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par les acc’idens-, & qu’enfin, lors qu’il s’agît des plus grandes perfeûions, telles que le fiihlime, il faut que les ouvrages où fe trouvent ces peTfeftions S’oient jugés par des hommes capables de les fentir.

Le fiàlime-, de quelque genre qu’il foit, riihllme de vertu , d’aâion , d’cxprelTion , de difcours,-de filence même, n’elt pas à la portée de toutes les âmes & de tous les yeux : la fimplicité & l’unité paroiffent Ibuvent avoir bien moins de mérite que la complication. I Plus les idées même fe multiplient par le ■ progrès des lumières, plus on s’apperçoit que Us iAéssfublimes àonî]s viens de parler de- ■ viennent rares.

  • Elles ne font ni de tous les hommes ni de

tous les fiècles ; mais, dans les arts d’imitation dont les ouvrages tombent & reftent fous le fens de la viie, on defire aumoins e fublime lors qu’il n’-exifte pas ; car le fens de la viie lui même, délicat, & tendant toujours pour fon repos, à un feul point, à un feul efîer, ramène ■ phyriqiiement , autant qu’il le peut, à l’unité & à la fimplicité. Dans les temps où la pein-

! tu re s’égare, on conçoit donc encore le meilileur, 

même en fuivant le pire , & cette confcience de la perfeftion lui conferve fes droits & l’hommage qui lui eft dû. {Article de M-Watzlet).

Voye^ à l’article Styie, ce qui a été dit du fiyle fublime,

SVELTE. (adj.) Ce mot eft emprunté de

’l'Italien fvelto, qui fignifie délié. Une taille f.eîieePc, dans la langue des artiftes, cequ’eft, ■dans la langue ordinaire, une taWle déliée. Le fens du mot /"> elie, dans toute l’étendue que lui donnent les artiftes, ne peut être employé que par la réunion de plufieurs idées que donnent ceux-ci : élégant, délicat, léger. Le fvehe tient de près à l’élégance , avec cette difFcrence que le fvelte s’applique plus ordinairement, dans la langue générale , à la taille, à l’enfemble , qu’à de moindres parties. On ne dit pas, d(s bras, des jambes Jveltes ; mais on dit, une taille fvelte en pariant de celle d’une nymphe, ou du corps d’un jeune homme ; & l’on entend , en parlant ainfi de l’une & de l’autre , une proportion dans toutes les parties de l’enfemble qui dénote qu’il eft léger, difpos, en même tems qu’agréable. Cette dénomination emporte même quelque chofe d’un peu élancé qui appartient au développement de la jeuneffe.

L’enfance n’eft pas fvklte & ne doit pas l’être : c’eft un état encore trop imparfait. La rondeur, la molleffe des parties, la fraîcheur, la naïveté, la grâce qui vient de l’accofd des iinpreflions & des mouvemens font des compenfations qui lui fufEfent. Les fentiiuens que S V E iP5^

l’enfance înfpire reffemblent au plaifir que donne l’efpérance.

La jeuneffe, dans fon épanouïffement, c*efl :a-dire, aux approches de i’adolefcence , devient fvelte : elle l’etl encore, ou du moins elle a. encore de l’élcgance dans l’âge qui fuit ; mais la virilité confirmée commence à changer de caraclère ; car la nature , qui , dans ks âges précédens , avoir l’air de s’é'ancer poiir atteindre le terme de fa parfaite croiffancé, s’appuie ik fe repofe, pour ainfi dire, fur elle-même, îorfqu’elle y eft parvenue. Elle fe pâte alors d’une forte de conllltance : le corps devient mu/clé. Il paroît s’enorgueillir d’une vigueur qui fait difparoître le fvelte Se rallentit l’agilité. Enfin ce corps s’appefantit : il grofiit ou s’ammaigrit par parties , ians garder de proportions , foit parce que les fucs nouricieis qui furabondent , n’ayant plus de développement à opérer, ie placent où ils peuvent ; foit que quelques caufes de déperifTement détériorent certaines parties, en gênant les fecrétions, ou en altérant la nourriture qui leur eft néceffaire.

Voilà ce qui donne aux corps les caraflères de l’âge qui approche de la vieillefle. Dans celui-ci, ce qu’on veut bien quelnucfois appeller beauté, tient à des idées accef-Ibires purement morales. On croit appercevoir dans ce qu’on nomme un ’oeau vieillard, des apparenee^ qui annoncent l’équilibre des pa !^ fions, & par conféquent la fageffe, la t»nté qui doit en ê :re la fuite , & l’expérience utile aux autres pour les confeiis. ’ires rides, effecs du tems , les cheveux blanchis, la courbure même des membres qui iuppofe des fatigues éprouvées , des travaux remplis , font naître des idées de refpeS & d’intérêt. On penfe que l’on eft deftiné à parvenir à cet état. Ce= idées réunies embelliffent en quelque forte, ou voilent du moins, les imperfections. Quant à la caducité, aucune illufion ne peut fe mêler aux idées qu’elle infpire : celle de la deftruftion prochaine en laifle appercevoir & en augmente même, a’ix regards, les difformités. Artiftes , ne repréfentez pas , fi vous n’y êtes forcés, les deux extrémités de la vie. Elles ne comportent aucune beauté. L’enfant à l’inftant qu’il vient de naître, le centenaire prêt à s’éteindre, n’offrent que des imperfeélions que rien ne ra ;hee : l’âge où l’homme eftyve/r< doit vous plaire plus que tout autre ; mais longez qu’une figure maigre, ou dont, la taille n’a fouvent de légèreté & de prétention à l’élégance qu’aux dépens de la proportion des cuiflés & des jambes, n’sft pas /if/r^, mais incorreéle. Donner une tête de plus à la d’menfion totale d’une figure , eft un moyen plus toléré qu’au orifé par l’art. Car il eft plus fin dans fes moyeus avoués, & la nature n’en employé p ?s