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roiffentêtre im’têes d’après d’autres ftatuesfaîtes dana un temps où le goût étoit porte à un plus haut degré cher, les Grecs ’.on y reitiarque la plus haute p rfcélinn dans les proportions ; les formes en font lubiimes & d’une beauté achevée : mais il y manque encore une certaine morbidefTe qui a été trouvée plus tard. Les lignes de ces ligures font un peu trop roides , les angles en lont trop fentis, & l’on n’y remarque point cette élégance, & ce contour 11 parfaitement varié , que l’on admire dans quelques autres ftatues grecques , telles que celles de l’Apollon , du gladiateur , de la Vénus de Médicis , du Ganymède , &c. On peut penTer qiie les ftatues du grouppe de Niobé ont été faites avant le flécle d’Alexandre ; car on fait qu’avant cette époque, les Grecs nes’uccupoient que fo’ :b ;ement de la draperie, & qu’ils râchoiant lei’lement d’éviter le ftyle dur & roide de leur premier temps Se la pelàntei.r du fécond.

"Vers le règnp d’Alexandre , on atteignit à la plus haute perftftion , en donnant plu , de mouvement aux contours tk en ô.ant à la pierre fa dureté ; les fculpteurs commencèrent alo s à étudier la chair & cherchèrent à parvenr à la paitaite imi’.ation de la nature. C’efl : vrail’emblablement à la pe’ntute que la fculprure do t ce dernier effort. Elle même ne dut approcher de ce degré de perteclion que dans l’épole de Pamphile ; on peut même croire que beaucoup de choies manquoient encore à cette école ; mais Apelles , fon eléve , parut ; ilaggrandit le goût de Ion temps & en ôta toute la IVchereffe. Lui-même difoit que chacun des autres peintres en particulier favoit beaucoup, mais que lui feul avoir la grâce en partage ; jl ajoutoit qu’il avoit un grand avantage fur Protogène , celui de lavoir le moment où il fialloit quitter un ouvrage. Il ne faudroit pas inférer de là qu’il laiffoit à fes tableaux quelques négligences , mais qu’il favoit éviter tout ce qui conduit àia féchereffe qui eil la luite d’un fini trop recherché.

Les fculpteiirs ouvrirent les yeux en voyant l’élégance & !a moibidezze que ce grand peintre mettoit dans fes ouvrages , & : de là naquit le ftyle admirable & fublinje que l’on reconnoît dans l’Apollon , le Laocoon , &e. Jufqu’au règne d’Alexandre , les arts s’avancèrent de plus en plus vers la perfection ; jnais après la mort de ce prince, quoique la peinture & la fculpture fuflent toujours plus ci :ltiyées, elles ne firent plus de progrès dans les parties capi aies. Le lîècle de ce conquirant peut être comparé à celui qu ; vitnaître Michel-Ange gc Raphaël , à co fiecle qui produifit ce qu’on a vu de plus beau depuis la renailTance de l’art. En effet , quoique , dans la fuite , on ^ft parvenu à isiieux traiteir de certaines parcies » S CV

en n’a cependant pu jufqu’à nos jours furpaf’ fer, ni même égaler ces grands hon.mcs ; 8c il efl probable que l’hiftiire de l’art depuis fbn rétabliflement eft à-peu-pres ce, le de l’arc dans l’antiquité.

On peut bien avouer que, drpuis le règne de Philippe , jufqu’à la chîlie des républiques grecques, les arts ne cédèrent pas de s’enrichir par des découvertes nouvelles : mais ellps ne poftoient que fur les moindres partie» de l’art , au lieu que , dans les beaux fiech s, tous les progrès aprartenoient aux parties les plus eflentielles. Ce n’etoit point a or^ a imiter la légèreté , la finefle des cheveux , ou à repréfenter d’autres objets dont t’uiiitation eft inipollibie à la fculpture , que les attiftes s’etoient arrêtés ; on conviendra même qu’ils n’excciitoient pas les dtaperies aulFi bien qu» les modernes ; c’eto’t rimvtation des grandes parties de la nature qui f^ilbit l’objet de leur étude.

Encore après la chute des républiqu&s grecques , il y eut de très grands ftatuaires qui, dans quelques parties , égalèrent les plus fameux artiftes da la Grèce On pourroit même ajouter que le goût moelleux & délicat a été porté plus loin jar ces Maîtres que par ceux des âges preccce",s : mais ils n’ont pas furpaffé les artiiles du fiecle d’Alexandre ; ils ne les ont même pas égales , parce qi.’ils n’avoient ni l’imagination auffi yafte , ni l’eCprit aulli élevé.

Les beaux ar s furent enfuite tranfportés dff la Grèce à Kome ; mais on ne fauroit établir dans quel temps ils ont fleuri , puifqu’on ne trouve point de bonnes flatues avec des noms latins. On pourroit tonjedurer , il eft vrai , que les artiftes latins ont eu la manie de grécifer leurs noms , comme plufieurs artiftes modernes italianilènt le leur ; mais il eft pofTible que les artiftes de Rome n’a'ent jamais porté l’art à une affcz haute petfeftion pour mériter d’être diftingiiés. Nous avons beaucoup de ftatues qu’on rega’ ^de comme des ouvrages des latins , & qui ne font pas du inoins dans le goût gre«. Ce qui peut encore faire croire qu’elles n’ont pas été exécutées dans la Grèce, c’eft qu’elles n’auroient pas mérité d’en être tranf^ portées. Dans la pliipart de ces ouvrages, on diftingue le caraftère national , particulièrement dans les têtes & dans .’es buftes des gladiateurs & des foldats. D’ailleurs 1* ftyle en eft dur , comme on le vqit p^r les buftes romains faits d’après nature , te’s que ceux de Céfar , d’Augufte , & des confuls qui les ont précédés. Les arts ne paroiflTent pas avoir eu bea ico ip d’éciat à Rome avant le règne de Néron • mais ga volt de beaux ourçages faits i^ tein|jj