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moins évidemment, le résultat de la conformation. On tâchera de tirer de ces connoissances particulières quelques conséquences sur la nature des insectes, & en général sur l’organisation animale que le grand être semble avoir réduite à ses élémens les plus simples, &, pour ainsi dire, à sa dernière analyse dans ces infiniment petits de la nature vivante.

3°. On s’étendra particulièrement sur deux classes d’insectes : ceux qui sont utiles & ceux qui sont nuisibles. On indiquera les moyens les plus sûrs de tirer parti des premiers, d’augmenter, s’il se peut, leur utilité, d’en trouver même aux insectes qui, par notre ignorance ou notre faute, sont restés jusqu’ici dans la classe des inutiles.

A l’égard des insectes nuisibles, soit de ceux qui nous font frissonner par leur figure hideuse, & qui ne sont pas les plus nuisibles, soit de ceux qui nous menacent au dehors d’atteintes cruelles & même dangereuses ; soit de ceux qui nous rongent intérieurement & renaissent sans cesse de notre substance pour la dévorer sans cesse ; soit enfin de ceux qui menacent nos campagnes d’une désolation générale par leur nombre & leur voracité. Nous nous attacherons à les faire connoître, à donner, si j’ose ainsi parler, leur signalement au genre humain : c’est déjà beaucoup de connoître ses ennemis ; mais nous ne nous en tiendrons pas là ; nous nous proposons d’indiquer, autant qu’il sera possible, les moyens de les détruire, d’éviter leurs coups, ou du moins, si leurs coups sont inévitables, de prévenir toutes suites fâcheuses, ou de les adoucir.

On renverra, pour la plus facile intelligence du texte, à des figures exactes qui seront, non de luxe, mais de nécessité, & que l’on ne se per-


mettra que lorsqu’on les jugera plus propres qu’aucune description à donner des notions justes & précises des parties principales & caractéristiques des insectes.

Enfin on ajoutera à la suite du discours préliminaire les tableaux comparés des méthodes insectologiques les plus connues, seul moyen de pouvoir tirer avantage de ce que ces méthodes ont de bon, & de dissiper les nuages que la licence des méthodistes répand tous les jours sur cette partie de l’Histoirc Naturelle.

VERS.

La plupart des naturalistes nomenclateurs les plus célèbres comprennent, sous la dénomination de vers, un grand nombre d’espèces d’animaux de différens genres. Ainsi, le dictionnaire méthodique des vers comprendra non seulement ceux qui sont vulgairement connus sous ce nom, comme les lombrics, les ascarides, les douves, les vers à tuyau, &c., mais encore les sang-sues, les limaces, les scolopendres, les orties de mer, les seches, les étoiles de mer, les oursins, &c.

Les animaux des coquillages seront aussi mis au nombre des vers, pour des raisons qu’il seroit trop long de déduire ici, & qui seront rapportées dans le dictionnaire au mot coquillage.

Enfin ces animaux de forme si singulière, que l’on a nommés zoophytes, sont regardés comme des vers par plusieurs naturalistes nomenclateurs ; les zoophytes ont été divisés en plusieurs genres, sous les dénominations de coraux, de millepores, madrepores, tubipores, alcyonium, éponges, &c.

Tous les articles du dictionnaire des vers seront traités comme ceux des dictionnaires des quadrupèdes ovipares, des serpens, & des poissons.

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[IX.] DICTIONNAIRE UNIVERSEL ET RAISONNÉ DE BOTANIQUE ;

par M. le Chevalier de la Marck, de l’Académie Royale des Sciences, deux volumes in-4o.

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ON ne peut attribuer qu’au défaut de rédacteur particulier pour chacune des sciences qui sont traitées dans l’Encyclopédie, la grande imperfection que la Botanique nous paroît avoir dans cet ouvrage. Il y manque plus de la moitié des végétaux, même les plus connus. Les divers articles où il en est fait mention, sont placés la plupart sous des noms étrangers, que les botanistes n’ont pu adopter, & qui en rendent la recherche impossible. Les doubles emplois y sont très-nombreux, faute de s’être entendu sur les noms. Une plante connue n’y est souvent désignée que par un nom barbare. Des hommes cependant d’un mérite supérieur ont fourni à l’ancienne Encyclopédie


des articles excellens, Tels sont, entre autres, MM. Adanson, de l’académie royale des sciences, Daubenton de Montbard, le Baron de Tschoudy, &c. ; mais les travaux de ces savans ne consistent que dans des articles isolés, sans rapport, sans suite, & non dans l’exposition des vues & des principes de la science qui en est l’objet, ni dans l’ordre ou le plan de composition de ces mêmes articles. Pour remédier à ces défauts, je vais exposer le plan de travail que j’ai particulièrement adopté.

Je placerai au commencement du dictionnaire des végétaux un discours préliminaire, dans lequel j’exposerai succinctement l’origine, les progrès, &


Beaux-Arts. Tom. I.

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