Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/130

Cette page n’a pas encore été corrigée
120 PEI PEI

prirent beaucoup >de temps, nuifirent à fa fortune , finirent par la détruire, & l’obligèrent, pour fubfifter , de faire des tabieaux peints à la hâte. Il eft mort en ifii, âgé de cinquante-cinq ans

Ilag

gée , & tendant pi

Il a gravé à l’eau-forte d’une pointe négliie , & tendant plus à l’effet qu’à la correcnon. 11 a fait auffi des planches en manière noire.

{i66) Jean-François van Bioemen, de l’école Flamande, né à Anvers en 1656, doit être regardé comme un pein :re Italien, puifque c’eft en Italie qu’il a étudié fon art &c qu’il a paffé fa vie. Ses ouvrages bien peints, bien coloriés , &c repréfcntant des vues de cette contrée fi pittorefque , étoient furtout enlevés par les étrangers. Il efl : mort à Rome en 1740 , âgé de quatre-vingt-quatre ans. Pierre van Bioemen, fon frère , étudia en Italie , & revint à Anvers. Il reprefenta des batailles, des caravannes, des marchés aux chevaux , des fêtes. Ses figures font ordinaireinent vêtues à la manière orientale. Ses ouvrages fe reflentent de fes études faites en Italie. On ignore l’année de fa naiffance Se celle de fa mort.

Norbert van Bioemen, autre frère de Jean-François, naquit en 1671 -, il a traité le genre du portrait & des converl’ations galantes, fca couleur efl faufle & crue,

(267) NicoiAs Largiiiiere doit être regardé comme un artifte François , puifqu’il reçut la naiffance à Paris en 1656 ; mais les Flamands ont droit de le revendiqner, puifque c’eft à Anvers qu’il a reçu les principes do fon art. Il peignoit d’abord la bambochade, les fleurs, les fruits, les animaux, le payfage. Il paifa jeune -en Angleterre, y développa fes talens & les v^t rccompenfés. Il eut l’ardeur de s’élever jufqu’au genre de l’hiftoire , & il auioit pu y avoir des fuccès , s’il l’avoit plus conltammcnt cultivé. Il n’eut pas du moins lieu de fe repentir d’y avoir confacré quelque tems de fa vie, puifqu’il dut fans doute à fes effais en ce genre là grandeur qu’il imprima dans la fuite à celui du portrait auquel fes grandes occupations l’obligèrent de fe borner. L amitié de le Brun le fixa à Paris, & il ne quitta plus cette ville que pour alle^r peindre Jacques II , roi d’Angleterre, & fon époufe , lors du couronnement de ce Prince. "Les grands ouvrages de largiiiiere , ceux oii il a joint le mérite de peintre de portraits , à celui de peintre d’hifîoire, fe voient à l’hôtel-de-ville de Paris & dans l’églife de Sainte-Geneviève. Il avoit une bonne couleur , une belle & jarge manière, a L’illufion & l’artifice des p effets 5 produits par la dpubîe magie des P E I

» couleurs locales & des lumières étoîent ,. » dit Dandré Bardon , l’objet effentiel de fes » études. Il rapportoit volontiers toutes fes » connoiffânces à ces deux parties de l’art , & » c’efl : fous ce point de vue qu’il envifageoit » la nature n. Il eft mort à Paris en 1746 , âgé de qustre-vingt-dix ans.

Edelinck a gravé, d’après Largiiiiere, le portrait de le Brun ; P. Drevet celui de Jean Foreft ; Defplaces , celui de l’adrice Duclos, dans le rôle d’Ariane : c’eit un portrait hiftorié.

(268) Ferdinand Gaiii Bibiena, de l’écoie Lombarde , peintre & architeûc , né à Bologne en 1657 , fut élève du Cignani. Il 3 paffé la plus giande partie de fa vie à Parme & à Vienne. Il a fait des tableaux de cheva-let, eftimables , dit-on, par l’ordonnance & la couleur , mais il a travaillé plus fouvent à des décorations de fêres & de théâtre. On ignore l’année de fa mort-, on fait qu’il vi ^ voit encore à Bologne en 17J9, âgé de quatre-vingt-deux ans. On a de lui deux volumt ? fur l’architeâure.

François Bibiena , fon frère , a été auffl peintre & : architeéle.

( 269 ) François Soiimeni , de l’école Napolitaine , naquit à Nocera dé Pagani , territoire de Naples, en 1657. Son père étoit peintre & fut fon premier maître-, il alla enîiiite à Naples & fe mit fous la conduite d’un artiûequi païfoit pour avoir plus de talens. On a cru qu’il avoit pris des leçons de Luc Giordano , mais il n’a fait qu’étudier les ouvrages de ce maître fans avoir fréquenté fon école. Il a aulli étudié Piètre de Cortone , le Guide , le Calabrefe. Il peignit à frefque & à l’huile , & traita prefque tous les genres. Il fut le peintre le plus célèbre de fon temps : s’il avoit vécu dans des temps on il régnoit un goût plus pur, on peut croire qu’avec fes difpofitions naturelles, il durcit eu une célébrité encore mieux méritée. Il avoit de la fertilité , de l’abondance , du gracieux : il ne manquoit pas de corredion ; mais fi , dans quelques parties , il l’emporte en général fur le Giordano , s’il fe montre même quelquefois fupérieur à quelques égards au Cortone -, il a un pinceau moins facile & un fl :yle moins aimable.

Suivant M. Cochin , fes tableaux de la facriflie de Saint-Paul , à Naples , peuvent être regardés comme des chefs - d’œuvre. On y refl’entpar tout l’étude qu’il avoit faita des maîtres les plus agréables de l’Italie. Les figures en font plus correâement dellînées que celles de Piètre de Cortone, les draperies en font d’une exécution plus naturelle , la couleur a plus de vivacité. Il a dans la fuite gâté fa couleur


couleur