Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/334

Cette page n’a pas encore été corrigée

3-24 S C U

leai- léger enfoncement, l’ombre la plus douce. Les doigts éprouvent depuis leur origine jusqu’au bout une diminution r.gréable , telle que la donnent les archi :ecles aux colonnes d’une telle proportion. Chez ei anciens, les articles ne font point indiques, & la dernière phalange n’eft pas recourbée en avant comme chez les modernes. Q : oiqu’en général lcur^. l’culpteurs étudiaient roigneuiement cette partie , Polyclète avoit entre eux , par excellence , la réputation de faire de belles mains. Dans les figures de jeunes hommes , l’etnboiture & l’articulation des genoux font foiblement indiqués. Le genou unit la cuiîle à la ■jambe par une éminence douce que n’interrompent ni des éminences , ni des cavités. Winckelmann regarde comme les plus beaux genoux qui nous reftent de l’antiquité, ceux de l’Apollon Saurochtonos de la Villa Borghele, d’un Apollon qui a un cygne à les pieds de la Villa Médicis , & d’un Bacchus de la même vigne. Il remarque aufii qu’il efl : bien rare, dans la nature & dans les ouvrages de l’»rt, de trouver de beaux genoux du jeune âge.

La poitrine des hommes efl grande & élevée. La gorge des femmes n’a jamais trop d’ampleur. Dans les figures dn ines, elle a toujours la forme virginale , & les anciens faifoient confifter la beauté de cette partie dans une élévation modérée. On lait même que les femmes employoient des moyens artificiels pour empêches cette partie dç prendre trop d’accroilî’ement, & même quelques-unes de leurs recettes nous ont été tranimiles. Les mammelles des nymphes & des déefTes ne (ont jamais furmontées par un mammelon faillant , caractère qui ne convient qu’aux femmes qui cnt allaité. Les modernes commettent une faute grave conrre les convenances , quand ils donnent ce cara6lere à des figures dans leiquelles ils doivent coni’erver ceux de la virginité-La beauté ne fe trouvant pas également parfaite dar.s toutes les parties d’un mCme individu , il faut la confidere- comme un choix des plus belles parties priles dans difivrens modèles ; mais avec rant de foin & d’intelligence , que ces parties détachées de d :fl"erens corps, a ent entre elles cet accord partait d’où réfulte un beau tout.

li piroît que les anciens fe bornèrent quelquefois au beau individuel , même dans les fiécies les plus fl nflans’de l’art. Théodote, à qui Socrate fit une vifite avec fes dTciples , fervoit de modèle aux artifles de ion temps. Il eft probable nuffi que Phryné fervit quelquefois feule de modè’e à des -peinifes ^ à des fculpteirs Mais Socrate , dans loti ei ;iretien avec Pa :rhafuis, nous apprend que-v pour s’élever à une beauté plus parfaite, les artilles SCO

réi :nifloient dans une feule figure les beautêi de plufietirs corps, & nous favons’que Zeuxis 1 pour peindre fon Hélène, choifir les difféien-j tes beautés des plus belles femmes de Cro-I teno.

Les anciens étudièrent même la beauté de, eunuques ; beauté équivoque entre les deu ;j Isxes, qui n’appartient ni à l’un ni à l’autre ’ & qiii ti-ent de tous les deux. Elle le caractérifeparla délicatefle efféminée des membres par l’arrondiflement de la taille , & par i’ampleur des hanches. C’efl : Winckelmann, qui i peut-être aidé par les regards exercés d(| Mengs, a fait le premier cette remarque dan : des figures de prêtres de Cybcle. Il a àulïl reconnu pour un jeune eunuque, confacrè’ a ; culte de cette déefTe, une figure drapée qui ; paffe en Angleterre , & qu’on avoit prife pou un Paris , parce qu’elle étoit coeffee du bonne phrygien : cependant un flambeau renverié de l’efpèce de ceux qui étoient en ufage dan les facrifices , défignoit affez le caracière fa cerdotal de cette figure. Une autre figure en bas-reiief, a été prife pour’ use ferarre quoique le fouet qui eft dans fa main défignaffez que c’efl : un prêtre de Cybèle , ce qu’iti diqueaufll le trépied devant lequel il eft placé On fait que les anciens ont étudié , ou plu tôt ont créé une nature mixte compofee di celle des deux fexes ; c’eft celle des herma phrodites ou androgynes. V. l’article Mytho LOGlK, au mot Bacchus. Ils donnoient au ; hermaphrodites la taille & les traits de femi me, un fein virginal & le caradère dilfinâii de la virilité. On connoît les deux belles her maphrodices couchées de la galerie de Flo’ rence ; on en connoît moins une troifisme qu ne leur cède pas en beauté i c’eft une petit( figure debout , ayant le bras droit pofé fur f : tête : elle eft à la Villa Aibani. La proportion eft la bâte de la beauté. Ce^ pendant la proportion peut être obfervée dan| une figure , ians que cetie figure l’oit belle, fi l’artifte a plus de lavoir, que de fentimenç’ de la beauté. Le vrai beau ne peut fe trouveii dans l’abfence des bonnes proportions ; mais ilj peut ne fe pas toujours rencontrer avec elles. | Les anciens ayant regardé l’idéal comme i fource du beau le plus fubl m ?, lui ont qu’ek quefois fubordonné les- proportions que donne la nature-, ils l’ont aggrandie po r la rendre encore plus belle, & lui ont donné une haureur qu’ils ont fuppofee divine, & à laquelle ne parvient pas l’humani.é. Par exemple, lai poitrine, priie depuis la fofTette du cou jufqu’àj celle du cœur , ne devroif avoir qu’une facej de longueur, & fouvent ils lui on"^ donné un| pouce de plus , ou même davantage : ils f^ ibnt iuuvent permis la même exagerarion de puis cette partie jufqu’au nombril, OeOi a