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ftia’n. On dit qu’il avoit du génie pour rhlftoire, que les ouvrages fe l’entent des grands maîtres dont il a^oit fait fnn étude , qu ^1 étoit aflez corred de defTin & vigoureux de couleur & qu’il a très-bien, peint les batailles. Il ve’cut dans fon pays , très-peu récorapenfé de Ces talens, & il eft mort en 17^9, âgé de foixànte 8c neuf ans.

(2.78) NuKzro Feraioli, de l’école Napolitaine , naquit à Nocera de’ Pagani en 1661. Il fut élève de Luc Giordano , & traita d"a-- fcord l’hiftoire ; mais il fe livra enfuite au payfage & imita le Pouflin , l’Albane, Paul Bril , Salvator Rofe , le Lorrain , confervanr toujours une touche qui lui appartenoit , Se répandant fur fes ouvrages l’agrément^ d’une couleur lumineufe. Ses figures font fpirituelles, il aJDutoit à l’intéiêt de fes payfages en y introduifant des fujers tirés de la fable & de l’hifloire, & faifoit bien fentir les diftorentes efpc’ces des arbres.^ On fait qu’il efl mort dans un âge fort avancé.

(179) François Desportes, de l’école Trancoife , né au village de Champigneul en Champagne, en 1661, étoit fils d’un ^laboureur. Il eut une longue maladie vers l’âge de treize ans , & ce fut alors qu’il annonça fes difpofKions pour la peinture, en s’amafant dans fon lit à copier une eûampe. Il reçut enfuite quelques leçons d’un Flamand, peintre d’ani maux,& ne voulut plus avoir d’autre maîtn que la natare. Il s’appliqua à deffiner d’aprè îe modèle & d’après l’antique. Defporres n’a pas été de ces peintres d’animaux qui ne eonnoiffent que le genre auquel ils fe livrent, & font obligés d’emprunter des mains étrangères, s’ils veulent repréfenter des figures dans leurs tableaux. Il ne fe ccntentoit pas de repréfenter le gibier, il peignoit aufii les chaffeuTS & ces figures croient des portraits fort refiemblans Se très-naturellement compofes.. Dans foîi tableau de réception à l’académie royale , il s’efl peint hii-même en chafleuravec des chiens & du gibier. Il faifoit aulFi entrer des bas-reliefs dans fes compofitions. Il •fit en Pologne le portrait du roi .Tean Sobiefki , de la" reine,. & d’un grand nombre de feit^neurs. Il peignoit aufli les fleurs , les fruits, les légumes, les infeftes ; il introduifoit dans fes tableaux de riches vafes , & enTendoit très-bien l’ornement & la décoration. Il a travaillé pour la dIus grande partie des Cours de l’Europe.

■Son caraftcre étoit aimable & doux ; mais il avoit une fierté noble avec ceux qui prétcndoient lui faire refpeâer leurs prétentions. Un parvenu, revêtu d’une grande charge, ofa un jour le traiter avec une orgueilleufe fure

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pÉrtorité. (c Quand je voudrai, lui ditil, Monn fleur , je ferai ce que vous êtes, & vous » ne pourrez jamais être ce que je fuis. 55 On l’ippelle le Sneyders de la Frsnce. II le cède peiit-ê :re à Sneyders pour la force de la couleur, la fierté de la touche ; mais il avoit une plus grande étendue de talent , & capable de travailler en plufieurs genres, il n étoit médiocre dans aucun. Tout ce qu’il faifoit joignoit au caraflère de la nature , la beauté de la couleur & de l’exécution. Il eft mort à Paris en 1743 , âgé de quatre- vingt deux ans.

Son tableau de réception a été gravé par -Toullain , alnfi qu’un loup forcé par les chiens. On voit de fes ouvrages da.is .la plupart dos maifons royales , & dans un grand nombre de maifons de Paris.

(xSo) Noël Coypel , de l’école Françoifç, naquit à Paris en 162^. Il fut mis, à Orléans, fous la conduite d’un peintre nommé Poncer, élève du Vouet, vieillard goûteux, qui l’occupoit moins de l’art que des détails de fa maifon. Coypel le quitta dès l’âge de quatorze ans, vint à Paris, fut employé quelque temps par un peintre nommé Guillericr , & enfuite par Charles Errard , chargé des peintures qui fe faifoiént au Louvre, Il eut dèslors la plus forte paye qui fut accordée aux peintres fubaltern°s.

Sur les. occupations que lui impofoit la nécefTité , il prenoit du temps pour l’étude -, il ne tarda point à fe faire connoître , fut emplové par le roi & reçu de l’académie royale. Il y donna , pour morceau de réception , le tableau qui repréfente le meurtre d’Abel, & fit en même-temps pour Notre Dame, Saint- Jacques le Majeur qui , en allant au martyre convertit un gentil. Il fut dès-lors regardé comme un des meilleurs peintres de la Franc ? & chargé d’ouvrages confidérables. Il ne vit Rome qu’à l’âge de quarante-quatre ans, lorfqu’il fut nommé direfleur de l’académie de France en cette ville. C’efl : pendant fon féjour à Rome qu’il a peint les quatre petits tableaux deftinés au cabinet du roi à Ver.’ailles , & quj repréfentent Solon , Trajan , Alexandre-Sévère ï Se Ptolemée Philadelphe -, ouvrages qui rocu- ( rent les applaudifTemeits de la métropole ’des arts , lorfqu’ils furent expofés publiquement à la Rotonde-, ouvrages qui affurent la gloire de’ l’Auteur, & : qui le mettent au deffus de fes fils, quoique les circonftances aient procuré à l’aîné une plus irillante réputation. Ces. tableaux prouvent que l’auteur connoiffoit & aimoit le grand ; mais ils ne prouvent peut-être pas encore qu’il en eût le fentiment intime. On y admire un mérite qui tient de biea I prés à cejui du PouiTm 8c de le Sueur,- m^ja


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