Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/211

Cette page n’a pas encore été corrigée

P O M

Se Bîon’ fur la mort d’Adonis, les amoiii-s fe couper les cheveux pour les Fofer fur le corps du bereer amant de Vénus. Même long-temps après les funérailles , on fe coupoit des cheveiix pour les dépoferfur le tombeau des morts qu on révéroit.

En Grèce, ou du moins a Athènes , les convois funéraires fe fiifoienc le macin avant le lever du foleil. Chez les Romains , ils fe faifoient pendant la nuit, au moins dans le temps de la république. Ceux qui emportoisnt les morts étoient nommés à Rome Vef^ilones , du mot vtfpera qui (ignifie lefoir, parce qu’ils n’exerçoient leurs fondions que dans les té- j nèbresi On portoit à ces cérémonies des tor- ’■ ches, des flambeaux, ce qui étoit néceffaire puifqu’elles fe faifoient dans l’obfcurité ; nous continuons de porter des cierges aux enterremens , ce qui efl : fouvent un fafie_ inutile , puifque fouvent ils fe font en plein jour. _ Les plus proches parens du mort portoient ordinairement le leéiique fur lequel il é ;oit couché. Quelquefois les îœr.rs rcndoîent ces derniers honneurs à leurs frères ; les fils, aux auteurs de leurs jours. Quand le mort étoit un homme confidsrable par l’éniinence de les dignités ou par les fervices qu’il àvoit rendus à l’état, c’éioit les premiers hommes de l’état qui s’empreffoient de lui rendre cet honneur. Les Sénateurs & les Veftales portèrent le lectique de Paul-Emile & celui de Sylla. Le cortège étoit ordinairement nombreux. Souvent le malade fentant approcher le terme de fa vie, prioit lui-même les amis qui le vifitoient d’ailiiler à les funérailles. Les cîiens ne manquoient p^s d’accorder ce dernier témoignage de refpeâ à leurs patrons, les obligés à leur bienfaiteurs, les difciples aux maîtres, les foldats à leurs généraux. A Rome, tous les affranchis précédoient le convoi du maître qu’ils venoiefit de perdre & dont ils avoient reçu le bienfait de la liberté. Leurs têtes étoient couvertes de chapeaux , ou ceintes de bandelettes de laine blanche. Des hommes riches & faftueux accordoient par leur teflament la liberté à un grand nombre d’efclaves, pour fe donner le plaifir de prévoir que leur convoi ferait accompagné d’un grand nombre d’affranchis. Des danfeurs & des bouffons ont fait quelquefois , chez les Romains, partie du cortège funèbre.

Les perfonnes qui affiftoient au convoi d’un homme diflingué par Ion rang ou par fa fortune po’-toient ordinairement des couronnes. Il y eut des temps où le deuil fe portoit en blanc, & d’autres où il fe portoit en noir. Nous voyons que la couleur blanche étoit ccnfacrée au deuil dans deux temps bien éloignés l’un do Pautre : celui de Socrate, & celui jie Plutarque.

^eaux-Âfts, Tome Jl.

P O M


L’ufage de brûler Les morts é :oit devenu commun chez les Grecs dès le temps d’Homère. Il ne fut jamais général chez les Romains ; on fait même que plufietirs familles faifoient conftamment brûler leurs morts, &z que d’autres les faifoient inhumer. Mais il falloir toujours pour fatisfaire la ilipcrftition , & procurer aux mânes le repos dans le fejour ùti morts, jetter do la terre fur le corps ou fur fes cendres.

Quand le cortège étoit arrivé au lieu du bâcher ou de la fépuiture , on appelloit à haute voix le mort par fon nom, Ces appels s’adreffoient à fon ame ; on les croyoit capables de 1 arrêter , ou de la faire rentrer dans le corps qu’elle avo’t animé, fi elle n’en étoit pas entièrement l’ortie, ou fi l’arrêt des deftins lai permottoient de ne pas l’abandonner encore. Chez lesRomains , fi le mort étoit un homme illuflre, on le portoit d’abord à Tcndroit de la place publique nommé roflres à caufe des rCitics ou éperons de navires dont il étoit orne. La, le convoi s’arrêtoit ; les artifi-ans décorés de quelques magiftratures fupérieutes pronoienc place -dans leurs chaires curules , & l’un des plus proches parens du mort, montoit à la tribune aux harangues, & prononçoit fon oraifon funèore. Les ornemens des m ?.giftï3tures que le défunt avoir occupées, étoient portés devant lui ; on voyoit fur des ch ?rs fon image en cire & celles de tous fes ancêtres, vêtues des robes qui diftinguoient les charges dont ils avoient été décorés. Les Grecs avoient aulîi connu l’ufage de prononcer l’éloge de ceux de leurs citoyens dont les aSions & les fervices avoient mérité leur reconnoiffance , & cette coutume de louer les morts excitoit les vivans à mériter- des louanges. Péricics prononça l’oraifon funèbre des Athéniens qui, I étoient morts pour leur patrie dans une guérie que lui-même avoit fi-’fcitée. On peut croire que Thucydide n’a fait qu’abréger ce difcours dont il nous a conférvé la lufcilance : on fe plaît à retrouver, dans fon hiftoire , quelques traits de l’éloquence d’un homme qui fut conduire à ion gré fi long-temps le peuple le plus fpirituel & : le plus inconflant de la Grèce : mais on tombe à cet é<Tard dans un doute affligeant , quand on penfe à l’infidélité des anciens hifloriens pour les difcours qu’ils rapporroienr.

i Les bûchers étoient de forme quarrée, & le fens dont étoient placées les bûches fe contrarioit alternativement à chacun des lits qui le compofoient. L’afpcét défagréable de ces bûches étoit diffimulé par des guirlandes de verdure & & de fleurs. Ils avoient fouvent piu_ fleurs étages. Ceux des Empereurs Ro.aiains çn avoient- trois ou quatre qui diminuoicnc par degrés en forme de pvramide Ils- étoierit m-C e " " •