Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T01.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(xvij)

MÉTALLURGIE.

La Métallurgie est l’art de traiter les minéraux, par des fontes faites sur des quantités de substances métalliques, infiniment plus grandes que celles que l’on emploie dans la Docimasie ou l’art des essais ; en conséquence, les fourneaux à l’usage des opérations métallurgiques doivent être plus grands que ceux de la Docimasie. Quoique la Chimie doive présider dans l’un & l’autre de ces arts, les plus habiles chimistes auxquels l’on est redevable de tous les beaux procédés mis en usage dans ces deux circonstances, ont conçu que le travail en grand exigeoit des manipulations différentes pour pouvoir ménager les frais, & tirer le plus grand parti possible des métaux qu’on y traite ; & qu’enfin, les fondans employés en Docimasie ne pouvoient pas entrer dans les procédés métallurgiques.

Pour traiter avec ordre l’art métallurgique, l’on se propose le plan suivant :

1°. De donner une Géographie souterraine, qui fera connoîte les différentes dispositions des filons ou veines minérales, métalliques ou fossiles qui se trouvent dans les entrailles de la terre, ensemble leurs variations, & ce qui les produit.

2°. L’on traitera de la manière d’exploiter les filons, soit par puits, soit en galeries ou autres ouvrages ; & pour rendre la chose plus sensible, on y joindra le plan & le profil d’une mine ; &, si on le juge nécessaire, l’on donnera les dessins des meilleures machines connues pour l’épui sément des eaux, des mines, & l’extraction des minerais.

3°. L’on décrira les meilleurs procédés en usage pour la fonte de minéraux d’or & d’argent, à l’effet d’en obtenir ces métaux parfaits.

4°. L’on traitera dcs procédés les plus avantageux pour obtenir le cuivre de ses minérais, & le porter à sa perfection.

5°. L’on décrira les meilleures méthodes de fondre les mines de plomb, & d’obtenir, par l’affinage, l’argent que communément il contient ; ce qui conduira à parler de la révivification des litharges, ou leur réduction en plomb marchand.

6°. Le cuivre contenant souvent de l’argent, nous décrirons tous les procédés les plus usités pour en faire le départ par l’intermède du plomb ; travail que l’on nomme liquation.

7°. On traitera de la fonte des mines d’étain, pour en obtenir ce métal.

8°. On parlera du fer, métal si connu, si utile, & heureusement le plus abondamment répandu, tant dans le sein de notre globe qu’à sa superficie. Ou donnera les meilleurs procédés pour obtenir ce métal aussi pur & aussi malléable qu’il est possible, soit en le traitant par la fonte en gueuse, & ensuite par l’affinage, soit en fondant le minéral à la manière des Corses, des Catalans, & des Espagnols, qui, dans un seul petit fourneau, fondent les minérais, & obtiennent le meilleur fer de l’Europe.

9°. L’on détaillera les méthodes qu’on croira les plus avantageuses pour faire tie l’acier avec du fer de gueuse, ou en faisant cementer le fer forgé avec les matières propres à sa conversion en bon acier.

10°. L’on traitera de la fonte du bismuth.

11°. De la fonte de l’antimoine.

12°. De la méthode employée pour retirer le zinc de sa mine.

13°. De la fonte du cobalt pour en faire de l’azur.

14°. De la meilleure méthode de retirer, en grand, le mercure de sa mine.

15°. L’on décrira la maniere de retirer le soufre des minéraux.

16°. L’on traitera des meilleurs procédés pour faire la céruse.

17°. L’on détaillera la meilleure méthode pour faire le minium.

18°. On parlera des mines de charbon de terre.

19°. Des mines d’alun, & de la manière d’en extraire ce sel.

20°. Des mines de sel marin.

Enfin, pour faciliter l’intelligence de tous les procédés métallurgiques ci-dessus, l’on donnera les plans, coupes & profils des fourneaux que l’on croira les plus avantageux ; & l’on y joindra un tableau méthodique de tout l’art minéralogique.

PHARMACIE.

LA partie du Dictionnaire Encyclopédique qui a pour objet la Pharmacie, est une des plus savantes & des plus satisfaisantes de ce grand Ouvrage. Les principes de l’art y sont exposés avec clarté, les procédés décrits avec une exactitude, une intelligence qui inspirent la confiance ; & la rédaction de chaque article annonce dans leurs Auteurs des connoissances physiques, chimiques, & médicales, très-étendues, réunies au talent de s’exprimer avec élégance & avec précision.

Aussi nous ferons-nous un devoir d’adopter presque tous les principes de ces savans rédacteurs (MM. Malouin, Venel), de conserver une très-grande partie de leurs articles, & d’employer leurs expressions mêmes, lorsque l’exécution du plan sur lequel nous nous proposons de traiter la Pharmacie, nous forcera de faire quelques changemens dans ceux de leurs articles auxquels nous croirons devoir toucher.

Depuis l’époque où l’Encyclopédie, où les Supplémens même ont été mis au jour, les progrès de la Physique, & sur-tout de la Chimie, ont considérablement influé sur ceux de l’art pharmaceutique. On a fait en Médecine plusieurs découvertes importantes, qui exigent des manipulations, des procédés nouveaux. L’art a percé les


Beaux-Arts. Tom. I.