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litodèle ; maïs Eupompe îuî njonirantutie muîtitadeTafTemblée : «Voiiàce que vous devez » étudier, lui dic-y-, la nature, & non des » artifles n. C’efl apparemment ce qui avoit fait croire à Duris que Lyfippe n’avoit pas eu Se maître ; mais il ponvoic avoir eu des maî- ~ très, & être déjà même un élève avancé, quand il confulca Euoompefur le modèle qu’il dévoie (uivre. La marche ordinaire des artiftes cil de fuivre d’abord (eri’ilemenî les leçons d’un maître, de s’élever enlLite au-deffus de fon autorité , & de chercher de nouveaux maîtres dans les ouvrages des artiftes célèbres ou dans ceuî : de la nature.

Nous allons rapporter ici ce que Pline a dit de Lyûppe , & nous ne ferons que tranlcrire la traduâion littérale de M. Falconer. ■. » Lyfippe était très fécond , & c’eft celui de ) tous les ftatuaires qui a fait le plus d’oujj vrages. De ce nombre étoic un homme au » bain qui le frotre, & que M. Agrippa avoit » conl’acré devant fes bains ; cette ftatue fut fi

agréable à l’Empereur Tibère, que co prince, 
qiii fut fe commander à lui-même dans les 

» commenc : mens de (on règne , ne put réfifter » à la tentation de l’enlever, & de, la faire » mettre dans fa chambre à coucher, après y » avoir fubflitué une autre figure : mais l’oba ftination du peuple éroit fi forte, qu’il demanda à grands cris dans l’amphithéâtre » que ce ba-gneur fût replacé j l’Empereur, » quelqu’attaché qu’il y fût, le fit remettre n a fa place. Lyfippe eft encore célèbre par la » flatue d’une joueufe de flûte dans l’ivreffe, » par des chiens & ure chaffe , & fur-tout par i> un quadrige fur lequel efl : Je foleil tel que l> les Rhodiens le repréfentent. 11 fit auili » beaucoup de ftatues d’Alexandre le Grand,

  • a commencer dès l’enfance de ce prince.

» Néron, charmé de la beauté d’une de ces » flatues , la fit dorer : mais le prix que la » dorure y avoit ajouté ayant fait perdra les » fineffes de l’art, on enleva l’or ; Se dans cet » état, on la trouve plus préciet’fe, qaoique » l’on voie encore les hachures & les cicatrices » qu’on avoit faites pour fixer l’or fur le » bronze. Il a fait auili un Epheftion , l’ami » d’Alexandre, que quelques-uns attribuent à » Polyclète , quoi qu’il ait vécu près de eent » ans aupara"ant ; une chaffe d’Alexandre qui » eft conCacrce à Delphes ; à Athènes, unfa-I ) tyre II a repréfenté auflî le cortège d’Alexandre , & il a rendu avec la plus grande » précifion la reffembiance des amis de ce » prince, Métellus, après la conquête de la » Macédoine , fit trani’porter ces ouvrages à » Rorae. Il a fait aufE des qjadriges de plufleurs efpèces. On dit qu’il a beaucoup enrichi la ftatuaire , en donnant de la légéj » reté aux cheveux , en faifent les têtes glus S eu

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» petites que les anciens , & les corps plus » fveltes & moins charnus ; ce qui fait paroître fes figures plus longues. Le latin n’a » pas de mot rojr exprimer ce que les Grecs » nomment fymmecria , qu’il obîérva très-jj exailement , en changeant, par un art houveau 6c inconnu, le^ tailles quarrées des » anciens. Il difoit ordinairement que fes prédécerteurs avoient fait les hommes tels qu’ils » étoient ; & lui , tels qu’ils paroilToiefit être. » Audi voii-on dans fes ouvrages une élégance , une fineffe qui lui étoient propres , » & qu’il a obfervées jufques dans les moindres parties ».

On peut conclure de ce paflage , que le* prédéceffeurs de Lyfippe , dont il faut peut-être excepter Praxitèle, avoient de la grandeur, de la fierté, du caraélère , mais qu’il» man ;fuoient encore d’élégance & ds IVehefle. Phidias était impofant, terrible ; Praxitèle la premier fut gracieux ; Lyfippe, par une evécurion plus facile , traita mieux que tous fes prédéceileurs les parties qui exigent de la lé^ gcretj , telles que les cheveux. Pour faire parcître les figures plus grandes, il tint les têtes plus petites ; pour leur donner plus d’élégance, il les rendit moins charnues. II fut que l’art ne rend pas la nature elle-même , mais l’apparence de la nature ; cette apparence peut être laifie de bien des manières diiFérenres ; il la fa’fit dans le gracieux : c’eft du moins ce qu’on peut entendre , lorfque Pline dit que ce ftatualru fit les honimes tels qu’ils paroiffbient être. Quinrilien lui acco ;-de d’à-’ vo :r , ainfi que Praxitèle , plus approché qu» les autres de la vérité : ce qui vient de l’art de bien faifir les apparences de la nature , an lieu de fe fatiguer à la copier fervilement. Les anciens avoient donné à leurs figures une force im ofante ; Lyfippe leur donna une aimable légeveté. Il y avoir long-temps qu’o.i avoit étudié les proportions ; c’eft à-dire, l’accord de» différentes parties entr’elies : c’eir ce que les Grecs nommoient fymmétrie. On peut croire que Lyfippe étudia ces propcrtioriî par rapport à ’a grâce ; il refpefta celles que le^ anciens avoient établies pour la longueur des panies ; mais il en dininua la largeur, & fut plus fvehe que les anciens. On pourroit aulTi appliquer la fymmétne au balancement réciproque, des parties, & alors elle tiendroit à la compofîtion des figures. Nous venons de chercher à interpréter , à commenter les paroles de Pline 9 m-i’s nous ne Tommes pas aflmés d’en avoir bien faifi le fens. Il a parlé de l’art avec obfcurité, parce qu’il n’en avoit pas des eonnoiffances affez nettes, afîoz étendues, & l’on ne peut pas être toujours ^ffuré qu’il fe foit bien entendu lui-même.

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