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étoit pofllbîe daiis le champ donné. Le Pelée, gravé fur une agsthe , cfl : ’dans une pofe encore plus exagérée, & nous attefte la perpétuité du goû : to.’can pour les mouvemens outrés. Nous ne connoiflbns cette pierre que par la taille douce qu’en a donnée Winckelniann ; fi le dcffin en elt exact, la tê :e eft trop forte, mais ce défaut ne fuffiioit pas pour faire prononcer qu’elle n’appartient pas à l’arc des Grecs, puifque Pline nous avertit que ce vice étoit celui de pluiisurs grands maîtres. Il nous refle aiTez de monumens de l’art étrufque , pour nous faire reconnoiire qu’ils ont eu deux fl :3’les bien marqués. Dans leur premier ûyie, les traits du deffin. tendent plutôt à décrire des lignes droites que des lignes méplates ou ondoyantes -, les attitudes font roides, les allions forcées -, on ne remarque dans les têtes aucune idée de la beauté. Comme les contours ont peu de mouvement, les figures font trop grêles, C’eft toujours le défau : de l’art commençant. On le retrouve dans les figures gothiques & dans ^ celles de-s vieux maîtres Florentins. Quand on connoît trop peu l’art du delTin , on ne peut ni varier les contours, ni donner du mouvement aux figures ; comme on craint de charger les formes , on ne leur donne point le volume néceflaire , Se les figures deviennent roides & : maigres.

Le goût des Etrufques commençâns, tenoit à tous égards du goût gothique, c’eft-à-dire, ^ du goût des artiftes modernes commençans eux-mêmes. Comme, chez les uns & les autres , l’arc étoit à la niême période , il eft naturel qu’il fe reffemblàt , parce que la nature eu conitante dans fa marche. L’n ovale trop aliOngé traçoit , à cette période, la forme- des têtes e ::rufi-jues ; le menton rétréci i’e tcrm noieen pointe. Les yeux écoitnt plats & tirés obliquement en liaut , ainfi que les angles de la bouche, défaut qui ne fe trouve pas chez nos vieux maîtres , & qui pourroit être regardé comme une imitation de l’art des Egyptien.^ , fi l’on appcrcevoit que les Etrufques aient pu avoir alors quelques communications avec l’Egypte. C’étoit , peut-être, de Dédale qu’ils avoienc emprunté ce caraclcre. Quelques figures en bronze de cette période nous montrent aulli, comme celles de l’Egypte, les bras pendans fur les côtés , & les pieds placés parallèlement.

Les Etrufques , dans ce même temps , favoienc donner à leurs vai’es des formes élégantes •. c’eil ce que prouvent de tré» - beaux vafes don. les iigi res qui les ornent font traitées avec touî les déiauis de l’art naifTant. Il ne ft roit cependant pas impo. ! ble que ces v^fes luffent d’un temps pofréneur , & que l’arc eût fait alo.s plus de progrès qu’ils n’en in-S eu

dlqnent. On pourroit conjeftiirer que iznsUi fabriques de poterie, il le troiivoit des artift. es capables de donner à des uftenfiles ces formes heuieufes, & que d’ailleurs on fe contentoit d’y entretenir de mauvais figurilles. Pourquoi attribuer à l’indufïrie du : temps un défaut qui ne tenoit pout-étre qu’à la parcimonie des entrepreneurs ; parcimonie forcée s ils é oient obligés, comme on peut le croire, de céder leurs vafes à bas prix ? Ces poteries etrufques, aujourd’hui fi recherchées, étoient alors confacrées aux ufage,^ les plus communs, & ne doivent pas être comparées aux ouvrages faftueux de ia manufjclure de Sèvres, qu’il n’efl donné qu’aux riches de pofTeder. Pourroit-on juger, d’après les delTins qui ornent les plus belles pièces de fayence fabriquées à Rouen dans le dernier fiècle, du talent de Lebrun ou de Lefueiir ?

La rorce de l’exprelfion & l’indication très-reffentie des parties, rendues avec quélqu’exagérarion , Ion : le caratlère du fécond ftyle des Etrufques, & l’on peut ajouter que c’eft Is ca-aftère oillinftif èc permanent des artiftes de la Tofcane. Winckelmann croit que cette féconde époque de l’arc chez les Etrufques répond à celle où il parvint à la per’eélion chez les Grecs, c’eft -à - dire ^ au temps de Phidias : mais ce n’e.<T- qu’une conjeSure qu’il n’a pu revêtir de preuves. Décrire le fécond ftyle àts Etcufq ; es, c’eft, à beaucoup d’ég rds, décrire celui de Michel-Ange, ç’eft repréienter celui d’un grand nombre de fes Tmitareurfr Dans les mor.uniens etrufqi^es de ce temps les articu’ations font fortement indiquées, les mulbles gonflés, les os- trop apparens, toute

!a manrere du’-e. Cette e.- agération fe remarque 

furtput dans le delhn de l’os de la jambe , & dans la lefiion prononcée des mufcles du mollet. Dans les monumeni de ma.bre qui rerrélèntent des divinités, le deflin eft plus coulant que dans les autres ou rages. Les artiftes vouloient témoigner, par cette d frcrcnce idéale, que les dieux , p.Tur exercer toute l’étend. :e de la puiffance , n’avoient pas befcjn de cette torce mulc-.= laire que donne aux hommes l’habitude de., travaux vioiens. Mais , en général, les attitudes Ibnt outrées , les mouvemens forcés, les a£lioiis terrib’es. L exagération des Inouvemens fe retrouve jiilbue.- dans le> mains ; fi une figure tient queicue choie avec Je» i premiers doigts , les autres do g - font é.endui a -ec rôdeur. Les tête.- ne ont pas faites d’après une jufte idée de la beauté, &• jamais les Etr.iiq.ies ne purent acquérir la grâce qui caracterii'a ie> a illes de ia Gicce. Leut ftyle fut mtinieré, pi.ifqu’il fe montra toujours le mènàe : Aj’tliOn, Mar.s , Herc.le. Vulcain turent dcllincs dan.-, le même caraècere. Si l’on vouloic abfolument leconnoîcre unf