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on le fait aujoud’hui : & l’on peut croire que le Thuribulum n’étoit qu’une cassolette.

On prenait l’encens avec des petites cuillers à peu-près semblables à nos cueillers à café : mais le cuilleron en étoit plus, large, & le manche se terminoit en pointe, ou par une boule, ou quelquefois par une tête. Quelques, unes de ces cuillers étoient en forme de pêle comme nos cuillers à sel.

Le Præfericulum, que des ministres inférieurs portoient dans les cérémonies, étoit une sorte d’aiguière, avec une anse opposée au côté du goulet. D’ailleurs cette aiguiere, plus ou moins riche, avoit différentes formes & était différemment ornée. Un bas-relief prouve qu’on s’en servoit, au moins quelquefois, pour verser le vin dans la patère.

On appelloit disque, (discus) un plat dans lequel on mettoit les chairs de la victime dépecée.

Les aspersions d’eau lustrale étoient en usage chez les anciens comme celles d’eau benite parmi nous. Pour donner à l’eau lustrale une sorte de consecration, on y trempoit un tison du foyer qui avoit servi à brûler la victime. On se servoit pour asperger les assistans, d’une sorte de goupillon fait de crins de chevaux, lié a un manche. On n’est pas sûr de connoître la forme du vase qui contenoit l’eau lustrale. On a cru que certains vases antiques en forme de têtes d’hommes ou de femmes étoient destinés à cet usage : mais leur ouverture étroite ne paraît pas s’accorder avec cette opinion. D’ailleurs ces vases sont surmontés d’une anse mobile, comme les bénitiers portatifs dont on se sers dans nos processions & aux enterremens. Il y avoit aussi, à l’entrée des temples, des vases pleins d’eau lustrale, dont le peuple s’aspergeoit lui-même, comme les fidèles prennent de l’eau bénite en entrant dans nos églises. Ils s’élevoient à hauteur d’appui, & se terminoient par un bassin dans equel l’eau étoit contenue.

Les pateres étoient de différentes formes, de differentes capacités, & servoient à différens usages. C’étoit avec une patère qu’on faisoit des libations sur la tête des victimes qu’on se préparoit à immoler, c’étoit dans des patères qu’on en recevoit le sang. Toutes étoient rondes, on du moins arrondies, & plus ou moins creuses. Quelques unes avoient un manche. On en connoît qui ont la forme de coquilles. Si l’on n’en trouve que de bronze ou de terre cuite, on peut croire que celles qui étoient d’une matière plus précieuse ont changé de forme dans les mains de gens qui aimoient mieux l’or ou l’argent que l’antiquité.

Les cages où les Romains renfermoient les poulets sacrés étoient quarrées & portoient sur


quatre pieds : la partie antérieure s’ouvroir par deux portes garnies d’un treillage.

Le linius ou bâton des augures se recourboit comme les crosses de nos évêques. Cétoit originairement le bâton des pâtres : il est probable qu’on lui a donné cette forme parce que Faustulus, qui prédit les destins de la ville de Rome, étoit en même temps augure & berger.

Le maillet dont on ah assommoit les victimes étoit un lourd morceau de métal de forme ovale ; il s’adaptoit par son plus petit diametre au manche qui servoit à le manier. On égorgeoit aussi les animaux avec des couteaux, renfermés dans un étui fait dans la forme d’un U. Il paroît que plus souvent, on frappoit les victimes avec une hache. Mais on se servoit du côté opposé au tranchant, & il étoit assez massif pour tenir lieu de maillet. Quelquefois on les perçoit avec des poignards. Toutes ces armes doivent étre d’airain quand il s’agit des siècles fort reculés, & surtout des temps héroïques, parce qu’on n’avoit pas encore l’usage du fer.

Les candélabres ou chandeliers ne pouvoient différer essentiellement de la forme des nôtres ; on en voit qui sont très-ornés : au lieu de se terminer comme chez nous par une bobeche qui reçoit une bougie, ou par une pointe qui entre dans la bale d’un cierge, ils se termi noient par un vase en forme d’urne que l’on remplissoit d’huile, ou de suif, & au haut duquel on adaptoit des mêches : c’étoient plutôt des lampes, ou lampions, que de véritables chandéliers.

Il faut connoître quelles victimes étoient offertes le plus ordinairement aux différentes divinités, quoique les anciens nous offrent bien des variétés dans ces usages.

On offroit à Cybele, mère des Dieux, une truie pleine ; on lui faisoit aussi des offrandes de pommes de pin qu’on portoit en procession. On immola aussi sur ses autels des taureaux & des beliers. Cette Déesse étoit la même que Tellus, la Terre.

Il étoit contraire aux loix sacrées, dans les temps anciens, d’immoler des taureaux à Jupiter : cependant on lui en sacrifia dans la suite ; ou lui offroit aussi des béliers.

Junon étoit honorée par des sacrifices de vaches, de génisses, d’agneaux femelles.

Le taureau étoit consacré à Neptune ; c’etoit la victime qui lui étoit la plus agréable. On lui sacrifia aussi des agneaux.

On offroit à Pluton des taureaux noirs, parés de bandelettes noires. En général, on choisissoit des victimes noires pour les Dieux infernaux. C’étoit des vaches noires qu’on immoloit à Proserpine.