & af-T O U


furé. Une compofition tourmente’e , eft celle à laquelle on affede de donner beaucoup plus dg mouvement que le fujet n’en exige , & même qu’il n’en permet. Enfin , on tourmente les contours quand on leur fait décrire des lignes exagérées que la nature défavoue. (L). TOUT-ENSEMBLE, (fubft. compofé. ) Venfemble fe dit fur -tout d’un feul objet ; Venfemble d’une figure , cette figure n’eft pas enj’emble , ou eft bien enfemble ; cette tête eft d’un bel enfemble. Le tout-enfemble fe dit de . la compofition entière , quoique le mot enfemble foit auffi employé dans ce fens. Il faut facrifier les détails qui feroient capables de nuire au tout- enfemble. Des objets qui ont de la beauté , conliderésféparément, peuvent nuire au tout - enfemble. Il ne fuffit pas d’étudier chaque partie de fon fujet , il faut en embrafler le toui-enfemble. On peut être capable de bien traiter des parties ifolées, & ne l’être pas de concevoir un tout enfemble. Quelquefois de beaux effets, des eftets brillans j détruifent l’accord du tout-enfemble. Il en eft de même de la couleur ; les tons qu’elle produit : doivent être ménagés relativement au tout’ enfemble.

Quand on employé le mot enfemble pour indiquer le tout-enfemble , c’eft-à-dire la totalité de l’ouvrage , il faut fouvent en déterminer le fens pour qu’il fe rapporte évidemment & fans équivoque à cette topalité. On dit alors S ! enfemble du tableau , du fujet , de la compofition. (L. )

TOUCHE (fubft. fem.) TOUCHER.

( V. acl. ) On dit touche hardie., touche fine ^ fpirituelle .1 lourde., légè : e &c.^ On dit auffi toucher avecfentiment les chairs ^ avec vérité les étoffes , avec efprit le payfige-y avec fierté les animaiix & même la nature morte.

Ces deux manières de s’exprimer ont des fignifications affez différentes que je vais effayer d’expcfer.

La touche eft une manière de défigner dans les arts d.i deffin & : de la peinture certains accidens, certaines circonftances de l’apparence vifible des corps ; accidens & circonftances occafionnés par leur nature , par leurs pofitions ou par leurs mouvemens.

Lorfque le delfinateur place la touche, lorfqu’il ? L prononce , qu’il l’appuyé., c’eft parce qu’alors il eft frappé plus particulièrement, plus eîipreirément de l’effet que produifent quelques uns des accidens ou des circonftances dont j’ai parlé.

Dans l’imitation que l’artifte fait d’une figure humaine, fi la touche qu’il employé eft déterminée par les feules courbures du contour