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L. Cars a gravé d’après ce peintre le portrait de la reine de France, époufe de Louis XV. Charies AkdréVanloo, qu’on nommeCarle, né à Nice en 1705 , étoit frère de Jean.Baptifte ; à peine forti de l’enfance , il entra avec lui dans l’école de Benedetto Lutti. Il prit aulïï des leçons de fculpture fous le Gros, & retourna à la peinture quand il eut perdu ce maître. Il avoit un goût fain & un bon ftyle qui fut utile à l’école Françoife , livrée- depuis trop long-temps par Coypel Se de Troy , a un goût maniéré, théâtral, affefté. Il joignoit à cette qualité un deflin agréable, un pinceau moëieux & : facile ; mais il avoit peu de variété, dans les airs de tête , fort peu d’expreflion , & ne donnoit pas même à Tes figures cet efprit qui femble y fuppléer. On reconnoît en lui plutôt de la nobleffe qu’un grand caraâère , plutôt de l’agrément que de la véritable beauté. Il méritoit une grand eftime, on peut même dire que l’école lui doit de la reconnoiffance : mais il a été trop loué. On ne craignoit pas de îe comparer à Raphaël pour le delTin j au Corrége pour le _pinceau , au Tieien pour la couleur, & il ne devoir être comparé qu’aux meilleurs peintres récens de l’Italie. Aux éloges outrés qu’on lui prodigua pendant fa vie , ont fuccédé des critiques trop dures qui le pourfuivent après fa mort. Eh ! quel des peintres François defon âge pourrionsneuslui préférer ? Il n’a qu’un mérite très-inférieur, fi on le compare aux maîtres qui ont fleuri dans les temps les plus brillans de Fart ; il eft un peintre très diftingué quand on ne le met en parallèle qu’avec les contemporains. Les tableaux qu’il a faits pour l’églife des religieux Auguftins , nommés Petits-Pères, font du nombre de fes plus beaux ouvrages. Son morceau de réception repréfente Apollon qui fait écorcher Marfyas. 11 eft mort à Paris , décoré du cordon de Saint-Michel 8c de la place de premier peintre du roi en 1765 , âgé de foixante & un ans. La bonté de fon caraûère, fa probité ne i’ont pas moins fait regretter que fes talens trop célébrés , mais qui l’élevoient fort au deffus de la claffe ordinaire des bons artiftes.

Ch. Dupuis a gravé d’après Carie Vanloo le mariage de la Vierge ; Nie. Dupuis Enée qui enlève fon père Anchife ; Salvator Carmona 5a refurreflion ; Porporati, Clorinde & Tançrede-, S. Ch. Miger , Marfyas écorchépar ordre d’Apollon ; J.Beauvarlet ,1a leâ ;ure& la converfation efpagnoles : Lempereur , Silène. Louis-Michel Vakloo , fils de Jean-Baptifte, né à Toulon en 1707, a peint l’hiftoire avec fuccès , & a été reçu de l’académie royale fur un tableau repréfentant Apollon & Daphné ; mais il s’eft confacré plus particulièrement au^ portrait. Il fut appeMé à P

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TiIadrlJ, par Philippe V, en qualité de peintre d’hiftoire & de portraits-, 8c revint en France après la mort de ce Prince. Paris n’a pis vu fans applaudiflement le tableau où ce peintre s’eft repréfente lui-même avec Ci famille , & l’on a jugé que le peintre d’hifloire ne fe dégradoit pas en traitant ainfi le portrait. Cet artifte eft mort à Paris en 1771 , âgé de foixante & quatre ans.

S. Ch. Miger a gravé le portrait de Michel Vanloo peint par lui-même iHc tenant le portrait de fon père.

Am£dée Vanloo, frère de Michel, a paffé long-temps à Berlin , & a foutenu l’honneur pittorefque de fa famille II a peint le portrait & l’hiftoir^.

(348) Van Groot , de l’école Allemande. Nous ignorons le lieu & l’année de fatnailfance. C’étoit un peintre d’un grand aient dans le genre des animaux. Il avoit une belle couleur, beaucoup de mouvement 5 une touche jufre & fpirituelle. Il vivoit encore à Saint-Peterlbourg en 17S0.

(349) Delà Tour, de l’école Françoife, né vers 1706 , eft mort plus qu’oSogénaire. Il s’eft fait dans le portrait au paftel une grand réputation bien méritée. Il donnoit aux portraits cette expreffion qui feule leur communique la vie , qui feule leur procure une parfaite reffemblance. Il ne travailloît pas facilement, parce qu’il fe piquoit d’une grande précifton , & ne fe contentoit pas de ce qu’on appelle des à-peu-près ; mais il terminoit fes ouvrages par des touches favantes Se un travail ragoûtant, qui leur donnoit l’apparence de la plus grand facilité. Il a gâté , dans fa vieillefTe, plufieurs de fes meilleurs tableaux, & entre autres , le très-beau portrait de Reftout qu’il avoit donné à l’académie pour fa réception. Il faut avouer cependant que, dans ces malheureufes opérations , il partoît d’un grand principe ; celui de facrifier aux têtes tout l’éclat des acceffoires. Ce fut par ce principe , qu’il changea le brillant vêtement ds foie dont il avoit drapé le portrait de Reftout en un fimplo habit de couleur brune. Son efprit s’égara dans les dernières années de fa vie ; mais, dans fa folie, il ne formoit que de grandes idées , & fon imagination défordonnée étoit occupée toute entière d’unecofmogonie bizarre, mais fublime.

G. Fred. Schmidt , aroi de la Tour , a gravé le portrait de cet artifte peint par lui-même ; Moitte a gravé le portrait de Reftout avans qu’il edt été gâté par le peintre. de l’cco e Fran»

) Joseph Verset, de l’cco e Françoife j & l’un des peintres qui , dans un gearé S 35