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•’Saint- Tean , l’autre le prophète Agabus devant Sainr-Paul. On dit qu’il imitoit le Carrache ^e manière à tromper, ce qui ne fignifie pa^ qu’il filt l’e'gal de co grand maître. Il s’etoit retire à Londres où il efc mort en 171 3, âgé de cinquante-troii ans.

( 2J3 ) "CuÉRARD HoET , de l’école Hollandoi. ’e, ré àBommel en 1648 , avoir l’iniagination vive, l’harmonie de la couleur, la fcience des ^^rands effets de l’ombre Jfc’ de la lumière, une exécution facile, une grande exaftitude à fe foumettre au coftiime. Telles font les qualités que l’on reconnoît dans les plafonds , dans fes tableaux d’autels , dans ceux dont il a décoré de vaftes appartemcns. Dans fes petits tableaux de chevalet , on admire l’extrême pa-ience , le fini le plus précieux , le pinceau le plus délicat. Cet artifle qui pofTcdoit deux talcns en quelqte forte oppofés , eft mort à la Haye en ijj} , à l’âge de quatre-vingt-cinq ans.

(1J4) Louis Bouliongne , de l’école Françoife , naquit en 16051. Ce fut un artifte fort eflim.able ; maison en parle fur-tout ici parce ■qu’il fut père d’un artifle très difiingiic. Il fut profeffeur de l’académie royale. Il a peint trois tableaux à Notre-Dame ; l’un repréfente Saint-Siméon , le fécond le miracle de Saint -Paul dans Ephefe , l’autre le martyre de ce Saint. Il eft mort à Paris en 1674 , âgé de foixante & cinq ans.

Bon Bouliongne , né à Paris , en 1649 , fut élève de Louis fon père , & montroit déjà un grand talent quand il partit pour l’Italie ; il paffa cinq ans à Rome , & alla enfuite étudier en Lombardie les chefs-d’œuvre du Corrége & du Carrache. Savant deffinateur , bon colorifte , .il fe fit uue manière qui tcnoit des talens de <es deiiX maîtres , & joignoit au mérite du dclTin & de la couleur celui de la compofition. Son combat d’Hercule contre les Centaures , efl -un des beaux ouvrages qui décorent les falles ■ de l’académie. Il a peint àfrefque,aux Invalides, la chapelle de Saint -Jérôme & celle ■"de Saint-Ambroife. On voit de lui , à Notre- ■ï>ame , le paralytique, &, dans le chœur des Chartreux, la réfurreâion du Lazaie , ouvrage qui ne fembleroit pas indigne des grands maîtres de l’école Lombarde. Tout ce qu’il a fait porte un grand caraâère.

Il peignoir aufli très-bien le portrait. Il laiffa faire le fien par un de’ les élèves qui, fe trouvant embarraffé , fe plaignit de n’avoir que de mauvais pinceaux. Ignorant :., lui dît le maître, je vais faire le tien avec mes dsigts, & il le fit, Mouvant que c’étoit avec la tête plus qu’avec les inftrumens qu’on fait de bons ouvrages. Il avoir le talent de faire des paftiches trompeurs dans le goût des maîtres de Flandre 8c P E I 117

d’Italie. Il fit un tableau dans le goût du Guide qui trompa Mignatd lui-même. Cet artifte dé- .trompé & piqué de fon erreur dit , qu’il fajje donc toujours des Guides , & non des Bouliongne s.

lion Bouliongne eft mort à Paris en 1717, âgé de foixante & huit ans. C’eft un des peintres qui honnorent l’école P’rançoife. Il a gravé lui-même à l’eau-forte. Son tableau de la pifcine a été gravé par Langlois. Ses deux filles, Geneviève 8c Magdeleine , ont eu aflèz de talent dans la peinture pour être reçues à l’académie royale.

Louis Bouliongne, né à Paris en 1654, éîoit frère de Bon , & fut auffi élève de Loui» leur père. Il a copié à Rome plufieurs grands morceaux de Raphaël , tels que la dilpute du Saint-Sacrerngnt, l’incendie D^ZBorjo, l’Héliodore, &c, Se c’cft d’après ces copies que ces morceaux ont été exécutés en tapifleries aux Gobeiins. A fon retour, il fut reçu de l’académie royale fur fon tableau d’Augufte fermant le temple de Janus-, & il peignit pourl’églife Notre Jvamc la fuite en Egypte, la prélentation au temple & la Samaritaine. Il a peint à frefque aux Invalide. ? la chapelle de Saint-Auguftin , & a été plufieurs fois occupa pour les mailons royales. Il étoit correô , avoit du caraflère dans les airs de tête, de l’exnreffion , de la chaleur dans la compofition, du jugement dans l’ordonnance, de la fcience dans la touche ; mais il ne fut pas l’égal de fon frère. Il a été premier peintre du roi & chevalier de l’ordre de ^aint-Michel , Se eft mort en 1734 âgé do près de quatre-vingt ans.

Il a gravé lui-mê.Tie à l’eau-forte. L. Defplaces a grave d’après lui l’Annonciation, &P. Drevet la préfentation au temple.

(ij5) Augustin Terwesten , de l’école Hollandoii’e, né à la Haye en 1645), fe forma au deflin d’après des eftampes & fans aucun maître , apprit de même à modeler en cire , s’eiïaya enfuite à ciléler , & fut bientôt regarde comme le premier cifeieur de fon pays. Cet état qu’il ne devoir qu’à lui - même , lui procuroit une fubfiftance honnête , lorfqu’à l’âge de vingt-ans, il fe livra à la peinture. Alors il prit des maîtres Se fit enfuite le voyage d’Italie. Il fut mandé par l’éléfteur de Brandebourg , établit à Berlin une académie , & y mourut en 171 1 , âgé de foixante & deux ans. La plupart de fes ouvrages font en Allemagne. On die qu’il fut l’un des meilleurs peintres d’hiftoire de fon temps, qu’il avoit du génie, de la correclion , une bonne couleur , & une extrême facilité d’exécution.

Mathieu Terwesten, frère & élève à^Au~ gujlin, naquit à la Haye en 1670. Déjà fort , avancé , il fit le voyage de Rome , de Florence ,