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donna cependant pour morceau de réception que le portraic du fcu4pteur Desjardins ; mais ce portrait eft hiftorié , & il montra en même temps un crucifiement qui n’étoit pas terminé. Ce fut apparemment pour s’acquitter envers l’Académie , qu’il lui donna dans la fuite le tableau qui repréfente Saint-André. Quoiqu’il ait fait encore quelques autres tableaux hiltorlques , c’efl : fur la beauté de fes portraits qu’eft fondée fa réputation , & elle eft bien méritée. Si Ton peut lui reprocher d’avoir un peu trop affefté de répandre la richefle dans les acceîTbires , ce défaut brillant plaifoit à ceux qui employoient fon pinceau , & développoit fon talent à traiter tous les genres. On peut le plaindre de ce qu’il a travaillé dans un temps où regnoit la mode ridicule de ? grandes perruques : on aime à rencontrer ceux de fes poitraits où il n’a pas été obligé de i-epréfenter ce bizarre déguifement. Il eft mort à Paris en 1745 , à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. . • -,

Entre le grand nombre de portraits gravés d’après ce peintre , nous nous contenterons de citer ceux de Boffuet & de Bernard Picard, par Brevet -, celui de Desjardins , par Edelinck ; celui de Mignard , par Smith.

(2S4) Robert Van Oudenaerde , de l’école Flamande, né à Gand en 1663, prit les leçons de plufieurs peintres de fon pays, entra dans l’école de Carie Maratte à Rome ; & grava les principaux ouvrages de ce maître fous fes yeux. Il peignoit l’hiftoire & le portrait , & pafToit pour l’un des meilleurs poètes latins de fon temps. Il refta quinze ans à Rome , toujours chargé d’occupations, & retourna enfin dans fa ville natale où fe voit le plus grand nombre de fes ouvrages, & où il mourut en 1743 , âgé de quatre-vingt ans.

(185) .Tean-Antoine Vakder. Lïepe , de l’école Flamande, né à Bruges en 1664, n’eut jamais d’autres leçons de peinture que celles qu’il reçut dans fon enfance de l’une de ces religieufes de Flandre qu’on appelle béguines. Elle peignoit à gouazze des fujets qu’elle exécutoit enfuite en broderie : il prit plaifir à la voir travailler , & parvint bientôt à l’imiter. Il eflaya enfuite de peindre à l’huile & ne tarda pas à exciter l’admiration des artiftes. Des études faites d’apiès nature dans îa -campagne & fur le bord ds la mer achevèrent Ibn éducation pittorefcfue. - .’

« Sespayfages, dit ^I. Defcamps , font compofés dans la manière d’.ibraham Genoels ; » & quelquefois comme ceux du Pouiîîn. Il » peignoit avec une facilité finguiière ; Sa rouche eft très-libre, fes arbres bien feuilles, n fa couleur affez bonne, mais un peu grife, P El "

n & telle qu !elle convient à des orages & « à des tempêtes : aufTi eftime-t-on fes marines » plus que fes payfages n. Il occupa différentes charges de magiftrature, cultiva l’art fans intérêt, ^ & avec autant d’aiTiduité que s’il en avoit attendu fa fubfiftance. Il eil mort vers 1720.

(2-86) Rachel Ruisch , de l’école Hollandoife , fîlle du médecin Ruifch fi célèbre par fss admirables préparations anatomiques, & époufe de Juriaen Pool , bon peintre de portrait. Seule & fans maître , elle s’avança dans l’art du delTin , en crayonnant, d’après des tableaux ou des eftampes , les objets quî l’intérefTo-ent , & reçut enfuite les leçons de Van Aelts peintre de fruits & de fleurs. Elle lurpafTa fon maître, & fembla même furpaffer la nature par le goût & l’intelligence avec lefquels elle choiliilbit & difpofoit les fleurs & les fruits, par fa manière de les faire tontrafter. Elle les accompagnoit d’infeûej dont la vérité étoit capable de faire illufion. Ses ouvrages font rares même en Hollande, parce que l’auteur les confacroit à l’éleftcur Palatin. Elle eft morte en 1750. âgée quatrevingt-fix ans.

(187) .Toseph-Marie Crespi , dit VEfpa’ gnoL, de l’école Lombarde, naquit à Bologne en 1665 , eut pltilieurs maîtres , & fe forma furtout par l’étude des célèbres peintres de l’école Vénitienne , du Barroche & de Rubens. Guidé par de tels modèles, il dû : devenir colorifte. Pour rendre l’eôèt de fes tableaux plus piquant , il afreâoit de tenir fes fonds obfcurs , & : de répandre fur les figures des premiers plans de grandes lumières, tantôt empruntant la clarté du foleil, tantôt celle d’un flambeau élevé. Il faifoit un grand ufa^e de la chambre noire. Il fe pîaifoit à repréfenter des nuits & des me^s tourmrntéEs de la tempête. Ses tableaux , dans lefquels il a cru pouvoir remplacer le génie par la bizarrerie , font terminés avec un grand foin. Il en a fait un grand no.mbre qui repréfentent des caricatures & : des fujets facétieux. Il eft mort aveugle à Bologne, en 1747, %è de quatre-vingt deux ans.

Daniel Crespi. Je ne fais à quelle époque ni dans quelle éoole placer cet artifte , qui eft plus connu fous le nom àe-Cerano. M. Cochin lui accorde un beau pinceau, un faire facile , une couleur ai.mable & fraîche , des tons fort agréables, quoiqu’un peu maniérés , un defTin hardi & de bon goût quoique peu correft , une chaleur d’imagination peut-être exceuive.

(i,88) CoRNEjLiE pw Sart, de l’e'cole Hol-