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la figure d’un jeune homme nommé Pantarr 

ces , qu’il avok reprélenté en bas-relief Iiu" !a I ijafe du Jupiter olympien. Il fit auffi l’on propre portrait fur le bouclier de Palla ?. ■ Phidias, malgré l’autorité que devoit lui f donner fa grande réputation , fut obligé de i foumettre Ion goût à celui des Athéniens. On ne doit pas lui reprocher , par exemple, d’avoir fuivi fon propre goAt quand il fit des fl :atues en or & en ivoire. Nous voyons par un ’ partage de Valère-Maxime , qu’il voulut obte-’ Bir des Athéniens la permiffion de préférer !e marbre pour la ftame de Pallas. Ils i’ecouterent i tranquîL’ement , tant qu’il ne leur parla que de

! la folidité du marbre & de l’avantage qu’il 

( avoit de confef’.'er plus long-temps fon éclat : mais quand il eut i’imprudence d’ajouter qu’il çjûtoit moins cher , il refastrent de l’tntendie, &crarent qu’il étoit de leur honneur de préférer la matière qui coûtoit davantage. Peutêtre ne fit-il de même qu’obéir, qucnd il chargea d’un trop grand nombre d’orncnien :quelques-uns de fes chefs-d’œuvre. Il eft fouvent bien difficile à un artifte de réfif !:er au goût erroné d’un feul horr.me qui l’emploie ; il lui eft impoffible de refilter à celui de tout un peuple.

Croiroit-on que les contemporains de l’artlfle qui produifit les figures coloffales de Jupiter & dePailas, admirèrent peut-être encore davantage de petits ouvrages qu’il fit en b’araufanc eu qu’ils lui demandèrent, tels que des po ;ffons , une cigale, une mouche ? Ces délaticmens d’un habile homme ne pouvoient avoir que le petit degré de mérite Àont des bagatelles font fufceptibies , & furent encore célébrées plufieurs fièclo’î après la more de l’artifte. On peut avancer que la plupart des hommes aiment le petit par goût, Se ne teignent [que par vanité d’aimer le grand.

! Phidias eut conire lui les enremis que lui 

firent fes rai ens , & en même temps les ennemis de Périclès qui perfécutoienr lo proteéleur dans la perfonne du protégé. Ils l’accusèrent d’avoir (bu fl ; air une partie de l’or qui éioit ■entré dans la ’lurue de Minerve : mais par le confeil de Pénclès, il l’avoit appliqué de manière qu’on pouyoit le détacher, & ii lui fut aifé de confond e fes accufateurs. Cepenidant on affûte qu’il finit les jours en priibn. i Ou lit dans une déclamation de Sénèque le père, que les Eléen’ n’obiinrenc des Athéniens jla permilHon d’appeller chez eux Phidias pour" ifaire le Jupiter Olympien, qu’à condition qu’ils leur rerdroienc ou cet artifte lui-même ou cent talens ; mais que , l’ouvrage fait, ils l’accuisèrent d’avoir fouftrait une partie de l’or qu’ils rlui avoieni confié, lui coupèrent les mains, & [le renvoyèrent aux Athéniens ainfi mutilé. Ce conte n’ell qu’une narration faififiée du S c u

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traîtemeTit que lui firent éprouver fes conaritoyens eux-mêmet.

On voyoit à Rome ;, du temps de Pline, une Vénus en marbre que l’on regardoit som ? me un ouvrage de cet artifle.

(40) Théocosmus de Mégare étoit contemporain de Phidias , & tut aidé, comma nous l’a, ’uns dit , par cet artifte , dansl’eïccution d’une llatue de Jupiter en or & : en ivoire qtii ne fut pa.’. terminée. Il fit autfi la flatue d’Hermon à qui lesP/legariens avoient accordé le droit de cite , Ik qui avoit commandé le vaifleiu aiurai de tyfknder.

(41) Apelles , ftatuaire dont le nom a été omis par Junius, devoit être plus jeune que Phidias. Il fit la ftatue de Cynifca, fille d’Archidamus , Roi de Sparte , la première des femmes qui ait nourri des chevaux, & qui ait été viftorieufe aux jeux olympiques. Lacéuémonienne eUe-même, elle fut imitée par plufieurs L8cédém)ni’ :nne,’i. Le temis où régnoit At ;chidamus , qui mourut 4 ;oansavanc notre ère, nous indique à-pou piès celui oà fleurit Apelles le fcuipteur. Ne feroit-il pas I3 même que Pline noijime Apellas , & qui avois fait des ftatues de femmes en adoration î (42)- Stipax de Cypre avoit confervé da îa célébrité au temps de Pline par une feule ftatue , refréfentani : un jeune hcmms qui fait lotir des entrailles. Il fouffloit le feu, & iî eft vraifemblable que le gonflement de ks joues, i3L- la vérité de fon adion , contribuèrent beaucoup à la réputation de ce morceau. Cei vérités triviales, dont l’exprefTtaiii n’eft pas d’ailleurs fans mérite, plaifcnt toujours plus au peuple que des conception ; plus nobles & plus dignes de l’art. La figure d’un jeune homme foufflant aui !i le feu , dans le tableau de Saint Paul prêchant à Ephèlé , par le Sueur , attire bien plus les regards de la multitude que le refte de la compofition. C’eiî même quelquefois un défaut qui affure , auprès du vulgaire, le fuccès d’un bon ouvrage, (43) Myrmécide de Lacédémone, fe rendis célèbre par de petits ouvrages qui fuppofenc de bons yeux & beaucoup de patience , plutôt qu’un vrai talent. Il fit un char à quatre chevaux , qu’une mouche pouvoir couvrir de fon aîîe. On parle aufli d’un vaifleau qu’on pouvoic cacher tout entier fous i’aîle d’une abeille. Si ces ouvrages n’avoient pas le droit d’être admirés, parce que l’admiration doit être réfervée au vrai beau , ils avoient au moins celui d’étonner, puifqu’ils étoient en marbre ; ce qui ajoute à la difficulté. Mais Elien a parlé judicieufement de ces chefsç