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qvi’il s’étoit circonrcrite. La gloire efl : accordée à celui qui aprroche le plus de la perfedion dans ce qu’il s’cfl propofi , & non à celui qui forme les enrrepriies les pUïs ambitieufes. Satiterrc fut fage & pur dans le deiïin , il approcha de la beauré dans les airs de tête ; il ne fe propofa pas de fortes exprcfîions ; mais il rendit bien celles qu’il s’étoit propofees ; fon pinceau ne fut pas très-large , très-moëlleux , très-ragoutant , mais il fut aimable ; la couleur ne fut ni chaude ni brillante, mais elle eut le charme de la douceur ; fes effets ne furent point piquans , mais ils furent harmonieux. Eniin dan : les ouvrages , ce qui n’efl : pas un foible mérite, toutes les parties fe conviennent entr’elles, font au même dégre, 8c concourent à former l’accord du tout-enfemble. Le petit nom.bre de morceaux d’hiftoire qu’il a traités font devenus célèbres : c’efl la Suzanne des falles de l’Académie, la Sainte-Thérèfe de la chapelle de Verfailles , la Magdelaine du cabinet du Roi , l’Adam & Eve. C’eft une affez belle fortune pour un arriflre de n’avoir fait que des ouvrages cités par les connoiffcurs : cette defirinée vaut bien celle des peintres qui fe Ibnt piqués d’un génie abondant & facile. Santerre efl : mort à Paris en 1717 , âgé de foixanie & dix ans.

Sa Suzanne a été gravée par Porporati. (i6o) Jean Conchiilos Faico, de l’école Efpagnole , naquit à Valence , de parens nobles, en 1651. Il fit une grande étude des j ilatues antiques qui fe trouvent dans la ville I qu’il habitoit. On dit qu’il avoit une imagi-I nation féconde , un deffin correct , une cou-I leur fraîche oc vigoureufe, un pinceau moël-I leux , une touche facile & légère. Ce peintre j d’hifboire eft mort en 171 1 , âgé de foixante j ans.

(z6i) Corneille de Bruyn , de l’école Hollandcile , né à La-Haye en 1652,, efl : encore plus célèbre par fes voyages qu’il a décrits lui-même , que par lès talens pour la peinture. Il a confacré les crayons & fes pinceaux à reprcfenier les villes, les campagnes, les monumens , les coftumes , les animaux, les plantes qu’il a vus dans fes vojages d’Europe & d’Afie. Il a peint aufli quelquefois le portrait. Son deffin ne manquoit pas de correclion, & il avoit de la couleur. On ignore l’année de fa mort. Il eft vraifemblable’^qu’il finit fes jours à La-Haye , où il s’était fixé. (162) Richard VAN Okley, de l’école Flamande , naquit à Bruxelles en 1652. 11 cultiva les lettres & : les arcs, & peignit l’hiftoire en miniature -.il étoit deflinaieur correct, tenoit plus du goût italien que de la manière fia-P E I

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mande, décidoit bien fes plans, repréfentoit fans confuflon de grands iujets dans de petits efpaces, & enrichiffoit fes fonds de morceaux d’architeâure bien compoies. Il a gravé beaucoup de planches à. l’eau-forte , & eft mort en 173 z, âgé de quatre-vingt ans.

(163) Joseph, del Sole , de l’école Lombarde, né a Bologne en 1654, peignit furrout l’hiftoire , & fit quelque^’ois , par délaffement, le portrait, le payl’age & les fleurs. On voie de les ouvrages à Bologne & à Venile. II tenoit beaucoup de la minière du Guide. Son defTin étoît fin & fa couleur agréable ; il eft mort près de Bologne en 17151 , âgé de foixante cinq ans.

(164) Charles de Moor, de l’école Hollandoife , né à Leyde en 1656, fe fit d’abord connoître par des portraits , éiablit fa réputation par un tableau repréfentant Pyranie & Thisbé , & fe montra fupérieur à fes contemporains par celui que lui demandèrent les Etats pour orner la falle du Confeil , & qui reprélente le jugeme.at porté par Brutus contre les deux fils. On aHure que ce tableau efl effrayant par la vérité de Texpreffion. Il ,peignoit auiri de petits fujets pris dans la vie privée ; & a beaucoup travaillé dais ce genre, Il deffinoit correâement & fe difiingiioit autant par la beauté de la couleur que par celle de l’exécution. Dans le portrait, il tient qtielquefois de Rembrandt , & q-uelquefois de Van-Dyck. Il eft mort en 1^38, âgé de quatre-vingt-deux ans. *

(265) Louis de Deyster , de l’école Flamande , né à Bruges en i6j6 , peignoir l’hiftoire d’une manière grande & large , donnoit beaucoup de caractère à fes têtes, failbit bien fentir le nud fous la belle 2mp}eur de fes draperies, avoit une couleur chaude & dorée & fidèle au principe de Rubens , il chargeoic beaucoup i’es lumières, & ne faifoit que placer les ombres, en forte qu’on y voit partout l’impreffion glacée de Siii de-Grain & de Momie. Il poffédoit la grande magie du clair-obfcur & failbit de grands effets par de grands facrifices. Tout eft en mouvement dans i’es ouvra-’ ges. Quoique fes tableaux paroiffent faits avec peu de travail & une grande facilité, il n’é. toit pas d’une grande promptitude, parce qu’il ne peignoir rien fans avoir fait & arrêté plufleurs elquifles du même fiijet , & en avoir deffiné correctement le trait fur la toile. Il efl : vrai qu’après ce premier travail , il peignoir au premier coup. Il eut le malheur de vouloir effayer fbn induftrie dans tous les arts. Il fif des orgues, des clavecins, des violons, des horloges , des pendules ; ces diflraclions lui