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T O I

l’aifance du trait , de la touche , du pinceau. (L.)

TOILE, (fubft. fém. ) On n’a pas de preuve que ies artiftes de l’antiquité aient peint fur toile avant le règne de Néron. Depuis la renaiflance des arts , on a longtemps peint fur le bois , ou le cuivre. La toile enfin a été plus généralement adoptée. Certains peintres ont préféré les coiles fines ; d’autres des toiles fort groffières ou des coutils. Le choix, à cet égard, doit être fubordonné au goût de l’artî !j|p & à fa manière d’opérer. ( L, )

TON, (fubft. mafc. ) Ce mot, applicable dans la langue françoife à une infinité d’idées liiétaphyfiques, lorfqu’on veut en exprimer la nature ou le degré, a, dans I’art , un fens général Ik un fens fpécial.

Nous avons dit que i’ufage du mot to« étoit fort étendu : en effet , on dit , le ton de la bonne compagnie , le ton du fryle , le ton àzns la manière de s’exprimer, 8c fur-tout le tan dans la musique ; art où ce mot paroît être propre : il ne femble applicable à toute autre idée que dans le fens figuré.

C’efl : ainfi que , dans I’art , on dit généralement parlant : Cette ejlampe ejl d’un beau TON, d’un TON vigoureux , fuave, chaud , argentin, fourd, lourd, &c. Ce tableau ejl dun ton ferme, clair, brun, rouge , gris, &c. &c. On dit : Il faut hauffer le ton de cet ouvrage , pour exprimer la néceflité d’en rendre les couleurs plus vives , & encore mieux , celle d’en rendre les maffes plus décidées , & les objets plus faillans.

Mais, comme nous l’avons dit dans l’article Teinte , l’emploi fpécial du mot ton, efl d’exprimer les degrés de clair ou de brun. Couleur du même ton , dit un petit vocabulaire à la fuite du poëme de Dufrefnoy, c’ejîà-di-e , couleur qui n’ejl ni plus claire ni plus hrune.

Dans les teintes d’un objet, il doit donc y en avoir qui foient de difFérens tons, pour ^es difFérens degrés de clair ou de brun. Les tons- d’un ouvrage tiennent à l’art du clair-obfcur : airfi ils doivent être étudiés dans la gravure , dans les delTins & dans tous les genres de peinture, avec la même exaflitude : ce n’eft que par la connoiffance des TONS , l’arr de les manager, de les appliquer avec précifion , que l’on peut mettre chaque partie d’un ouvrage à fa vraie place , donner du corps aux objets , & faire avancer ou fuir ceux qui doivent paroître près ou loin de la vue. "Voyez le mot Teinte. ( Article de M, Ro Bi N.)

TON

ToM. Ce mst vient du verbe grec «ifWçj je tends. Le ton e&. la tenfion, l’intenfité ou d’une couleur, ou d’un efïét de clair-obfcur. Il paroît , par un paffage de Pline , que les Grecs entendoient ordinairement par le mot Tocor , ton dans la peinture , ce que nous ap pelions la couleur propre de l’objet. Il dit que le ton eft autre choie que l’éclat , & qu’il fe trouve entre la partie frappée de la plus vive lumière & l’ombre. L. 35 , c, 5. Il feroit plus précis de dire, entre la pl«S vive ! lum.ière & la demi-teinte.

Le mot ton, relativement au olair-obfcur, exprime l’intenfité de l’effet dans la nature ou dans un ouvrage de l’art : relativement au, coloris , il exprime l’intenfité d’une couleur, j ou celle de toutes les couleurs en général’ qui font employées dans un ouvrage. Ainfl , quand on dit d’une eflampe, ou d’un deffini dans lequel on n’a fait ufage que du noir &i du blanc , que le ton en efl foible ou vigoureux , on entend que ce mélange du noir & du blanc y eft porté à un fort ou foibk : degré d’intenlité. Comme une couleur , ou linj mélange de plufieurs couleurs, & ce qu’on appelle une teinte , peut avoir plus ou moins d’iii-, tenfité ; cette couleur , ou ce mélange prendl le nom de ton quand on le confidère relativement à cette intenfité, Ainfi les couleurs mélangées , lorfqu’on les confidère relativement à leur mélange , prennent le nom de teintes confidérées relativement à leur intenfité, elles prennent celui de ton.

On ne doit donc pas être étonné que I’ufage ait permis de dire affez indifféremment teinte , ou ton. Un tableau eft d’une teintt gr fe , parce que le mélange des couleurs dont il efl : compofé forme une teinte générale grife : il eft d’un ton gris, parce que l’intenfité de l’effet général n’y eft pas porté au deffus du gris. On voit , par cet exemple , que la teinte générale d’un ouvrage forme fon ton général , & que fi cette teinte eft jaunâtre , l’intenfité de l’effet dans le tout-enfemble , ou ce qu’on appelle le ton, fera jaunâtre. Un ouvrage eft d’un ton vigoureux, parce qu’il eflt rendu à une grande vigueur d’effet ; & il eftj en même temps d’une teinte vigoureufe, pareej que cette vigueur d’effet eft produite par le| mélange des couleurs dont le peintre a faîtj ufage. L’artifte a compofé -fur fa palette, ouj au bout de fon pinceau, des teintes vigoureufes,i d’oii il a dû réfulter que fon tableau s’efl monté à un ton vigoureux. (L.)

TOPOGRAPHIE (fubft. fem.) Ce mot emprunté du grec , fignifie peinture d’un lieu : G’eft la repréfentation fidèle, on pourroit dire le portrait , d’un temple , d’^un édifice ^ d’un port , d’une partie de la campagne. Le