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TABLEAU. (Tubft. mafc.) On donne ce nom à tout ouvrage de peinture qui peut fe {déplacer, à la différence des ouvrages peinrs

fur les voûtes S
fur les murs. Il y a des tableaux

peints fur bois, fur toile, fur cuivre , fur étaim , & :c .,

TACHC. (Tubft. f-’m.) De= : parties de couleur cjui ne font pai r ;’.ccord a.-ec celles qui les avoifinenr , font tache au (ableaii. Rubens qui fondoit peu Tes couleiiis , qui fe con-enioit Ibuvent de les mettre les une ; à cô’é des autres , a quel<]ue(o s, dans Tes carnations, des par ies qui font tache quand on les regarde de trop près

Il arrive que d=s taches que l’on voit fur ■le ; murs reptéfenLen : , lur-tout auxyeux des artift’i., des têtes, des eT<prei]1ons fingaiièrei , des’figi-.res & : m me des grourpe^. Ces acci- _dens pe.ivent fourrir dea idées à des hommes cavablei d’en tirer par ie. Mais il femble trop foi. vent q,ie le ? pein res aient pris piur mo dèles de leur compoutlon les t.iches de quelque muraille ; on n’y voifcpas plus de médita’ ion fir ce que le fuje : aroic dû leur infpirer. (L)

TALENT (fubft. mafc.) On n’acquiert du talen’ que ’par le travail -, ma<s il faut , pour rendre ce travail fructueux, être fécondé par des difpolitions naturelles. Cependant l’art de la peinture a tant de parties différentes dont C.bacune. devroit fuffire à la gloire d’un artifte , que peu d’hommes peiit-être fe trou-Veroîent fans talent^ fi chacun fe livroit à la partie à laquelle il el appelle par la nature, &,fl le public éroir juftî,

’. Cette obfervation n’avoit pas échappé à M. Coch n. » Il doit vous être venu à Rome , » dit- il dans une de fes lettres à un jeune Sar art.fte, une penfce dont j’ai fonventété occupè pendant le fejour que j’y si fait : c’cfl : ».’que la peinture dont on nous fait à Paris » un phanrôme effrayant, vu toutes les qua-’lités qu’on exige dans le peintre, paroît » confldérablement moins difficile en Italie, »’ lorfqu’on obfei ve toutes les différentes ma-V nières des grand" maîtres, & même les » défauts ou l’abfence de beauté qu’on leur ’»■ pardonnoit -, il iemble qu’on auroit pu être S) quelqu’uri de ces maîtres , chacun fuivant a fon inclination. Si je ne puis être un Guide, Beaux- Ans. Jome II,

» diroit-on , je pourrois du moins être ua » Caravage , ou enfin un Valentin. Si l’om » n’exig-eoit pas un coloris plus précieux qup » fouvent on en voit dans les maîtres les plujB )’ t’ft mes , je pourrois me livrer tout entier à » l’etjde du deffin. Mais fi je fuis un Daniel » de Vol’erre, on dira que j’ignore ce que » c’eft que de peindre ; un Pietro da Cortona , » on me querellera fur mes licences ; un j-aul, » Veronèfe , on s’écriera que je ne fais pas » delfiner. Apprenons donc tout, fatif à ne j) favoir de tout qu’un peu. Je le répète ; ÎI )) ne fort de rien de crier contre fon fiècle ; » il faut fe foumettre , & faire le moins mai » qu’on pourra, n ,^

Mais il faut dire auffi qu’en fe foumettant au goût d’un fiècle blaze, on réunit toutes les parties à un degré médiocre ; que de toutes ces parties médiocres réfultent de médiocres o.ivrages , & pour l’artifte , un honneur médiocre qui ne lui furvivra pas. Les hommes i.iimortels font ceux qui ont excellé dans une partie. (L.)

Talent. Peintre à talent. C’eft ainfi qu’on appeUe un peintre qui réuffit dansplufieurs genres, fans avoir dans aucuns des fuc.cès émiaêns.

TAPACE^(fubft. marc.) Ce mot fignifie proprement un grand bruit, tel que le font dei enfans dans leurs jeux déford ;)nnés. Il eft fingulier que ce mot ait pafle dans la lanr g je des arts, Se qu’il y foit pris en bonne part. Je ne crois pa< ; que les Grec, a ent -jamais eu de mots, dans leur langue. fi riche, pour exprimer qu’il y a^oit du tapage dans les tablr-aut de Zeuxis, d’Apelle oa de Protogène. Raphaël auroit entendu dire avec pJaifir .qu’il y a/oit delà lageffe, du raifonnement , du génie dans fes tableaux ; mais je doute qu’il eût ete fl^’té d’entendre d’re qu’il y avoir du tnpage dans fon tableau d’Héliodore. Ce mot s’eli : introdiiit dans l’idiome artifle

quand les peintres^ou lieu de raifonner leurs conceptions , de ne rien admettre dans leurs ordonnances qui ne pût être adopté par la fagelTe, ont mis leur gloire principale à remplir leurs tableaux de .figures auxquelles ils affeâent de donner un mouvement défordonné èc qui feroient un grand tapage fi elles pour voient être animées. On dif auffi , en parlant Ê e e