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kae note , a relevé la contradidiùn de Plias qui, après avoir dit que la Vénus de Praxitèle étoit la plus belle qui fût au monde , in toco orbe terraium, affirme ici que celle de Scopas lui étoit lupérieure en beauté, Praxite- ’ llam illam antecedens. M. Brotier , dans ion édition de Pline, a voulu fauvér cette contradiûion. il a cru que le mot anteeedens marquoic ici une priorité de temps , & non une lupériorité de beauté ; que Pline avoir voulu dire feulement que la Vénus de Scopas, artiftc qui vivoit dans la Sy^ olympiade, étoit plus ancienne que celle de Praxitèle qui floriffoif dans la 104^. Mais puifqu’il efl : prouvé que Scopas a travaillé avec Praxitèle au maulblée , on ne peut lui fauvîr une contradiftion qu’en lui attribuant une faute de chronologie , taute qui lui eft épargnée par l’heureufe coniefture de M.- Heyne. Voyez les cEuvres dlveifes concernant les arts , par M- Fa l co n et , .édition de 1787, tom. z , p. jo. Puifqu’il ait certain que Scopas étoit contemporain de Praxitèle , une conjefture de Winckelmann tombe d’elle-même. 11 prélume que fi la Niobé qui exifte encore , eft celle dont Pline lait mention , elle eft l’ouvrage de Scopas Se non de Praxitèle ; il croit que la fimDlicité de la draperie des filles de cette malheareufemèrefavorile cetre opinion , parce ■qu’elle indique un genre de travail plus ancien. Mais le travail de Scopas , contemporain de Praxitèle , ne dévoie pas tenir à un ftyle plus ancien que celui de ce ftatuaire. Il fait fur la Niobé d’autres obfervations que nous nous permettrons de placer isi , quoiqu’elles foient étrangères à Scopas. Il regarde les figures qui font aujourd’hui dans le jardin de Medicis, comme de ; copies antiques de ftatues faiie ; dans un temps antérieur à Praxitèle , & dans kfquelles le copifte s’eft impofé de fuivro le ftyle des originaux. On a vu à Rome, ajoute-t-il , une autre Niobé de ’ la même grandeur & dans la même attitude , & l’on en confcrve encore une tête en plâtre. Elle porte le caraftère d’un ftyle poftérieur & qu’on pourroit raprorrer au temps de Praxitèle. Les os de l’csil & les fourcils , rendus dans la Niobé de Medicis par une faillie tranchante , font fenfiblement arrondis dans la tSte en plâtre ; ce caraclère a plus de giace, & "la grâce parbît avoir été trouvée par Praxitèle. 11 manque au grouppe phifieurs figures ; & ce n’eft pas fans vraifemblance que les lutteurs, quand ils furent trouvés, furent regardes comme faifant partie de ce grouppe. Ils fe trouvent indiqués fous le nom à^Enfuns de Niobé, dans une eftampe de 1557. Flaminius Vacca ai’ elle qu’ils ont été déterrés dans le voiliiiage des autres figures du grouppe. La l^ffemblance du ûyle , l’économe du tcayail tiimis-Arff., Jerneli.

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peuvent faire préfumer qu’ils lui appartîenne-nt, & la Fable nous apprend que les plus jeunes fils de Niobé furent tués lorfqu’ils s’exerçoieac à la lutte.

Il ne faut pas confondre avec la Niobé que nous connoiffons celle dont parle Paufanias , & dont le travail devoir être bien plus brut. De près , on n’y voyoit aucune expreffion , elle ne refiembloi : même pas à uns figure de femme : mais en montant fur le mont Sipyle pour la confidérer de fon vrai point de vue , on croyoit la voir accablée de douleur & verfant des larmes.

Revenons aux ouvrages de Scopas. On vcyoît de lui à Gnide une Minerve & unBacchusj mais effacés par la beauté do la faraeufe Vénus, ces morceaux n’excitoient pas l’anention qu’ils méritoient. Dans le temple de Vénus , à Mégare , on le voyoit en ;oie en concurrence avec Praxitèle : celui-ci avoir fait les ftatues rie la Perluafion & de la Confolation ; celui-li celles de l’Amour , de IWppétit &. duDcfir. A Corinthe , il avoir fait pour le gymnafe un Hercule de marbre ; &à Aigos , pour le temple d’Hécate , la ftatue de la Déeffe. A Elis, f» Venus Pandémos ou populaire étoit en bronze ; il l’avoir repréfentée alTife fur un bélier, animal lafcif. Il avoir décors le temple d’Efculape , àCortys en Arcadie , de la ftatue duDiea & de celle d’Hygié , fa fille ; à Chryfa, ville de la Troade , il avoir repréfenté Apollon Sminthien ayant un rat fous le pied. Il feroit diincile aux sntiquaires de deviner le fens -de ce fymbole , fi Strabon ne nous l’avoit pas confervé d’après Cailinus , poète élégiaque. Les Teucriens , fortis en grand nombre ds Crète , furent avertis par un oracle de ne s’arrêter que dans l’endroit où. ils feraient attaqués par les enfans de la terre. Parvenus au lieu où ils élevèrent la ville de Chryfa , ils furent attaqués pendant la nuit par une multitude de rats qui rongèrent les courroies de leurs armes Sa tous leurs uftenfiîes , & ils crurent que c’étoit là qu’il leur étoit prel’crit de s’arrêter.

La Bacchante furieufe de Scopas, ei ; marbre de Paros, eft célébrée dans l’Anthologie, ainli q’.o fon ivlercurc. Clément d’Alexandrie nous apprend qu’il aroit fait à Athènes deux Euménidcs ; la troifième étoit l’ouvrage de Calos. Ce ftatuaire fi fécond , qui avoit enrichi de fes ouvrages la plupart des villes de l’ancienne Grèce , de l’Ionie , de la Carie, étoit : en même temps architeéte. Ce fut lui qui bâtit & qui décora de fculptures à Tégée dans l’Arcadie , le temple de xVIincrve Aléa, l’un des plus vaftes & des plus ornés de tout le Péloponefe. Un ordre dorique y étoit furmonté d’un ordre Corinthien , & en dehors, regapit une galerie d’ordre ionique. Sur Iç Z z