Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T01.djvu/538

Cette page n’a pas encore été corrigée

G R A

» fur le moule. Cette opération faite , l’errrpreintc de l’image paroiffoit fur le papier, j » Qu’on examine les anciennes gravures en » bois , & les anciens livres d’images imprimés » d’un côté , on découvrira ailetnent cette opération fur le revers qui eft lifTe , & quelquefois maculé.

» Après avoir produit des images de Saints , » on grava aufïi des fujets d’hiftoire , Se on y » ajouta , par les mêmes procédés , une ex- . » pïication en bois. Ce font ces livres , qui , » fuivant l’opinion de plufieurs favans, ont » donné l’idée à Guttenberg d’inventer l’art

  • typographique.

« Dès que l’imprimerie fut inventée , ]s. gravure en bois fut employée à l’ornement des » livres. Les noms de la plupart des graveurs » qui ont travaillé dsns cette partie ne nous » l’ont pas parvenus. On peut ranger parmi les ■ » anciens graveurs en bois Hans Sporer , Jorg » SchapfT, Jean de Paderborn, Johann Schnitzer, » Sebald Gallendorfer : mais ceux qu’on peut » nommer avec plus de certitude font Guillaume Pleydenwurf ëc Michel Wolgemuth , » le maître d’Alberr-Durer. Cependant cet art r> ne fut entièrement perfectionné en Allemagne ■ » qu’au commencement du feizième fiècle ; ce I » fut à cet époque qu’Albert - Durer , Lucas | » Cranach , Albert Altdorfer , & un grand » nombre d’autres donnèrent des gravures en » bois, très - recherchées aujourd’hui par les » curieux ».

Nous avons beaucoup d’eflampes des anciens artifles dont les planches font en bois. Il exifte encore à Paris , dans le cabinet d’un amateur , des planches en bois, gravées par Albert -Durer , qui font paffablement confervées, & dont on pourroit encore tirer des épreuves. L’âpreté h des tailles de cette gravure l’a fait abandonner depuis long-temps par les favans arriftes ; elle n’eft plus d’ufage que pour les vignettes , les fleurons & autres ornemens de la typogsaphie. On décrira les procédés de cette gravure dans le dictionnaire de pratique des arts. Nous nous contenterons de dire ici qu’on commence par defliaer fon fujet à l’encre fur la planche ; puis avec des outils fort tranchans , on creufe & on enlève le bois. Tout ce qui y refle en creux doit former les lumières fur l’eftampe ; on réferve en faillie les traits & : les hachures qui doivent former les mouveniens , les formes & les embres. La gravure étant terminée , on la porte fur uae preffe d’imprimerie en lettres , & Jes épreuves font tirées comme on tire les feuilles d’un livre. La gravure en bois a l’avantage de réfifter à l’impreflion beaucoup plus que la gravure en cuivre -, celle-ci dorme à peine quelques centaines de belles épreuves , tandis que l’autre en donne plufieurs milliers prefquè toutes d’une égale beauté j c’eil peut-être un«  G R E

397

des raifons qui , pour l’ufage général de la typographie , fait préférer la gravure en bois , quoi qu’elle foit moins agréable, à la gravure en cuivre qui plaît davantage à tous les yeux. Nous avons quelques anciennes eftampes gravées en bois , auxquelles on a donné le nom d’eftampes en clair- obfcur. Elles font faites par le moyen de plufieurs planches en bois imprimées fuccefïivement lnr la même feuille ; la première ne porte que les contours & les ombres-, la féconde, les demi-teintes ; la troifième eft réfervée pour les lumières : par ce moyen on imitoit les defiïns à la plume , à la pierre noire, au lavis , à l’encre rehauffée de blanc fur papier bleu ou gris ; les Italiens ont appelle du nom de chievo-feuro , ce genre de gravure, que nous connoiflbns fous le nom de camayeu. (Article de M. Chéreav , extrait en grande partie du difeours préliminaire du Dictionnaire Biographique des graveurs , écrit en anglais , par M. Strutt , graveur. GRECS ( Artifles Grecs. ) Comme les Grecs font nos maîtres dans l’art, il eft utile fans doute de rechercher qu’elles étoient leurs idées fur l’art. Cette recherche a été faite par un artifte célèbre, & c’eft lui que nous laifTercns parler.

Les Grecs fe-rappelloient fans ceffe que les arts avoient été faits pour l’homme, que l’homme cherche à rapporter tout à lui-même, & q Ue par conféquent la figure humaine devoir être leur premier modèle. Ils s’appliquèrent donc principalement à cette partie de la nature ■ & : comme l’homme eft lui-même un objet plus noble que fes vêtemens , ils le repréfentèrent le plus fouvent nud , excepté les femmes que la décence exige qu’on vêtiffe.

Reconnoiffant donc que l’homme eft le chefd’œuvre de la nature , pa la belle harmonie de fa conft-u&ion.-, & la belle proportion de fes membres , ils s’appliquèrent furtout à étudier ces parties. Ils s’apperçurent ifïï que la force de l’homme réfulte de deux au

rnouvemens principaux ; favoir , celui de replier fes membres vers le corps oui eft leur centre commun de gravité, & celui de les écarter de ce centre en les étendant ; ce qui les engagea à étudier l’anatomie , & leur donna la première idée de la fignincation 8c de l’expref- 1ÏQJ1.

Leurs mœurs &c leurs ufages leur furent en cela d’un grand fecours. En voyant les lutteurs dans l’arène, ils furent naturellement conduits à réfléchir fur la caufe de leurs divers rnouvemens , & : en y réfléchiiTknt , ils la découvrirent Enfin , ils s’élevèrent par l’imagination jusqu’à la divinité , & cherchèrent dans l’homme les parties qui s’accordoient le mieux avec les idées qu’ils s’étoient formées de leurs Dieux