Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/393

Cette page n’a pas encore été corrigée

s G

^l’eihUs à tous les ftyles ; & la nature , quî ne perd jamais fes droits , offrira toujours des variétés & des leçons avantageufes au feulpteur qui aura pris dans l’antique un prëfervatif contré l’abus des différentes manières. J’ai ditauffi, que les mœurs, le climat, les Vêtemens des Grecs, étoient la cdufe de leur goât de draperies ferrées. Il ne faut donc pas s’étonner fi les draperies larges n’auroient pas toujours réulfi à leurs yeux. C’efl par la même raifon qu’on en Voit peu dans leur peinture. La noce Aldobi-andine, peinture ancienne, efl coinpofée & drapée précifément comme les flatues & les bas-reliefs du même teras.

Nous avons un fujet de Coriolan , gravé d’après une peinture antique trouvée dans les thermes de Titus, dont les figures font très-fymmétriquement arrangées ; l’ordre & le goût des plis y font traités comme dans les ftao^es , antiques. " ^ ^

Les peintures & les fcuîptures trouvées a Her- 

■ culanum, font d’un même flyle.

Si l’on avoit encore des doutes fur la réufifite des draperies larges , on pourroit voir, pour fe raffurer, les figures de Le Gros, de Rufconi, d’Angelo-Roffi , qui font à Rome dans

Sâln
-JeandeLatran-, le Saint- André de François
Flamand , dans Saint-Pierre, la Sainte-Théi

refe du Bernin , dont l’habillement de carme- . lire paroîtroit fe refufer à l’effet & au jeu d’une draperie qui annonce les mouvemens divers du I corps humain : en un mot, tant d’autres figures,

dont les draperies larges font unanimement admirées.

Si ces fculpteurs avoient fervilement

imité les anciens , Se qu’ils n’euffent ofé eflayer
quelque chofe d’eux-mêmes, de combien de

. beautés ne ferions-nous pas privés ? » Ce qui i » efl aujourd’hui fort ancien , fut autrefois » nouveau , pouvoient-ils dire avec Tacite , & » ce que nous faifons fans exemple , fervira i I» d’exemple ». Annal 1. i i. c. 2.4. 1-’ {Article de M. Falconet y Recleur de V Acadèmie Royale de peintu- e & fcu-pmre de Paris,

honoraire de l’Académie îmiériale des beauxl 

arts de Saint-Fétersboûrg. )

ScviPTURE. Le plus grand nombre des . principes établis dans l’article précédent efl : inconteflable & confacré ; mais on y trouve auffi quelques opinions qui partagent les artifles & les juges de l’art , & nous croyons ne pouvoir refufer, dans ce didionnaire, une place à ceux qui foutier.nent des opinions contraires. Nous fommes même obligés à cette impartialité, parce qu’un dictionnaire de l’art, doit offrir des aii-Kiens & des principes divers à ceux de^ jeunes artifles que leur goût & leurs difpofitions naturelles entraînent à des manières différentes i’envilager cet art & de l’exercer C’eft une •arrière où plufieurs fentiers , afi’eétant une di-S G ¥

î8î

feftîon différente, aboutiffent à la gloire. Après avoir entendu, fur z Jculfture , «un fculpteu^ célèbre qui veut faire partager à fon art quelques uns des avantages qui ièmbleirt réfervés à la peinture, écoutons, fur le même art, un célèbre peintre qui veut que la fculpture i’s renferme dans les qualités qu’il croit lui être feules accordées. Ainfi les jeunes fculpteurs que la nature appelle à fuivre principalement le goût aufîère des anciens , & ceux qu’elle de( ?i tine à fé livrer principalement au goût pittorefque des modernes , fuivront avec d’autant plus d’ardeur & de.fécurité leur penchant, qu’ils reconnaî ;ront que de refpeâables autorités leur font favorables, & l’art ne perdra pas des fujets dont un goût exclufif tendroit aies priver. S’il falloir cependant afligner un rang à ces deux ftyles, ians doute le ftyle auflère, donc les Grecs nous ont tranfm’is de lî beaux exemples, devroit obtenir la première place : mais il ne faut pas oublier que ce ffyie devient froid , s’il n’elf pas accompagné de la haute beauté, de la grande perfeclion.

Mon delTein.dit M. Reynolds dans fon dixième dilcours , dont nous allons tranfcrire la plus grande partie ; mon defl’ein efl : de faire aujourd’hui quelques reflexions i’arlzjlulpture, & de confldérer en quel & comment les principes de cet art le rapprochent ou différent de ceux de la peinture ; ce qu’il efl en fon pouvoir d’exécuter , & ce qu’il tâcheroit en vain d’entreprendre, afin que l’on fâche d’une manière claire & diftinfte quel doit ,être le grand bac des travaux du fculpteur.

Lzfculpcicre eft un art beaucoup plus uirtforme que la peinture ; il y a même une infinité d’objets pour’lefquels il ne peut-être employé d’une manière convenable & capable de produire de bons effets.

L’objet de la fculpture peut-être exprimé en deux mots ; la torine & le cafaélère , & ces qualités ne peuvent être rendues que dans un feiil ftyle. Ci) tand.s que les reffources de la peinture, plus variées & plus étendue,^, permettront par conféquent d’employer une plus grande diverfité de manières. Les écoles Romaine, Lombarde, Florentine, Vénitienne, Francoïfe, & Flamande , tendent toutes au miême but par des moyens différens.

(1). Ge n’eft pas qu’en effet, chaque fculpteur. n’ait fo’n ftyle particulier ; mais qui doit rentrer dans le genre qu’on 1 nerngie grand , févere , noble , pur. Des ouvrages de I fcul^ure , traités dans le ftyle de Michel-Ange de Cz- ] ravage , de Jordaens , de Rembrandt &c même de Luca ■ Gioidano , ne feroiciit aucun plaiûr , paice que la fculp-I ture ne reprefcarant que les formes , Se ne les relevant pas du charme de la couleur , perd tout fon mérite , i quaud elle offre des formçs qui n’ont point d ? beansé>

(Nati du Réduéîenr. )