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pontife de cette solemnité, & celui qui communiquoit aux initiés les mystères, représentoit le créatéur de tout ce qui existe ; le porteflambeau, le soleil ; le ministre de l’autel, la lune, & le héraut, Mercure. Chacun d’eux portoit l’image de ces divinités dans la marche qui se faisoit d’Athênes à Eleusis. Cette marche etoit interrompue par des repos, pendant lesquels on chantoit des hymmes, on faisoit des sacrifices. Le principal repos étoit sur le pont du Céphise. Les femmes, montées sur des chars, disoient des injures aux passans, comme on se plaît encore à en dire & à en recevoir dans les voitures d’eau.


Ephesta, fête célébrée à Ephese en l’honneur de Diane : elle étoit annuelle. Les jeunes garçons & les jeunes filles, dans leur plus grande parure, alloient en procession de la ville au temple de la Déesse. C’étoit un jeune homme qui remplissoit les premières fonctions du sacerdoce. On portoit des flambeaux, des parfums dans des cassolettes, les mystères renfermés dans des corbeilles ; d’autres corbeilles qui contenaient les offrandes ; on voyoit des chevaux, des chiens, des équipages de chasse. Une foule d’Ephésiens & d’étrangers accouroient à cette solemnité. C’étoit sur-tout à cette fête que l’on choisissoit des époux aux jeunes filles, des épouses aux jeunes hommes. La statue de la déesse étoit vêtue d’une robe retroussée à la manière des chasseresses, & avoit un grand nombre de mamelies.


Gamélia, cérémonie dont s’acquittoient les futures épouses avant la célébration du mariage. Elles faisoient un sacrifice auquel assistoient les personnes qui étoient de la même tribu. Ce sacrifice s’adressoit à Junon, à Vénus & aux Graces.

Hecatesia, fête en l’honneur d’Hécate. Les Athéniens avoient coutume d’ériger devant leurs portes, à cette déesse, des statues à trois têtes, & tous les mois, le jour de la nouvelle lune, l’es riches lui faisoient servir dans les carrefours un repas que les pauvres man geoient, & l’on disoit qu’il avoit été mangé par la déesse. On lui sacrifioit des chiens.


Lampadophories, cérémonie en l’honneur de Minerve, de Prométhée & de Vulcain qui avoient en commun un temple hors d’Athênes, dans l’endroit nommé académie. A l’entrée de ce temple, on voyoit sur une même base les figures de Prométhée & de Vulcain : le premier plus âgé portant un sceptre ou bâton. Cette fête étoit fort gaie ; un prix étoit proposé à ceux qui arriveroient à certain but en courant, sans éteindre leurs lampes. Plusieurs


rallentissoient leur course pour les conserver allumées : mais les assistans, pour les hâter, les frappoient en riant sur le ventre, sur les flancs, sur les fesses. Ceux dont la lampe s’éteignoit, étoient obligés de se retirer du concours.


Oschophoria, fête instituée par Thésée en l’honneur de Bacchus, & en mémoire de ce qu’après avoir délivré ses citoyens du tribut de jeunes garçons & de jeunes filles qu’ils s’étoient obliges de livrer aux Crétois, il rentra dans sa patrie au temps de la vendange. On choisissoit deux jeunes gens des familles les plus distinguées par ! a naissance & par la fortune : vêtus de robes de femmes, ils portoient des branches chargées de grappes de raisins, & ouvroient la fête. C’étoit une commémoration de la ruse employée par Thésée qui, pour tromper les Crétois, habilla en filles de jeunes hommes courageux. Ils étoient suivis d’un chœur de jeunes gens qui chantoient des vers relatifs à la solemnité ; tous devoient être de bonnes familles & avoir encore père & mere. La procession partoit du temple de Bacchus pour se rendre à celui de Minerve surnommée Sciras. On choisissoit ensuite dans chaque tribu des jeunes gens qui se disputoient le prix de la course. Le vainqueur recevoit un vase dans lequel il y avoit du vin, du miel, du fromage, de la farine & un peu d’huile. La fête se terminoit par un repas. Les mêts étoient apportés par des femmes pour rappeller le souvenir des mères qui, obligées d’envoyer il Créte leurs enfans en tribut, leur donnoient, en les quittant, quelques provisions pour le voyage.


Panatilénées, fêtes en l’honneur de Pallas. Les grandes Panathénées se célébroient tous les cinq ans, & les petites tous les trois ans. Chaque ville, chaque bourgade de l’Attique étoit obligée, de fournir des bœufs pour cette fête qui se terminoit par un abondant repas. Les jeunes filles brodoient une pièce d’étoffe qui étoit offerte à la déesse & qui représentoit la victoire qu’elle remporta sur les géans, lorsqu’ils se soulevèrent contre Jupiter. Les noms des citoyens qui s’étoient distingués par des services rendus à la patrie étoient brodés sur cette étoffe, & ils regardoient cet honneur comme une récompense de leurs vertus. C’étoient des vieillards choisis & remarquables par leur beauté qui jouoient le grand rolle à cette solemnité ; ils portoient des branches d’olivier. Tous les habitans de l’Attique qui cultivoient des oliviers, étoient obligés, en ce jour de fête, d’en présenter des fruits à la déesse. Cette solemnité avoit un double objet ; de célébrer Pallas comme in inventrice de l’o-